Alors que nous constatons le caractère antidémocratique croissant de l’Union européenne et l’installation accélérée de populations arabo-subsahariennes, il s’avère nécessaire de comprendre les raisons profondes expliquant cette évolution. Les pères fondateurs de l’Europe comme Jean Monnet ou Joseph Retinger ont infusé un tour d’esprit philosophique libertaire conditionnant la mutation civilisationnelle du Vieux Continent. Le phénomène s’est aussi particulièrement développé grâce à l’aristocrate Richard de Coudenhove-Kalergi (1894-1972) [photo].
Ce métis austro-japonais est à l’origine d’une vague de fond qui s’est traduite par la création dans les années 1920 de la Paneurope. Promouvant l’unité de l’Europe « de l’Islande à la Turquie, comme de la Finlande au Portugal », les « principes fondamentaux » de ce mouvement reconnaissent l’autodétermination des peuples et des groupes ethniques, la reconnaissance du christianisme et des droits de l’homme mais aussi, à l’instar de l’œcuménisme de Vatican II, du judaïsme et de l’islam considérés comme partie intégrante de l’Europe. Son action pro-européenne l’a conduit à bénéficier du premier Prix Charlemagne (1950) comme Henry Kissinger, Bill Clinton, Jean-Paul II, Simone Veil ou encore Angela Merkel. Cependant, son action a été encore plus profonde avec la rédaction d’un ouvrage en 1925, véritable bréviaire de l’euro-mondialisme : Praktischer Idealismus (« Idéalisme pratique »).
Deux points essentiels émergent de ce programme. Premièrement, il s’agit pour lui de favoriser l’émergence d’une élite politico-économique, une « noblesse d’esprit européenne ». Entre l’effondrement de l’ancienne noblesse avec 1789 et la formation d’une nouvelle élite, « notre âge démocratique est un pitoyable interlude entre deux grandes époques aristocratiques ». Il ajoute même : « Dès qu’une nouvelle et véritable noblesse se sera constituée, la démocratie disparaîtra d’elle-même. » Cette nouvelle classe dirigeante ne peut émerger qu’avec la combinaison des meilleurs esprits nobles, bourgeois et juifs : « L’humain noble du futur ne sera ni féodal, ni juif, ni bourgeois, ni prolétaire : il sera synthétique […]. Ce n’est qu’à travers l’alliance avec le meilleur sang bourgeois que les éléments les plus capables du développement de la noblesse féodale d’antan s’élèveront vers une nouvelle apogée ; ce n’est qu’à travers l’union avec les sommets de l’européanité non juive que l’élément juif de la noblesse du futur parviendra à son plein épanouissement […]. »
Deuxièmement, la création de cette classe dirigeante euro-mondialiste baignée de gnose (pour Coudenhove, le christianisme est un « judaïsme régénéré ») doit se faire parallèlement au métissage des peuples. Coudenhove estime que le croisement génétique rehausse les qualités physiques et morales de l’homme : « L’humain consanguin est un humain à une seule âme ; le métis est un humain à plusieurs âmes. » Et il ajoute ces propos qui n’ont rien perdu de leur actualité avec l’Union européenne sans frontières : « L’humain du lointain futur sera un métis […]. La race du future, négroïdo-eurasienne, d’apparence semblable à celle de l’Égypte antique, remplacera la multiplicité des peuples par une multiplicité de personnalités (…) »
Richard de Coudenhove-Kalergi ainsi que les autres membres du clergé mondialiste seraient sûrement satisfaits de l’évolution technocratique et cosmopolite de l’Union européenne, si éloignée des traditions nationales qui ont fait la force de l’Europe.