Le vice-président irakien a prévenu que le référendum du 25 septembre sur l’indépendance du Kurdistan irakien aurait « des conséquences dangereuses pour l’Irak » et a appelé à son annulation.
Alors que le référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien se tiendra le 25 septembre, les autorités irakiennes sont montées au créneau pour manifester leur opposition au scrutin.
« Nous ne permettrons pas la création d’un second Israël dans le nord de l’Irak », a prévenu le vice-président irakien Nouri al-Maliki le 17 septembre, dans des propos rapportés par l’AFP. Il a ainsi affirmé refuser la création d’un État sur des bases ethniques au Moyen-Orient, sur le modèle de la création, en 1948, de l’État d’Israël.
Nouri al-Maliki a par conséquent plaidé pour une annulation pure et simple du référendum, arguant qu’il était contraire à la Constitution et ne servait pas « l’intérêt général du peuple irakien, ni même l’intérêt particulier des Kurdes ». « Ce référendum aura des conséquences dangereuses pour la sécurité, la souveraineté et l’unité de l’Irak », a-t-il affirmé.
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi avait mis en garde les autorités kurdes, jugeant leur décision d’organiser un référendum « dangereuse » et estimant qu’elles « jouaient avec le feu ». Le Premier ministre avait ainsi assuré que Bagdad n’hésiterait pas à intervenir militairement afin de « protéger la population », si nécessaire.
La communauté internationale divisée
Si le référendum bénéficie d’un soutien populaire conséquent dans la région, comme l’a montré le dernier rassemblement en faveur de l’indépendance à Erbil le 16 septembre, la communauté internationale est divisée sur la question. Israël, par la voix de son Premier ministre Benjamin Netanyahou, est un des rares pays a avoir apporté un soutien clair à la tenue de ce référendum qui a provoqué une levée de boucliers au Moyen-Orient et au-delà.
Les États-Unis ont en effet appelé les Kurdes à renoncer à leur référendum « provocateur » et « déstabilisateur », affirmant que cette consultation serait une entrave à la lutte contre le groupe djihadiste Daech. Un argument repris par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a suggéré que le conflit entre le gouvernement régional du Kurdistan et le gouvernement irakien devrait être résolu par un « compromis constructif ».
L’Iran a menacé de fermer sa frontière avec la région autonome du Kurdistan irakien et de mettre fin à tous ses accords de sécurité avec celle-ci si elle venait à proclamer son indépendance.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a pour sa part déclaré que « les aspirations légitimes des Kurdes, devraient être concrétisées dans le cadre du droit international ».