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La diplomatie française de plus en plus isolée sur le dossier syrien

Paris persiste à ignorer la Russie (et l’Iran) !

Après avoir joué les premiers rôles, aux côtés des États-Unis, et s’être démarquée sur le conflit syrien, Paris, qui a perdu de son influence sur ce dossier, organise, mardi, une réunion autour des "principaux partenaires régionaux".

 

Isolée, voire réduite aux seconds rôles par les acteurs internationaux du conflit syrien, la diplomatie française peine à faire entendre sa voix. Exclue de la réunion quadripartite entre Moscou et le trio Washington-Riyad-Ankara, qui s’est tenue à Vienne la semaine dernière en l’absence notable de toute puissance européenne, la France tente de se remettre en selle en organisant à son tour, ce mardi, une réunion sur la Syrie à Paris.

 

Une réunion à Paris sans l’incontournable Russie

Le 23 octobre, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait annoncé vouloir ainsi réunir plusieurs de ses homologues occidentaux et arabes, notamment les Allemands, les Britanniques, les Américains, les Turcs et les Saoudiens. En l’absence donc de la Russie, et celle moins surprenante de l’Iran, soit les deux parrains du régime syrien. Et ce, alors que le président Vladimir Poutine est devenu un acteur majeur du conflit qui ne cesse de s’internationaliser, et que l’intervention militaire russe en Syrie a changé la donne en instaurant de facto un nouvel équilibre des forces dans le pays.

Interrogé sur l’éventuelle présence de son homologue russe, Sergueï Lavrov, à la réunion de Paris, le chef du Quai d’Orsay avait répondu : « Non, je ne pense pas". "Il y aura d’autres réunions où nous travaillerons avec les Russes », sans que l’on sache si Moscou avait décliné une éventuelle invitation où si elle a sciemment été snobée.

Toujours est-il que la France, qui a également annoncé qu’elle allait déposer à l’ONU un projet de résolution pour interdire le largage par le régime syrien de barils d’explosifs, voit sa marge de manœuvre se réduire, au moment où Russes et Américains multiplient les concertations sur le dossier syrien. Sans compter qu’avec officiellement deux opérations aériennes menées en l’espace de trois semaines en Syrie, l’action militaire de la France sur ce théâtre de guerre ne lui confère pas la même légitimité que les Russes ou les Américains, bien plus actifs sur ce terrain.

 

Perte d’influence et manque de clarté

Paris était pourtant en première ligne en 2013, au moment où il était question de frapper le régime syrien, accusé d’avoir utilisé des armes chimiques contre sa population. « On a voulu aller jusqu’au bout en 2013 (…) et on s’est retrouvés tout seuls », confiait récemment un haut diplomate français à l’agence Reuters, en faisant référence à la volte-face de l’administration Obama. « On a perdu de l’influence, maintenant on ne voit plus très bien quoi faire. »

Et c’est exactement ce qui est reproché au gouvernement français actuellement, et qui lui a peut-être coûté sa place parmi les grands sur ce dossier. Début octobre, le président de la commission des Affaires étrangères de la Douma, Alexeï Pouchkov, déclarait implicitement que Paris était bel et bien hors jeu.« En Russie, on ne parle pas tellement du rôle de la France, c’est surtout l’Amérique et les contacts avec Washington dont on parle », avait-il asséné.

Désormais, la priorité semble accordée à la neutralisation de la menace jihadiste incarnée par l’organisation de l’État islamique (EI), quitte à faire le jeu du régime syrien temporairement. Washington a visiblement assoupli sa position en considérant négociable le sort de Bachar al-Assad, reçu à Moscou par Vladimir Poutine la semaine dernière. Plusieurs dirigeants européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel, ne s’opposent plus, non plus, à la participation du président syrien à un éventuel processus politique. La France, elle, y reste fermement opposée. Reste qu’après avoir renoncé à la stratégie qui consistait à renforcer la rébellion syrienne modérée, la France, qui ne cesse de marteler qu’Assad est le principal responsable de la crise syrienne, n’a pas proposé d’alternative consensuelle à son postulat « ni Assad, ni l’EI ».

 

La France doit revoir sa copie diplomatique

Dans une note de blog, publiée le 24 octobre et intitulée « Notre fiasco syrien », l’ancien Premier ministre et chef de la diplomatie française Alain Juppé est revenu sur l’échec de la stratégie occidentale. « Je crains que le moment ne soit donc venu de boire le calice jusqu’à la lie et de nous asseoir à Genève à la table de négociation avec Bachar. Peut-être trouvera-t-on le moyen de sauver la face », a écrit le candidat à la présidentielle de 2016.

Lire la suite de l’article sur france24.com

La pitoyable politique étrangère de la France, sur E&R :

 






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19 Commentaires

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  • #1302680

    Hum, si la gazette officielle ose ainsi nous dire que le Fabius Al-Nosra fait du mauvais boulot, on peut en déduire que son remplacement à brève échéance est officieusement certain.

