Un des signes évidents de la décadence, c’est l’élévation du niveau de ridicule. Chacun a pu remarquer que ses éruptions volcaniques augmentaient en intensité, et en fréquence. La preuve en images.
Souillons la France !
- C’est un vagin extraordinaire,
j’y vole parfois quand un chagrin m’éprouve (Charles Trenet)
Ce qui est intéressant dans la décadence, c’est sa cohérence. Les pires merdasses atterrissent depuis quelques années à Versailles, qui a plus fait pour la France dans le monde que tous les faux artistes qui ont souillé ce château ne le feront jamais pour l’Art. Heureusement, les merdes passent, les pierres restent. Attention, dans les merdes, on inclut les courgettes pétrifiées de l’escroc Buren, le sculpteur qui n’a jamais vu un burin de sa vie. En attendant la libération, soulignons à quel point tous les éléments de décadence se tiennent les uns les autres, dans un réseau étoilé qui ne s’éteint jamais : féminisme najatien, pornocratie libertaire, spéculation articide, homosexualisation des enfants, médiacratie de larbins, « personnel » politique… Tous ces ravissements du corps et de l’esprit se répondent de manière fluide et lumineuse, la pensée se sortant difficilement du piège de cette logique mortifère. En face, seul, raillé, insulté, le triptyque Travail Famille Patrie, qui fait si peur aux pédophiles qui arrachent pour une bouchée de pain leurs bébés à des femmes dans la misère. On respire, on est du bon côté. We are the good guys !
Foot & poufs
Elle s’appelle Analicia Chaves, et toutes les vannes ont été faites sur ses ballons hypergonflés. Donc ne vous fatiguez pas. Karim, lui, continue à confondre les bimbos et les putes avec les vraies femmes. On lui souhaite quand même de trouver une nana intelligente, un jour. Elle le fera mûrir dans la tête, et peut-être bouger son gros cul sur le terrain. Pour qui a suivi la préparation physique et mentale des joueurs allemands avant la Coupe du Monde 2014 au Brésil, on peut dire qu’on est vraiment des amateurs. Le niveau intellectuel y est très supérieur à celui de l’équipe de France. Deschamps, Blanc, Zidane, Djorkaeff, Lizarazu, Thuram, Petit, Vieira, Henry… ceux de la génération 98 étaient tout sauf cons. Ça fait une sacrée différence de mental, d’implication, et de résultats. Les Bleus à l’Euro 2016 n’ont aucune chance : ce sont des débiles légers, pour la plupart. Quand on pense que Patrice Evra était capitaine… Allez donc faire un stage en Germanie. Au STO, les Bleus !
Du Jardin is not De Niro
La French est un film français datant de 2014. Il met aux prises Gilles Lellouche et Jean Dujardin dans l’histoire de Tany Zampa, le caïd marseillais des années 60-70, celui de la French Connection, et du juge Michel, qui le poursuit avec sa morale à la con. C’est pas que le film est mauvais, mais, et c’est le défaut majeur des longs métrages français d’aujourd’hui, la couche finale de peinture de crédibilité, qui devrait envelopper l’action sans répit du début à la fin, présente quelques trous… dangereux. Alors on se réveille et le rêve – car tout film est un rêve – s’évapore. Principaux responsables : une scène claudicante, un personnage secondaire qui sonne faux (Magimel en Jacky Le Mat moins inspiré que dans le noirissime Truands, le polar de Pierre Schoendoerffer sorti en 2007 littéralement démoli par la critique, qui n’a pas aimé son côté amoral et violent), une grimace du héros...
À propos de grimace, Dujardin, plombé à vie par Chouchou & Loulou, la bluette à succès de France 2, et Gilles Lellouche, trop honnête pour jouer les vrais truands, tentent courageusement de reconstituer la ligue dissoute De Niro/Pacino, qui se réunit très rarement, ici dans Heat en 1995. Vingt ans après The Godfather Part II, sorti en 1974, dans lequel ils ne jouaient pas face à face.
Scène quasi identique, inventée par le réalisateur Cédric Jimenez pour gonfler la dramaturgie, et tenter le mythe. Si le journal Minute a adoré le film, parce qu’il incrimine le maire et ministre de l’Intérieur de l’époque Gaston Deferre (Zampa, issu du SAC, a été son garde du corps), on ne peut adhérer à La French qu’en fermant un œil. Dommage. Dire que nos polars étaient si bons il y a 40 ans… L’évolution darwinienne n’a pas l’air de bien fonctionner dans le domaine culturel.
Le manichéisme pour les nuls
- Attention voilà le vilain Dieudonné vite appelons le gendarme pan pan !
