La question se pose chaque jour, chaque minute sur le Net. Si les médias mainstream ont résolu le problème depuis longtemps, en censurant ou diabolisant tout ce qui peut gêner la propagande système – un nettoyage logique en soi –, le Net, de plus en plus dans le viseur du ministère de l’Intérieur, oscille entre soumission (plus ou moins calculée) et insoumission (plus ou moins provocatrice), avec un écart grandissant entre ces deux limites. Mais depuis les attentats, il n’y a plus de neutralité : il faut choisir son camp.
L’insoumission agressive sert forcément les objectifs du pouvoir, qui utilise les leviers du débordement éditorial pour soumettre l’Internet entier. C’est l’histoire de la classe de CM2 punie parce qu’un seul élève a mis le souk pendant l’absence de l’institutrice. Un bon prétexte pour consolider son emprise sur la communauté nationale. Mais on a vu ce que le totalitarisme a fait aux médias dits dominants, qui le sont de moins en moins : la presse écrite perd de son influence, non parce que les Français détestent le papier, mais parce qu’ils détestent qu’on les prenne pour des ânes ; la télévision, organe de propagande numéro un, perd chaque jour des grappes de téléspectateurs, que les jeunes générations ne remplacent pas. Seule l’édition et la radio se maintiennent : l’édition en publiant – au milieu il est vrai d’un tas d’immondices haut comme les piles de vêtements de Boltanski – des auteurs dérangeants (seulement pour les versions officielles déficientes), la radio en ayant introduit une once de vérité et de participation des auditeurs dans son discours. Un semblant de timide démocratie. La radio, qui transmet la voix, ce média de bouche à oreille, a plus de mal à mentir que la télé, qui ne donne par définition jamais la parole au téléspectateur. Et c’est ce qui l’achèvera.
Dans l’espace public virtuel quasi incontrôlable qu’est devenu le Net, les sites d’information et personnalités attaqués ou diffamés sont confrontés à deux attitudes : laisser dire, ou intervenir. La judiciarisation à outrance ne peut pas tout : on a vu le résultat avec les associations sionistes, qui encombrent les tribunaux avec leurs plaintes systématiques. Les pleurnicheries d’Haziza ne déclenchant aucun mouvement de sympathie : a-t-on déjà vu une pétition (à part chez les confrères des médias complaisants ou craintifs) destinée à soutenir cette victime d’un prétendu « antisémitisme » français ? Allons. Ou alors les Français sont massivement antisémites. BHL a peut-être raison.
Un travail de pression et d’étouffement de la justice, qui porte ses fruits, mais qui contient ses propres limites : certains magistrats peuvent se rebeller, en se cachant derrière leur déontologie. Car le droit prévoit l’abus de droit. Tous les pouvoirs ont toujours cherché à instrumentaliser la justice, en en faisant leur justice, mais ce faisant, ils se décrédibilisent aux yeux des honnêtes citoyens, qui font – malgré toutes les manipulations – l’opinion publique, les responsables politiques se décrédibilisant parallèlement auprès de leurs électeurs. On se souvient avec émotion de la décision du Conseil d’État, qui s’était réuni en urgence sous la pression de la dream team du lobby sioniste (disons des amitiés franco-sionistes), afin d’empêcher un simple humoriste d’assurer son spectacle. Une armée contre une guêpe. Ce jour-là, l’État s’est déconsidéré, la Justice s’est enfoncée. Le discrédit est total. L’État a montré sa pitoyable faiblesse devant un quarteron de sionistes dits français, qui plus est impopulaires. Si encore les sionistes représentaient 90% de la population ou de l’opinion, il n’y aurait rien à redire. On serait presque en démocratie.
Le site E&R, à travers ses articles et son fondateur, est régulièrement agressé : par la voie judiciaire (une rafale de procès, le plus souvent pour des raisons iniques), la voie informatique (des attaques massives), et la voie éditoriale. Cette dernière étant « de bonne guerre », prémisse du fameux débat démocratique que nos « confrères » nous refusent. Oui, les réponses de Libé, Canal+ ou StreetPress constituent une amorce de dialogue, même si la partie « adverse » veut notre peau. Du côté d’E&R, personne ne veut la mort de personne (Libé meurt tout seul, sans nous, et StreetPress n’existerait pas sans Papa Soros, le perturbateur mondial ), juste un minimum de débat d’idées. Mais visiblement, cette demande leur semble pire que la mort. Car elle nous légitimerait complètement. Nous sommes donc la preuve que la démocratie est un leurre.
