Le Parlement du Kurdistan irakien a lancé vendredi 15 septembre 2017 un processus qui pourrait conduire à l’indépendance de la région autonome. Un référendum est prévu dans moins de 10 jours, malgré l’avis défavorable du gouvernement de Bagdad et les craintes des États-Unis et des pays voisins comme la Turquie ou l’Iran. Mais dans un discours, le président kurde, Massoud Barzani, a assuré qu’il n’entendait plus revenir en arrière.
- Le président du Kurdistan irakien, Masoud Barzani, lors d’un meeting sur le référendum du 25 septembre, jeudi 14 septembre à Zakho
Le Parlement de la région autonome du Kurdistan irakien, située dans le nord du pays, a approuvé vendredi soir la tenue le 25 septembre prochain d’un référendum sur l’indépendance. Quelque 5,5 millions de Kurdes irakiens sont appelés à se prononcer. Une consultation non contraignante, mais qui a ses détracteurs.
Sans surprise, le scrutin est rejeté par Bagdad. Mardi, le Parlement fédéral d’Irak a voté contre, afin de « protéger l’unité » du pays. Il a ensuite limogé le gouverneur de Kirkouk, qui avait décidé d’organiser le référendum alors que cette province riche en pétrole ne dépend pas de l’actuel Kurdistan irakien.
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Massoud Barzani, président de la région autonome du Kurdistan irakien :
« Nous n’avons toujours pas eu vent d’une proposition alternative au référendum sur le Kurdistan. Nous avons vaincu le groupe État islamique et nous pensions donc que le gouvernement irakien nous récompenserait pour cela, et donnerait sa bénédiction à notre décision d’avoir notre propre État. Mais au contraire, Bagdad s’est soulevé contre nous. Donc, nous ne tiendrons pas compte de ce qu’ils demandent. Nous ne retarderons pas le référendum »
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La réaction des Américains est-elle hypocrite ?
La Maison Blanche a réclamé vendredi l’abandon du référendum annoncé sur l’indépendance du Kurdistan irakien, peu après un vote du Parlement régional en faveur de cette consultation qui inquiète les pays voisins tels que la Turquie et l’Iran.
Jugeant que cette consultation, prévue le 25 septembre, serait « provocatrice » et « déstabilisatrice », Washington réaffirme sa conviction qu’elle serait une entrave à la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) et à la stabilisation des zones libérées.
« Nous appelons le gouvernement régional kurde à abandonner le référendum à entamer un dialogue sérieux avec Bagdad dans lequel les États-Unis ont toujours été prêts à jouer un rôle de facilitateur », a indiqué l’exécutif américain dans un communiqué au ton ferme.