    Quelques oligarques français (et accessoirement patrons de presse en période pré-présidentielle) ont du souffler à Hollande que le bilan de Fabius était nul en termes de bénéfices économiques de son action.

    Personnellement, ce jugement me parait un peu injuste. On n’a jamais donné à Fabius les moyens techniques nécessaires pour qu’il révèle son vrai potentiel.
    Car je reste convaincu que la France aurait connu un boom de la production d’énergie si le bâtiment du ministère de Fabius avait été ceinturé par des champs d’éoliennes.

     

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  • #1302703
    Le 27 octobre 2015 à 13:01 par arrière garde
    La diplomatie française de plus en plus isolée sur le dossier (...)

    Je suis la Russie et (l’Iran) j’ignore cette colonie occupée qu’est la France !

     

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  • #1302740

    La France est gouvernée depuis des années par une belle brochette de guignols,au moins depuis 1981.C’est bien triste mais en attendant la France n’est plus la France,ce n’est qu’une province administrée par un préfet(Hollande) et soutenu mordicus par une frange(partis et députés) qui lutte de toute ses forces contre les français.

    La France est bel et bien passée en 2eme division,le dossier syrien ne concerne plus maintenant que les Etats-unis,la Russie,l’Iran,la Turquie,même l’Arabie saoudite semble peu à peu hors du jeu car embourbé au Yémen.

    Les européens ont joué,ils ont perdu.

     

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    • #1302820

      L’Allemagne s’en tirera toujours, elle garde jalousement (et à juste titre) ses bonnes cartes dans son jeu.
      La France, colonie occupée, souffrira mais elle se relèvera ! Nous sommes des Résistants (des vrais, pas ceux de la dernière heure), et beaucoup de jeunes morflent et sont prêts à se bouger. Un déclic va se produire

      La France universelle et catholique vaincra ! Ce doit être une certitude pour nous tous

       
  • #1302759
    Le 27 octobre 2015 à 14:18 par The Shoavengers à l’AFP
    La diplomatie française de plus en plus isolée sur le dossier (...)

    Le fond de l’affaire est que Fabius et Obanania sont des fans des Inconnus. La diplomatie anglo-française a trouvé son inspiration dans le sketch sur les bons chasseurs et les mauvais chasseurs. L’idée géniale est qu’il y a les bons terroristes et des mauvais terroristes.

     

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  • #1302824

    « On a perdu de l’influence, maintenant on ne voit plus très bien quoi faire. »
    Depuis quand Hollande et Valls sont des hommes d’influence ? Pour l’être, faudrait déjà se sentir en position de force. Mais en tant que larbins des USA, de l’Arabie Saoudite et du Qatar, nos dirigeants marchent à 4 pattes en permanence. Ils ont les fesses bien rouges...

     

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  • #1302872
    Le 27 octobre 2015 à 17:04 par Nettoyeur
    La diplomatie française de plus en plus isolée sur le dossier (...)

    Moi en même temps j’y vois une continuité logique sur ce dossier. Qu’est-ce que la France a à faire dans ce dossier ? Rien. Voila, les choses se réarrangent naturellement.
    Sans parler de l’arrogance et du mépris affiché et des violations du droit international. C’est un retour de bâton évident.
    Les américains sont bien plus rompus à ce genre d’exercices ils sont incontournables sur la scène internationale pas la France ou plus du moins. Ou alors si, mais avec des gens qui savent faire le boulot.
    La France est mise sur la touche et c’est normal.
    Et j’insiste peut-être lourdement mais j’aimerais savoir ce que notre pays a été foutre en Syrie ?!
    Parce qu’il y aura un prix à payer derrière j’imagine que certaines personnes n’attendent que çà et avec la politique migratoire de l’Europe on doit craindre un attentat de grande envergure à moyen terme.

     

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  • #1302967

    "La France est devenue, sans s’en rendre compte, les Deux-Sèvres." Louis Ferdinand Destouches.

     

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  • #1303221

    Et l’enquête sur l’origine des 8 millions de Thomas Fabius, ça en est où ?

    Comme il est non-imposable, il pourra obtenir l’aide juridictionnelle.

     

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  • #1303494
    Le 28 octobre 2015 à 14:56 par VIVACHAVEZ
    La diplomatie française de plus en plus isolée sur le dossier (...)

    Faux !!! La diplomatie française n’est pas isolée. Pour être isolée, encore faudrait-il qu’elle existe !!!!!

     

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  • #1303524

    Ce qui est sûr c’est que la voix de la France ne peut plus être, ni en interne ni en externe, des gens comme Fabius, Hollande ou même Juppé. Même s’ils changeaient de politique du tout au tout. Ils n’en seraient d’ailleurs qu’encore plus ridicules. Non c’est un changement complet d’équipe qu’il faut pour mettre en oeuvre une politique de renouveau. L’UMPS c’est mort. Vivement qu’on les enterre afin que revive la France.

     

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