La petite analyse d’E&R
Comme l’écrit L’Opinion, Laurent Fabius demeure "aussi intransigeant sur la Syrie que sur l’Iran". On croyait que le fils d’antiquaires était un tant soit peu diplomate, or il n’en est rien.
Fabius, en contradiction complète avec les intérêts et l’honneur de la France et des Français, persiste à vouloir écarter les principaux acteurs de la problématique syrienne de la négociation ! L’entêtement inexplicable de ceux qui représentent la France, leur grotesque cavalier seul depuis le "lâchage" d’Obama, quand Hollande voulait bombarder les centres de pouvoir à Damas, fait mal aux vrais patriotes.
Seul un intérêt « supérieur » peut expliquer un choix stratégique aussi contre-productif. Nous ne sommes pas là pour faire des hypothèses, mais si la France avait adopté un ton moins aligné sur les intérêt israélo-américains depuis quatre ans et le début du conflit syrien, elle aurait peut-être, au vu de son influence historique au Proche-Orient, eu voix au chapitre. Aujourd’hui, ce sont les Américains qui dealent au-dessus de notre tête avec l’Iran, espérant bien récupérer ce grand marché de plus de 80 millions d’habitants, en pleine expansion, et pas contre une certaine occidentalisation.
Misères de la soumission. Dans cette affaire qui aura fait beaucoup de victimes, des victimes dues aux appétits de l’Empire, la France n’est plus la France. Elle s’est rabaissée aux yeux du monde, et on espère qu’elle se relèvera, et qu’elle se débarrassera de ceux qui l’ont rabaissée.
Pourparlers internationaux sur la Syrie à Vienne, les principaux acteurs autour de la table
Les principaux acteurs diplomatiques du dossier syrien, dont les USA, la Russie et les deux rivaux iranien (voir son représentant Javad Zarif sur la photo, à côté de son alter ego chinois) et saoudien, discutaient vendredi à Vienne des possibilités de règlement politique du conflit qui fait rage depuis plus de quatre ans.
La réunion qui s’est ouverte dans un grand hôtel de la capitale autrichienne, vers 10H00 locale (09H00 GMT) se poursuivait en début d’après-midi, ce qui était considéré dans certaines délégations comme un bon signe.
Même si aucun accord décisif sur l’avenir du régime de Bachar al-Assad n’est attendu à ce stade, la simple présence de protagonistes aux positions encore très divergentes est perçue comme un progrès.
Tournant diplomatique majeur : l’Iran, allié du régime de Damas, participe aux discussions pour la première fois, signe supplémentaire du retour de Téhéran dans la communauté internationale quelques mois après la signature d’un accord sur son potentiel nucléaire.
Arrivé jeudi dans la capitale autrichienne, le chef de la diplomatie américaine John Kerry y a rencontré séparément ses homologues iranien Mohammad Javad Zarif et russe Sergueï Lavrov, fidèles soutiens du régime syrien dans le conflit qui a fait plus de 250 000 morts depuis 2011.
« Il est désormais temps d’accorder à l’Iran une place à la table », a estimé M. Kerry, entérinant le revirement de la position américaine, jusque-là hostile à cette idée.
Pour le secrétaire d’État américain, les pourparlers de Vienne sont « l’occasion la plus prometteuse de trouver une ouverture politique », même si Washington ne nourrit pas d’espoir d’une solution immédiate.
Un premier round de discussions la semaine dernière à Vienne entre ministres des Affaires étrangères américain, russe, saoudien et turc, aux divergences marquées, a permis de conclure à la possibilité de discuter ensemble. Les quatre partenaires se sont de nouveau retrouvés jeudi soir.
La réunion a été élargie vendredi matin à une vingtaine de diplomaties occidentales et du Moyen-Orient, avec notamment la présence de représentants chinois, libanais et égyptiens, des ministres des Affaires étrangères français Laurent Fabius, britannique Philip Hammond, allemand Frank-Walter Steinmeier, ainsi que l’Italienne Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne.
« Nous avons enfin réussi à rassembler autour de la même table tout le monde sans exception », s’était félicité Sergueï Lavrov, qui a également vu le ministre iranien jeudi.
« Cette réunion est très opportune car c’est la première fois depuis le début du conflit syrien que l’ensemble des acteurs majeurs se réunit », a pour sa part déclaré Laurent Fabius à son arrivée à Vienne.
Son homologue allemand a ajouté : « Tout le monde est prêt à faire un pas en direction d’une solution politique au conflit, qui peut sembler éloignée aujourd’hui. Mais c’est un premier pas important. »
A Moscou, un porte-parole du Kremlin, Dimitry Peskov, a toutefois tempéré cet optimisme en estimant « qu’un règlement politique sera difficile à atteindre tant que les groupes extrémistes et terroristes n’auront pas été durement frappés ».
Pour l’instant, il n’est pas question d’une participation du gouvernement syrien ou de son opposition.