« Ce mouvement, qu’est-ce qu’il est devenu ? C’est devenu dans le fond une espèce d’écurie de branquignoles qui aiment la violence... »
Elle s’appelle Roselyne Febvre et se dit journaliste. Elle officie sur France 24 dans une émission intitulée Politique. Le 28 février 2019, Politique a pour thème « Gilets jaunes, où en est le mouvement ? ». Sur le YouTube dédié, voici l’intro qu’on peut lire :
« Le mouvement des gilets jaunes est-il en train d’agoniser et surtout de se vider de sa substance initiale ? Aujourd’hui, 55 % des Français souhaitent l’arrêt du mouvement, selon un sondage Odoxa. Quant aux élections européennes, les sondages donnent les listes LREM et Rassemblement national au coude-à-coude. Roselyne Febvre et Jean-Maris Colombani en parlent avec leurs invités. »
Pour ceux qui n’étaient pas nés en 2003, à l’époque, Jean-Marie Colombani est le patron du journal Le Monde, qui est touché par une puissante torpille, un livre écrit à deux mains par le duo Péan-Cohen, La Face cachée du Monde. Pour résumer, Colombani, qui s’est appuyé sur les réseaux trotskistes de Plenel pour prendre le pouvoir au cœur du journal, le vendra aux marchés, au grand capital si vous voulez. En gauchisant sa vitrine (la rédaction), le journal fera dans l’arrière-boutique son aggiornamento libéral. Depuis, si Le Monde a sauvé ses marges – et encore, c’est un quotidien déficitaire –, il a perdu toute indépendance.
Et après son rachat par le trio BNP (Bergé, Niel, Pigasse), soit l’alliance du Sexe, des Affaires et de la Banque, il a définitivement perdu tout crédit aux yeux d’une majorité de Français : tout ce qui sort du Monde est sali par le tampon oligarchie. Le journal est ainsi totalement anti-Gilets jaunes, mettant fin à l’illusion « sociale » que le milieu journalistique entretenait à son sujet.
Colombani, qui s’est fait discret depuis sa chute, même s’il a créé le site Slate, lui aussi très anti-Gilets jaunes, est un socialo-sioniste de bonne facture. Lors de la mort du sioniste Claude Lanzmann, il signera un texte inoubliable intitulé Monumental Claude Lanzmann. Du même acabit que son « Nous sommes tous Américains » en une du Monde après l’attentat du 11 septembre 2001. Bref, c’était pour situer le niveau de pluralisme de l’émission Politique, animée par Roselyne Febvre et Jean-Marie Colombani.
Et dans le genre anti-social, la Roselyne fait encore plus fort que Jean-Marie :
L'extraordinaire Roselyne Febvre a la carrure pour participer à la prochaine édition du #WoufWoufChallenge, le concours des meilleurs #ChiensDeGardeDuSystème ! Elle a toutes ses chances pour le #WoufWouf du meilleur espoir féminin. #RoselyneFebvre #France24 #journalisme pic.twitter.com/dLuZtnTHoR
— poxxk (@poxxk) 3 mars 2019
Du bon vieux journalisme de caniveau par une « hater » de compétition. On reprend le verbatim car il restera dans les annales de la trahison et du rabaissement journalistiques caractéristiques des années de sang en France.
« Alors le mouvement des gilets jaunes est-il en train d’agoniser et surtout de se vider de sa substance initiale ? »
C’est plutôt le Système dont Roselyne est l’une des farces qui agonise, mais continuons la citation :
« Ce mouvement avait démarré sur un ras-le-bol fiscal, il s’est très vite transformé en colère sociale et en affrontements violents, laissant un pouvoir tétanisé obligé d’écouter et de réagir. »
Désolé, on peut pas laisser passer ça : pour Roselyne, un gouvernement qui « écoute » une colère sociale c’est pas normal. Jolie vision de la démocratie. Quant à « réagir », on sait ce que ça recouvre : répression sanglante tous azimuts ! Comment peut-on cautionner ça ?
« Les annonces d’un grand débat ont petit à petit apaisé les esprits. Cet effet défouloir va-t-il être payant ? Les Français se sont exprimés, ils en avaient visiblement très envie et grand besoin, alors aujourd’hui des Gilets jaunes qui persistent, il ne persiste dans le fond qu’une colère brute, parfois irrationnelle d’où émargeait un goût pour la violence, l’antisémitisme, le racisme, le complotisme, bref, tout ce qu’il y a de pire chez l’homme. »
Et dans les 139 euros que chaque foyer français (et donc des centaines de milliers de Gilets jaunes) verse à l’audiovisuel de service public, il y a le salaire de cette vomisseuse de propos orduriers.
L’émission nauséabonde entière est là :
Roselyne Febvre est désormais célèbre. Pourvu qu’elle ne traverse pas un jour, en allant dans les studios de France 24 financés par notre argent pour faire son travail de collabo, le fleuve de la colère sociale : elle pourrait y boire la tasse. C’est tout le bien qu’on lui souhaite.