Il serait présomptueux de dire que les médias mainstream qui s’opposent à E&R ou qui l’attaquent de front avec de considérables moyens sont condamnés par la population. Non, la plupart des gens croit à cette fable, par paresse ou inculture : un Diable surarmé déguisé en Dieu, dénonce un pseudo-diable qui ne dispose, lui, d’aucune arme. La seule arme d’E&R, c’est la vérité. Même si c’est notre vérité. En plus on accepte que les autres aient leur propre vérité. Pour qu’on les confronte. Une bataille entre deux interprétations du réel, et la plus forte qui gagne, voilà une excellente loi du plus fort. D’ailleurs, pourquoi ne pas nous laisser notre vérité ? Pourquoi nous imposer la vérité de Libération ou du Monde, qui s’effondrent systématiquement à moyen terme ? Les exemples fourmillent de choix éditoriaux qui ont fini dans l’impasse – pour ne pas dire la poubelle – conceptuelle ou informationnelle, ou, pire, factuelle (voir ci-dessous Le Monde qui désigne les forces d’Assad comme responsables du massacre chimique de la Ghouta en 2013). Nous proposons une vérité un peu plus cohérente, plus durable, moins soumise aux intérêts dominants et aux aléas de l’actu. Si la vérité correspondait aux intérêts de la majorité, cela se saurait. Tout se passerait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Mais on dirait que les esclaves grognent.
Ce système, basé sur le bonheur de quelques uns opposé au malheur de beaucoup (avec la peur, voire la terreur en ligne de partage), que ce soit en France avec ses 10 millions de pauvres ou dans les pays sous domination occidentale, tient grâce à deux choses : la coercition policière (ou militaire), et la propagande (le divertissement en faisant partie, en tant que contrepoids à la noirceur du monde).
Comme nous ne sommes pas adeptes de la violence, ou de la réponse militaire à l’agression, il nous reste l’information, destinée à contrer ou expliquer la propagande d’État. Parfois, expliquer suffit à neutraliser. Une stratégie qui ne tue personne ( sauf quelques ego, ou carrières), sinon il y a longtemps que l’ironie serait interdite. Pourtant, l’ironie même nous est retirée. Avouons qu’il n’est pas bien méchant de se moquer des piailleries d’Haziza, cette incarnation du petit fayot du premier rang qui se fait régulièrement tarter à la récré et qui est légitimement détesté de ses camarades. La solidarité de la classe d’école se fait toujours contre les fayots ou les complices du pouvoir. C’est le ciment de la nation. C’est pas de l’antisionisme, uniquement de la sociologie.
Coluche serait vivant, il serait probablement autorisé à se foutre de la gueule d’Haziza. Mais nous, sans le statut de clown, n’avons pas ce droit. Ce qui ne change pas grand chose : avec Dieudonné, le système a été jusqu’à interdire le statut de clown politique. C’est ce totalitarisme absurde qui empêche les gens de penser ce qu’ils veulent, et de dire ce qu’ils pensent, que nous combattons.
Et si les gens disent des conneries, ou des horreurs ?
Eh bien laissons-les dire. Laissons la nature – ou le marché des idées – régler le problème des fous et des abrutis : les fous et les abrutis finissent souvent seuls, car leur construction du monde est soit inutile, soit nocive pour les autres. Bien sûr, il y a des demi-fous en haut lieu, ou des incapables. Quand un pays est dirigé par un dingue, ça devient grave. Reiser disait qu’il n’y a avait pas de pays pauvres, seulement « des pays dirigés par des imbéciles ou des salauds ».
En ce qui nous concerne, François Hollande n’est ni un imbécile, ni un salaud. Simplement un président qui a mis la France à la traîne du couple américano-sioniste. C’est un fait, les décisions de politique extérieure et intérieure le démontrent chaque jour. On peut contester ce choix – c’est ce qu’on fait, même si on crie parfois dans le désert – ou l’accepter, ce qui est plus simple : on aurait moins de problèmes économico-juridiques. À ce propos : quand des journalistes ou des sites dénoncent la marchandisation de E&R à travers Kontre Kulture, qu’ils nous expliquent comment survivre sous une pluie de crachats et de blocages. Il faudrait en plus être misérables, ou mendier la dîme publique, comme les « gentils » pure players, partiellement subventionnés (en information et en argent) à la Mediapart ? On fait montre d’un autre courage, que diable. Les crachats, c’est l’indépendance. Les applaudissements du prince et de son orchestre, une preuve de collusion.
