Après deux années de destructions à Mossoul, les familles reviennent, petit à petit. Le cardinal de Lyon Mgr Barbarin a été invité, trois ans après sa promesse faite en décembre 2014, par Mgr Louis-Raphael Sako 1er, à entrer dans Mossoul libérée. Les chrétiens d’Orient, malgré le black out médiatique, sont soutenus par les chrétiens de France.
Voici ce que Mgr Barbarin déclarait le 10 juillet 2017 :
« Nous rendons grâce à Dieu pour la beauté, la profondeur et la fécondité des liens qui nous unissent avec les chrétiens et tous les habitants de Mossoul : tant d’initiatives généreuses, de voyages et de visites, de prières publiques ou de supplications élevées vers Dieu dans le secret. »
Il invitait les croyants à une messe le 14 juillet 2017 à la cathédrale Saint Jean en soutien aux habitants de la ville martyre de Mossoul.
Pendant son voyage qui a duré du 23 au 25 juillet en Irak, passant par Erbil, Qaraqosh (ville située à l’est de Mossoul) et Mossoul, le cardinal a pu assister à la reconstruction du centre Saint Paul, grâce à des travaux financée par la Fondation Sainte-Irénée.
La reconstruction d’Alep, seconde ville de Syrie où vivaient 160 000 chrétiens avant 2013 (contre 35 000 aujourd’hui), est aussi à l’ordre du jour :
Syrie : début de la reconstruction dans la Vieille ville d’Alep, ravagée par la guerre pic.twitter.com/5uTQhfYAHd
— Agence France-Presse (@afpfr) 26 juillet 2017
Les chrétiens d’Irak et de Syrie ont doublement souffert lors de la guerre faite aux deux peuples irakien et syrien depuis 2011. Devant la baisse constante des populations chrétiennes, le pari est audacieux : il s’agit de redonner confiance dans l’avenir et de faire revenir ceux qui ont déserté les pays en guerre pour des contrées moins violentes. Il y a trois ans, Mgr Barbarin lançait un appel en ces termes :
En juin 2014, alors que les nouvelles que nous recevions d’Irak étaient catastrophiques et que la France, l’Europe et le monde semblaient indifférents à ce drame, j’ai voulu prendre la parole de façon publique pour en appeler à la conscience de chacun, souhaitant qu’une solution politique soit trouvée à une immense tragédie humaine.
Puis vint le temps du voyage : nous avions conservé cette bonne habitude avec le Patriarche [Louis Raphaël Ier Sako, Patriarche des Chaldéens] de nous joindre au téléphone. Un jour, alors que je lui suggérais l’idée d’aller le visiter dans son pays, il me dit, avec enthousiasme, combien cette rencontre serait utile.
En visitant Erbil, Qaraqosh, Alqosh et Kirkouk, j’ai découvert une Eglise éprouvée, mais non pas abattue, un Pasteur courageux invitant ses brebis à rester entre les mains de Dieu, à tenir dans l’espérance.
En considérant leur témoignage de foi et en mesurant l’immensité de leurs besoins, j’ai décidé qu’un jumelage unirait notre diocèse avec celui de Mossoul, pour que, en offrant leurs prières et leur aide, les Lyonnais, et tous ceux qui le souhaitent, reçoivent des habitants de Mossoul, et de tous les Irakiens, leur témoignage de foi.
À ceux qui contribueront d’une façon ou d’une autre à ce jumelage, je veux dire simplement « merci », au nom de tous ceux qui en profiteront.
Que le Proche-Orient soit en paix ou en guerre, le nombre de chrétiens qui y vivent ne cesse de décliner. L’Irak, la Syrie et le Liban sont les trois derniers pays historiques d’implantation chrétienne en terres d’islam (dominant). Les premiers chrétiens y sont depuis 1 800 ans, le christianisme ayant pris d’abord racine dans la partie orientale de l’Empire romain.
Une immense page d’histoire est-elle en train de se tourner ?