Seuls les ignorants pleurent les Guignols, qui vont passer en crypté. Les pleureuses doivent savoir que les marionnettes de Canal sont cryptées par la bien-pensance depuis une bonne décennie déjà, date à laquelle le système a sifflé la fin de la récré. C’est curieux, cette année 2004 est un véritable tournant, en télé et en politique : il y a eu l’affaire Dieudonné, la série des crimes et attentats « contre les juifs », la censure progressive de toute opposition sérieuse, le basculement de la France dans le sionisme via Sarkozy, et la consécration absolue du sionisme depuis Hollande. On dirait que quelque chose a été programmé. Au lieu de résister, et de surfer sur cette prise de pouvoir, les auteurs des Guignols se sont déballonnés, pour finir par faire du BHL dans le texte : lutte contre l’antisémitisme, lutte contre le fascisme, lutte contre l’homophobie, lutte contre le sexisme… tout ce que nous Gaulois trouvons rigolo ! Du coup, l’humour a quitté la télé, pour atterrir sur le Net. Mais attention, pas l’humour de Studio Bagel, qu’on croirait produit en direct de Tel-Aviv. Et qui débarque à la rentrée sur Canal. Purée, on va en prendre pour 1000 ans. Les Allemands avaient raison, sauf qu’ils s’étaient gourés de Reich.
Je t’aime Moix non plus
- « Je suis proche d’Israël, mais je suis moins caricatural qu’Aymeric Caron avec la cause palestinienne. C’est con de choisir un camp et de s’y tenir quoi qu’il arrive », confie Yann Moix à Paris Match
Excusez le jeu de mots, mais il fallait le faire avant Ruquier, histoire de le neutraliser. Les marionnettes des Guignols disparaissent du paysage, et plaf, voilà que sur France 2, une marionnette apparaît ! Celle-ci sera animée à distance par BHL (ça économise des mouvements de bras, demandez aux manipulateurs de Canal, un job éreintant) et s’appellera Yann. Ça évitera les sorties propalestiniennes d’Aymeric Caron, qui était trop « dans le conflit »…
Yann écrit des gros livres, qui n’intéressent plus personne, depuis qu’il sert la soupe aux maîtres du pays. On ne peut pas tout avoir, l’amour du peuple et la sympathie des Maîtres. Il faut choisir. La marionnette de BHL servira au moins à faire détaler les derniers survivants qui regardent encore l’interminable poilade de Ruquier le samedi soir. Un exploit au regard de la dose d’ennui et de propagande infligée. Pour les amateurs, voici deux anagrammes intéressants avec Laurent Ruquier : « O enquler autrui », « enquleur tu rira ». Il y en a sûrement plein d’autres.
Envoyé spécial cartonne
- Le grand journalisme infiltre un banquet
de vacances
Un carton d’audience, oui, mais avec une émission loin, très loin du journalisme. C’est le hic. Buffets à volonté, camping en Chine, et bagages perdus dans les aéroports, forment l’étonnant sommaire de l’émission du 23 juillet.
La présentatrice :
« Faut-il manger à sa faim, ou à volonté ? Dilemme. Regardez. »
C’est vrai que le buffet, qui propose 35 variétés de fromages, 50 desserts maison, langoustes flambées, spécialités des régions, fruits de mer… met l’eau à la bouche des affamés. Et de ceux qui ne partent pas. Car en été, il y a deux sortes de Français : ceux qui partent, et ceux qui les regardent partir, notamment à la télé. « C’est tellement bon qu’on sait pas quoi prendre », dit une grosse dinde qui s’étrangle de bonheur. Alors, la France, pays de bouffe, de grande bouffe ? Bouffeland ? Vacancier en Crête, ce Français nous détaille le menu de sa seconde ou troisième assiette :
« Là j’ai pris des pâtes avec une sauce avec du poulpe, des poissons grillés, de la moussaka, des pommes de terre et du poulet pané. »
On en apprend, des choses, sur le service public. Ne comptons pas sur lui pour faire la révolution nationale.
Les Sages approuvent la loi sur le renseignement !