Il viendra un temps où les cracheurs se fatigueront, et où la majorité des spectateurs passifs de ce lynchage commenceront à regarder du côté des cracheurs, pas si propres que ça. C’est celui qui crache qui est sale, pas celui qui reçoit le crachat. En attendant, on poursuit notre combat informationnel sous les balles, en relevant la tête dès que les snipers du système rechargent leurs batteries, sachant au fond de nous qu’ils finiront mal. Non pas assassinés par des « nettoyeurs » que l’on formerait au fond des bois le dimanche ou sur des terrains d’entraînement iraniens, mais tout simplement abandonnés par le public, qui découvrira fatalement l’imposture. Les salauds finissent toujours seuls ; les amis de l’humanité attirent eux de plus en plus d’amis. Attention, ne nous confondez pas non plus avec un régiment de babas cool la fleur aux dents, prêts à prendre toutes les baffes du monde. Jésus a aussi boxé les marchands et dénoncé les hiérarchies illégitimes et pourries jusqu’à l’os (les sépulcres blanchis). On accepte le combat – même s’il est truqué –, on ne pleurniche pas – c’est pas l’envie qui manque quand on voit le tableau –, et on a confiance dans l’avenir, nous. Ceux qui construisent leur propre avenir ont confiance dans l’avenir, ce qui permet de supporter un présent difficile. L’avenir n’appartient pas à ceux qui se lèvent tôt, mais à ceux qui le fabriquent, jour après jour.
Il y a un signe imparable pour repérer celui qui exerce sa liberté d’expression : c’est celui qu’on attaque le plus. Mais cette caractéristique ne suffit pas, on pourrait être des salopards intégraux, et vouloir la mort ou la souffrance de presque tous. Dans ce cas, pourquoi rassemble-t-on un nombre croissant de lecteurs, et de lecteurs qui pensent ? Pourquoi Onfray vient-il chasser sur nos terres, pourquoi Zemmour vient-il s’abreuver à nos sources, Causeur renifler notre ligne éditoriale ? Pour un gibier abondant et une eau relativement pure, du moins plus abondant et plus pure qu’ailleurs. On n’a tué personne, nous, et on ne veut même pas la mort de l’éditeur du livre sur Soral. On est tout simplement pour que tout le monde s’exprime. Cette tolérance n’a pas fait des États–Unis un pays nazi, à ce qu’on sache. Et puis, pourquoi fuir le conflit intellectuel ? Pourquoi Soral n’est-il pas invité au 20 Heures pour parler de la situation internationale, histoire de changer un peu de disque ? De logiciel de pensée ? Pourquoi voit-on BHL invité quasiment chaque semaine dans Le Média, ce calque de tous les médias faussement différents ? Cette accumulation des « mêmes » est-elle destinée à tuer la pensée ? Imaginez tous ceux que les gens pourraient découvrir à la place de ces « occupants », nos Allemands d’aujourd’hui. Toute cette richesse perdue…
Les premiers à dire qu’il faut conserver la variété des espèces naturelles sur terre ne voient pas le problème d’interdire des pensées différentes. Mais c’est la confrontation des pensées différentes qui fait avancer la Pensée ! On appelle ça la dialectique. Et de cette confrontation naît une vie meilleure ou un peu moins dure pour tous. Si des ouvriers plus conscients que les autres – ou moins abrutis par la machine – n’avaient pas lu les articles des journalistes (ou des ouvriers) qui chroniquaient les bouquins de Bakounine, ou de Kropotkine, il n’y aurait pas de CDI aujourd’hui, et il y aurait encore des kapos avec des fouets dans les usines, comme en Chine.
Allez les Français, réveillez-vous, rien de ce qui se passe n’est fatal. La fatalité, c’est la politique des autres, qui comptent bien sur votre divertissement, votre diversion et votre apathie pour continuer à vous marcher sur la tête ! Laissez-nous produire des idées, dans ce laboratoire politique qu’est E&R. On enrichit déjà – à notre corps défendant – le débat politique, puisque nos thèmes diffusent doucement mais sûrement dans l’espace mainstream, qui nous les emprunte avec des pincettes géantes. Et un décalage de quelques années. Mais c’est déjà ça : « ça » avance. La névrose, chez l’individu, se développe quand le conflit est interdit, ou sans solution. Et un conflit non résolu, vire généralement en pathologie. Au niveau social, même sanction : c’est l’expression et non pas l’interdiction des conflits qui mène à leur résolution.
Oui, il y a des groupes d’intérêts placés entre l’individu et la communauté nationale qui bloquent la résolution de conflits, car ces groupes profitent du statu quo. Si nous ne détenons pas la vérité absolue, nous nous battons pour faire émerger les contradictions, qui désignent directement ou indirectement tel ou tel groupe d’intérêts. La France crève de se voir interdire de parler, d’échanger, de respirer. Ouvrons la fenêtre !
L’Ignorance a toujours attaqué la Connaissance, transcription scientifique du combat entre le Bien et le Mal. Car la connaissance met un terme à l’ignorance. Définitif. La connaissance est donc l’ennemie, le prédateur de l’ignorance. Et quand l’ignorance des uns profitent à d’autres, alors l’ignorance est très bien défendue. Mais la connaissance, inévitablement, aura sa peau. C’est le destin du monde, que de voir l’ignorance dévorée par la connaissance. Si des groupes « humains » s’y opposent, ils seront balayés. Pas par nous, mais par l’Évolution.