« C’est son plus bas niveau depuis 2009, le taux de chômage s’est réduit à 8,8 % de la population active après une baisse de 0,3 point au quatrième trimestre 2018. Selon les chiffres provisoires de l’Insee publiés ce jeudi [14 février 2019], cela représente 2,47 millions de demandeurs d’emploi et 90.000 chômeurs de moins sur un trimestre. Une décrue sur la fin de l’année particulièrement encourageante chez les moins de 25 ans, dont le taux passe sous la barre des 20 %, à 18,8 %. Autre bonne nouvelle : le taux d’emploi de toutes les catégories d’âges en France augmente pour atteindre 66,1 % de la population. Soit le plus haut taux d’emploi depuis 1980, c’est-à-dire depuis 40 ans. » (Source : C dans l’air)
Youpi, le chômage en France est tombé sous la barre des 9%, c’est historique ! L’activité reprend, le macronisme est en train de gagner son pari et ce, en moins de deux ans ! Vive le libéralisme !
C’est en substance ce que piaillent les relais du libéralisme dans les médias ces jours-ci, depuis que l’INSEE a publié ces chiffres. Cependant, il n’y a rien de plus manipulable que les chiffres. Et qui tient les chiffres tient le pouvoir.
#Chômage - L'@InseeFr annonce des chiffres encourageants pour l'#emploi : le taux de chômage est à son plus bas niveau depuis 2009. Les explications de @baptistemor1 dans #LesIndispensables. #24hPujadas #LCI #La26 pic.twitter.com/VKj2CWQWFr
— 24h Pujadas (@24hPujadas) 14 février 2019
Quand nos médiacrates parlent de 2,5 millions de chômeurs, ils ne parlent que ceux de catégorie A. Si on inclut toutes les catégories, on grimpe rapidement à 6 millions (simillon). La seule raison pour laquelle le chômage baisse effectivement est due à la pyramide des âges, c’est-à-dire les enfants du baby boom partant à la retraite qui sont deux fois plus nombreux ou presque que les générations qui arrivent sur le marché du travail. La différence entre le papy boomer et le jeune entrant c’est ça, la baisse du chômage actuelle, et forcément durable. En réalité, il n’y a pas plus de travail ou d’activité mais plus de postes disponibles. Macron n’y est pour rien. Et son ministre Pénicaud encore moins avec sa « réforme du marché du travail » :
Ceci étant dit, d’autres pays – et la France en prend le chemin – ont des taux de chômage ridiculement bas. On pense au Royaume-Uni ou à l’Allemagne qui sont en dessous des 5%. Mais comment font-ils ? Sommes-nous plus bêtes qu’eux ? Non, leurs habitants n’ont pas le filet social dont les Français bénéficient, et pour lequel les Gilets jaunes, entre autres, se battent.
« Sur le papier, les chiffres paraissent flatteurs. Dans les pays du nord, du sud et de l’ouest de l’Europe, le chômage est à son plus bas niveau depuis dix ans. Il devrait même continuer de reculer jusqu’en 2020.
Mais c’est aussi à cause de l’explosion du travail temporaire, tempère Damian Grishaw, responsable de recherche à l’OIT [Organisation internationale du travail]. “Si nous saluons la baisse du chômage en Europe, nous sommes plus inquiets sur la nature des emplois qui semblent prospérer depuis la fin de la crise de 2008. Il y a les mini-jobs en Allemagne, les CDD parfois d’un jour en France, l’explosion des contrats temporaires en Espagne... Le fait que des demandeurs d’emplois soient forcés d’accepter ces contrats est bien sûr un problème. Parce qu’ils ne leur permettent pas d’obtenir un salaire durable ni de payer un loyer”. » (Source : RFI)
On sait que le gouvernement prépare un plan pour que le chômeur ne refuse pas plus de deux offres et qu’il ne puisse refuser un salaire inférieur à celui qu’il a perdu. C’est la porte ouverte à toutes les précarités, et c’est ce pourquoi le tandem Macron-Philippe travaille. Sur ordre bien sûr, des puissances économiques et bancaires qui vont ainsi augmenter leurs profits. La force de travail, le temps de travail, la plus-value, replongez-vous un peu là-dedans, ça n’a pas trop changé en 150 ans (1867, sortie du Capital).
Pour info, jusqu’à la fin, Hollande a compté sur cette baisse chronique du chômage pour se faire réélire. Malheureusement pour lui, et pour le PS, qui s’est ensuite effondré, le basculement a eu lieu sous Macron. Le paradoxe, c’est que le destructeur du Travail au profit du Capital bénéficie de cette embellie. Derrière le sourire du libéralisme se cache comme toujours une répression accrue des travailleurs. Le Figaro a publié un article sur l’augmentation des effectifs qui traquent les faux chômeurs...
« C’est l’une des armes de guerre qu’Emmanuel Macron avait promis de renforcer, sitôt élu, pour lutter contre le chômage de masse. Depuis le 1er janvier dernier, le nombre d’agents dédiés au contrôle de la recherche d’emploi des chômeurs a été multiplié par trois, passant de 200 à 600. Et devrait atteindre les 1 000 en 2020. “C’est un changement d’échelle significatif puisque nous allons effectuer entre 400.000 et 500.000 contrôles par an, contre 140.000 jusqu’alors”, juge le patron de Pôle emploi, Jean Bassères. »
Certes, ne soyons pas naïfs, pas mal de Français se reposent sur le fait qu’il n’y a pas de boulot pour ne rien faire et continuer à toucher le fric de l’État, surtout ceux qui ont une formation faible ou inadaptée. Le salaire (minimum) à vie, théorisé par Bernard Friot, peut mettre un terme à cette hypocrisie. Et aussi conduire à une société à deux vitesses, ou deux faces. Mais n’est-ce pas déjà le cas ?