Le pape François avait promis des « mesures concrètes » contre les abus sexuels au sein de l’Église. Dimanche 24 février, en clôture du sommet sur la protection des mineurs qui s’est tenu à Rome, le Vatican a dévoilé les actions qui seront entreprises pour lutter contre les abus sexuels.
Voici les principales mesures qui ont été annoncées au cours d’une conférence de presse :
une législation pour encadrer la lutte contre d’éventuels cas d’abus sexuels au sein de la Curie et de la Cité du Vatican, qui se trouvent actuellement dans un vide juridique en la matière, sera dévoilée prochainement ;
le pape François souhaite également la création d’équipes mobiles d’experts compétents pour aider certaines conférences épiscopales et diocèses « sans moyens et sans personnel formé », ont fait savoir dimanche les organisateurs du sommet devant la presse. Le père Zollner, un expert de la question qui parcourt le monde pour faire de la prévention, a souligné que cela répondait à une forte demande sur le terrain ;
un vade-mecum, spécifiant les démarches à entreprendre si un cas d’agression sexuelle émerge, sortira d’ici à deux mois à l’intention des pays manquant d’experts ;
trois membres de la Curie ont également évoqué durant la réunion la possible levée du « secret pontifical » pour des cas avérés d’abus sexuels du clergé. Ils veulent de la transparence sur les procédures judiciaires de l’Église, qui entendent les victimes comme témoins puis ne les informent jamais de l’état d’avancement du dossier.
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Le pape a également comparé les abus sexuels perpétrés sur des mineurs au « sacrifice » d’enfants des « rites païens » :
« Cela me rappelle la pratique religieuse cruelle, répandue par le passé dans certaines cultures, qui consistait à offrir des êtres humains – spécialement des enfants – en sacrifice dans les rites païens. (…) Aucun abus ne doit jamais être couvert, comme ce fut le cas par le passé et sous-évalué. »
Le souverain pontife argentin a beaucoup insisté aussi sur la présence du « mal », en estimant que le clergé coupable de tels faits devenait « un instrument de Satan » :
« L’inhumanité du phénomène au niveau mondial devient encore plus grave et plus scandaleuse dans l’Église, parce qu’en contradiction avec son autorité morale et sa crédibilité éthique. La personne consacrée, choisie par Dieu pour guider les âmes vers le salut, se laisse asservir par sa propre fragilité humaine, ou sa propre maladie, devenant ainsi un instrument de Satan. Dans les abus, nous voyons la main du mal qui n’épargne même pas l’innocence des enfants. »