- Elkabbach fait semblant de gronder Urvoas, qui sert de prête-nom pour une loi décidée par la Tribu dont Elkabbach fait partie
Ouf, ça y est, nous sommes enfin en sécurité. La France et les Français sont sauvés, merci Cukierman, Valls, Hollande (par ordre d’importance), on vous doit une fière chandelle. Le Figaro nous apprend que Jean-Jacques Urvoas, le président de la commission des lois de l’Assemblée et rapporteur du texte, s’est réjoui de la décision des Sages :
« Contrairement à ce qui a été martelé, ce texte n’organise en rien une surveillance de masse. »
Il a raison, ce petit malin : la masse n’intéresse pas les surveillants, concentrée qu’elle est sur sa vie ou sa survie immédiate. La plupart des gens ne s’occupent de politique, enfin ce qu’on entend par là, qu’une fois tous les deux ou trois ans, lors des échéances dites importantes, qui en réalité ne changent rien à l’organigramme réel du pouvoir. Normal que tout le monde s’en désintéresse, et finisse par décrocher de ce jeu truqué. Donc Urvoas, cet ami des Français, a raison quand il dit que la masse ne sera pas surveillée. Il s’agit seulement de fliquer les contestataires, et ceux qui refusent de gober les seaux de saletés qui tombent du banquet des Maîtres. La politique, enfin celle-là, c’est l’art de mentir aux masses, tout en faisant passer des messages. La langue de bois est un double langage. Langues fourchues, les Indiens disaient déjà cela des Blancs, qui deviendront les Américains. Pauvre Urvoas, obligé de mentir au peuple pour faire passer le durcissement du pouvoir de ses Maîtres. Et c’est lui, le Gentil larbin, comme Gayssot, qui prendra un jour tout dans la gueule. Pas ceux qui sont planqués derrière et qui l’envoient au casse-pipe. De l’avantage du pouvoir caché sur le pouvoir visible…
La gazelle et le président (fable)
La scène se passe pendant l’enregistrement du Supplément, en direct sur Canal+, le 19 avril 2015. Elle sera diffusée le 24 juin dans Le Petit Journal de Yann Barthès. Elle met aux prises, à l’entracte, le président de la République, François Hollande, et les « jeunes des cités » qui ont été invités parce que dans leur classe en gros on préférait Dieudonné à Cukierman. Inexplicable, en effet. Venus pour entendre la leçon présidentielle sur les « simillon, simillon », ils auront droit à un tête-à-tête hors caméra. Il est question de génocide, de compétition victimaire. Hollande répond à une jeune Française d’origine algérienne, qui parle du « génocide de la guerre d’Algérie » :
Hollande : « Y a pas eu un génocide y a eu une guerre. »
Jeunette : « Si, c’était un génocide. C’était un génocide, vous avez tué des Algériens, vous les avez torturés. »
Hollande : « Non, un génocide, c’est comme si on avait voulu tuer tous les Algériens. »
Jeunette : « Mais c’est un peu ce que vous aviez commencé à faire. »
Un garçon intervient : « Ils étaient quand même privés d’éducation. »
Hollande : « Oui mais ça s’appelle la colonisation ça, et la guerre coloniale, la guerre de décolonisation, elle a été menée et c’était très important que vous puissiez avoir cette fierté-là. »
Face à cette jeune fille qui se sent moyennement française, le Président est coincé : comment expliquer à une adolescente sous-cultivée, réduite à des simplifications dangereuses, toute les complexités de l’Histoire ? Et pourquoi lui accorder une fierté de pacotille avec la guerre d’indépendance algérienne alors qu’elle est française ? Cela ne va pas dans le sens de l’intégration, ça, sans même parler d’amour de la France… Oh comme le métier de président est difficile : le moindre pas dans un sens provoque une levée de boucliers dans l’autre. Marge de manœuvre étroite, encore plus quand on donne autant de gages à Israël. Il serait plus facile de manœuvrer en ayant comme étoile polaire l’indépendance ou la grandeur de la France, deux notions oubliées par nos chefs. Car visiblement, pas grand monde n’en veut. Comment critiquer ensuite le patriotisme mal placé d’une Française qui se rêve algérienne, quand on a tant craché sur le drapeau national ? Il n’y aura pas toujours des Zidane pour recoller les morceaux, et les communautés…
Les « chauffeurs » de taxi
Tout le monde se souvient du déclenchement de l’affaire : une centaine de chauffeurs de taxis locaux pourchassent et secouent les deux pauvres chauffeurs d’Uber Marseille en commandant un trajet et en les pistant sur leur téléphone. Les autres postulants ont détalé comme des lapins avant même de rencontrer les sélectionneurs d’UberPop.
Le taxi marseillais, pour ceux qui connaissent, c’est le gars sympa avec l’accent chantant du soleil des cigales du midi ‘tain cong, qui balade la perruche parisienne dans tout Marseille pendant 345 minutes pour aller de la gare Saint-Charles au Vieux-Port (1,8 km, 10 minutes maximum), dans le but d’assister à un tournage de Plus belle la vie. Alors, la vilaine évolution libérale qui débarque sous la forme d’Uber, si ça heurte notre cœur de bons Français soucieux de préserver les lois sociales, qui ont généré un pays supérieurement vivable, ça nous soulage aussi des abuseurs de monopole (voir la dérive de la SNCM). Le monopole, cette particularité nationale, issue de la préhistoire gaullo-communiste, avait du bon quand il s’agissait de servir équitablement tout le monde. Malheureusement, il s’est changé en arme contre le public. SNCF et EDF nous le prouvent chaque jour. Nous y reviendrons.