Les indépendantistes catalans ont annoncé lundi qu’ils prendront immédiatement le contrôle des frontières d’un éventuel nouvel État s’ils remportent le référendum d’autodétermination prévu le 1er octobre, que Madrid veut interdire.
La Catalogne indépendante, née d’une éventuelle victoire au référendum, exercera le contrôle de ses frontières terrestres, maritimes et aériennes comme des douanes, ont expliqué les indépendantistes en présentant un texte de loi destiné à encadrer ce processus.
« La Catalogne jouit des droits de souveraineté (...) sur sa plateforme continentale et sa zone économique exclusive », soit le sol, le sous-sol et les eaux territoriales, détaille le texte, qui doit être approuvé en septembre par le Parlement régional catalan, dominé par les séparatistes.
Cette loi vise à « donner un cadre juridique à la période immédiatement postérieure » à une éventuelle victoire lors du référendum, a expliqué Lluis Corominas, chef du groupe parlementaire « Ensemble pour le Oui », la coalition séparatiste à la tête de l’exécutif régional catalan.
Interrogés par des journalistes, les députés indépendantistes n’ont pas pu préciser comment s’exercerait ce contrôle des frontières puisque l’Espagne s’oppose à la sécession d’une de ses plus riches régions, dont la seule frontière internationale est avec la France.
Un référendum anticonstitutionnel, selon Madrid
Le référendum lui-même est de toute façon considéré comme anticonstitutionnel par Madrid qui assure qu’il ne se tiendra pas. En cas de victoire du « oui », le texte prévoit l’élection d’une Assemblée constituante, un référendum pour approuver la Constitution qu’adoptera cette assemblée, suivi d’élections législatives.
Mais si le « non » l’emporte, de nouvelles élections régionales seront organisées, ont expliqué les séparatistes. Les Catalans sont divisés sur la question de l’indépendance. En juin, 41,1% se disaient en faveur du divorce avec l’Espagne, et 49,4% contre, selon un sondage effectué pour le compte du gouvernement catalan.