Des milliers de Catalans sont descendus dans la rue mercredi après l’arrestation d’une douzaine de membres du gouvernement de cette région du nord-est de l’Espagne qui veut organiser un référendum d’autodétermination interdit par la justice, le président catalan accusant Madrid d’avoir imposé de facto l’état d’urgence.
Des milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre de Barcelone pour protester contre les arrestations. Devant le département des affaires étrangères, un journaliste de l’AFP a vu des manifestants encercler et taper sur un véhicule de la garde civile, et des bousculades entre policiers et manifestants.
« Les forces d’occupation dehors ! », criaient certains manifestants à Barcelone. « Nous voterons pour être libres », lisait-on sur des pancartes.
Une porte-parole de la garde civile a confirmé à l’AFP « treize arrestations de hauts responsables du gouvernement de Catalogne et 22 perquisitions » dans les opérations menées par les forces de l’ordre pour empêcher la tenue du référendum le 1er octobre. Ces opérations ont été décidées par un juge d’instruction de Barcelone, qui a ordonné 41 perquisitions au total.
Les gardes civils ont saisi mercredi des millions de bulletins de vote à Bigues, à 45 km de Barcelone, selon une source proche de l’enquête.
Des policiers perquisitionnaient également les locaux de la CUP (Candidature d’unité populaire), parti séparatiste d’extrême gauche allié du gouvernement régional.
Le gouvernement « a suspendu de facto l’autonomie de la Catalogne et appliqué de facto un état d’urgence », a affirmé le président catalan Carles Puigdemont, accusant le gouvernement espagnol d’être « totalitaire » et de violer les « droits fondamentaux ».
« Nous avons tous l’obligation de respecter la loi », avait auparavant déclaré à Madrid le chef du gouvernement Mariano Rajoy lors d’une houleuse séance parlementaire où un groupe d’élus catalans a quitté l’hémicycle.
Le gouvernement catalan a confirmé l’arrestation du bras droit du vice-président Oriol Junqueras, Josep Maria Jove, secrétaire général de la vice-présidence.
On ignore si ces arrestations interviennent uniquement pendant les perquisitions ou seront suivies de gardes à vue.