La Russie continuait samedi ses initiatives diplomatiques autour du conflit syrien, son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov (sur la photo) se disant prêt à aider l’Armée syrienne libre (ASL) au lendemain d’une réunion avec le trio Washington, Riyad et Ankara.
La Russie accélère sur le dossier syrien. Moscou continuait samedi 24 octobre ses initiatives diplomatiques autour du conflit en Syrie, son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov se disant prêt à aider l’Armée syrienne libre (ASL) au lendemain d’une réunion avec le trio Washington, Riyad et Ankara à Vienne et d’un accord de « coopération » avec la Jordanie.
Dans un entretien à la chaîne Rossiya 1, Sergueï Lavrov s’est dit « prêt à soutenir aussi l’opposition patriotique, y compris la prétendue Armée syrienne libre, depuis les airs ».
Pour le chef de la diplomatie russe, l’essentiel est « d’approcher les gens qui peuvent les représenter et représenter les groupes armés qui combattent le terrorisme ».
Sans surprise, l’annonce a laissé incrédules les représentants de l’ASL, qui accusent la Russie de viser essentiellement les groupes rebelles dits modérés depuis le début de sa campagne de frappes aériennes, fin septembre, d’autant que le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait déclaré vendredi que Moscou n’arrivait pas à identifier d’« opposition modérée » en Syrie.
« Nous ne comprenons pas du tout la Russie »
« La Russie bombarde l’ASL et veut maintenant coopérer avec nous tout en restant liée avec Assad ? Nous ne comprenons pas du tout la Russie », a réagi le lieutenant-colonel Ahmad Saoud, porte-parole de la Division 13.
« Au lieu d’évoquer sa volonté de collaborer avec l’ASL, la Russie devrait arrêter de les bombarder », a déclaré Samir Nashar, un représentant de la coalition de l’opposition, affirmant que « 80 % des frappes russes visent l’ASL ».
Sergueï Lavrov a également affirmé avoir bon espoir d’amener toutes les parties du conflit syrien « à la table des négociations" dans un proche avenir, estimant même qu’il était "nécessaire de préparer des élections présidentielle et législatives » en Syrie.
Là aussi, cette proposition a été catégoriquement rejetée par les rebelles syriens soutenus par l’Occident. Samir Nashar l’a jugée absurde, assurant que la Russie essayait de « contourner les demandes du peuple syrien pour un départ d’Assad ».
Mais l’évolution récente des discussions montre que les Occidentaux vont vers une « compréhension plus juste » de la situation en Syrie, a jugé Sergueï Lavrov dans cette interview. Un entretien enregistré vendredi, avant une rencontre avec son homologue américain, John Kerry, et avant aussi la réunion à Vienne de la Russie, fidèle allié de Damas, et du trio États-Unis – Arabie saoudite – Turquie, farouches adversaires du président syrien Bachar al-Assad.
Les frappes continuent
Cette réunion quadripartite, une première diplomatique, pourrait être suivie d’une autre le 30 octobre, réunissant davantage de participants, ont annoncé John Kerry et Sergueï Lavrov.
La Russie, en minorité face aux diplomaties américaine, turque et saoudienne, a créé la surprise en annonçant une nouvelle alliance : une « coordination » de ses opérations militaires dans le ciel syrien avec la Jordanie, membre de la coalition internationale menée par les États-Unis contre l’organisation de l’État islamique (EI).