Le retour des investisseurs dans la zone euro n’a rien à voir avec la bonne santé économique des pays européens, mais témoigne de la volonté des investisseurs de placer leur trop plein de liquidités en profitant à maximum du nouveau QE décidé par la BCE. Les capitaux ont massivement reflué depuis la Chine vers les Etats-Unis et cherchent désespérément des opportunités de placement. Car ici on parle de flux, absolument pas de placements à long terme dans des actifs tangibles que sont les entreprises. Il s’agit plutôt de faire la chasse aux véhicules d’investissement financier comme les ETF qui sont des actifs liquides permettant des allées et venues rapides. Les valeurs technologiques dont il est question ici doivent tout à l’Etat sécuritaire et aux vagues massives de licenciement annoncées aux Etats-Unis. Rien à voir donc avec des perspectives favorables sur vingt ou trente ans, dont parle Sapir qui pense sans doute aux camps de la FEMA. On reste encore et toujours dans l’économie virtuelle de marché alimenté par les liquidités banques centrales qui n’hésitent à monétiser les obligations collatéralisées émises par les banques en contrepartie de leurs portefeuilles de prêts grevés par des coûts du risque crédit prohibitifs. L’économie du crédit prospère encore parce que les banquiers centraux, Allemands en tête, persistent dans leur folle politique de refinancement des prêts bancaires qui sont de moins en moins rentables pour les banques à cause de la dégradation de la situation financière de leurs clients qui augmente le risque de défaut. Les acteurs financiers profitent à plein de la monétisation des titres de dettes qui permettent aux entreprises comme aux banques de se maintenir à flot, alors que leurs marchés se réduisent comme une peau de chagrin. La confiance disparaît avec la tiers-mondisation des pays développés grevés par un chômage galopant et une fuite de l’épargne qui se réfugie dans des placements sans risques comme l’or ou les bons du Trésor. Reste le marasme grandissant masqué par les résultats spectaculaires des marchés financiers qui rappellent étrangement le temps des folles statistiques trompeuses de l’Union soviétique qui déjà monétisait la dette à plein régime à défaut de garantir un niveau de vie décent à sa population. Son idéologie socialiste n’y pas survécu, tout comme le libéralisme de marché avalé par la création de monnaie artificielle qui fait disparaître le marché derrière les interventions successives des banques centrales.
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