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La mort est dans le pré

Lettre ouverte à tous les hommes politiques de bonne volonté, à tous mes amis agriculteurs

Prenez le temps de lire ce texte, c’est terrible mais c’est vrai... Écrit par mon père. Partagez si le coeur vous en dit.

Lettre ouverte à tous les hommes politiques de bonne volonté, à tous mes amis agriculteurs, à tous ceux qui de près ou de loin aiment la terre de France et ceux qui la travaillent

 

À tous les journalistes qui feraient mieux de donner la parole aux paysans plutôt qu’à des débiles planqués dans les abattoirs et qui nous rebattent les oreilles d’inepties.

Il est trois heures de l’après-midi samedi 2 juillet 2016, je suis en train de faner le foin de Laurent. Le foin est trop fait mais il ne faut pas qu’il se mouille. Laurent lui n’est plus là. Hier peu avant midi, il triait des veaux avec Alain, son père, mais il manquait des cartes, elles devaient être chez lui à trois Kilomètres de l’exploitation familiale. Il est parti les chercher. En descendant l’allée qui mène à sa maison il a vu les tâches sur la vigne. Peu de temps avant, le pépiniériste l’avait appelé pour lui parler sans doute de l’urgence de la prochaine plantation, et tous ces foins qui restaient à faire. Laurent n’a pas trouvé les cartes. Il a pris une échelle et une corde, a solidement lié la corde à la poutre de l’auvent et du bout du pied a poussé l’échelle. Alain ne le voyant pas revenir a pris sa voiture, inquiet, il a découvert l’horreur du spectacle en arrivant. Anéanti mais rassemblant tout son courage il a réussi à remettre l’échelle, a pris le corps encore chaud de son fils chéri dans ses bras et l’a descendu.

La vie était partie, celle de Laurent mais aussi celle d’Alain et de tous leurs proches. Qui peut mériter cela ?

Laurent était un agriculteur comme tant d’autres, souvent à la bourre dans son travail, comme tant d’autres, toujours prêt à rendre service à qui lui demandait, laissant là son travail pour aller aider.

Mais Laurent était seul, pas de femme, pas d’enfant. Quelle fille pour accompagner un éleveur qui travaille du matin au soir sans week-end, sans vacances ?

Il n’a pas su prendre de temps pour lui, n’a pas pu prendre de temps pour lui. Il aurait pu embaucher un salarié de plus. Oui mais dans un pays de trois millions de chômeurs, pas moyen de trouver un gars qui veuille travailler la terre, pauvre France.

Toi dont les paysans ont embelli le paysage tout en nourrissant les hommes, toi dont les paysans ont donné leur vie il y a cent ans dans les tranchées pour te préserver. Toi dont les paysans disparaissent chaque jour par centaines et dont certains, trop nombreux, comme Laurent choisissent l’irrémédiable.

À coups de mondialisation, de réglementation, de principe de précaution, de reportages débiles sur L… je ne sais pas quoi, d’amoureux du loup qui bouffe la brebis et tue le berger, le paysan de France meurt laissant le vide derrière lui.

Le bon sens ne règne plus dans les campagnes, les fermes sont abandonnées et les lotissements fleurissent.

Les paysans, tout le monde s’en fout. La coupe d’Europe de foot, le tour de France, ça oui, ça occupe le citoyen, ça lui fait oublier qu’on fonce droit dans le mur.

Une société incapable de respecter celui qui la nourrit est indigne.

L’année dernière a vu la mise en place d’une nouvelle PAC [politique agricole commune, NDLR], encore plus débile que les précédentes, même les agents de la DDT n’y comprenaient rien. Sur un formulaire il m’ont dit de cocher toutes les cases car ils ne comprenaient pas. Avec Louis, mon gendre avec qui nous avons créé un GAEC il y a un an et demi, nous avons eu droit à un contrôle ciblé, le dernier jour de la période de détention des animaux, en plein pendant les semis de maïs et les foins, heureusement il avait plu la veille, le contrôle a duré 6 heures, elles étaient deux et n’ont rien trouvé. Belle façon d’accueillir un jeune dans le métier. Laurent, lui aussi a eu droit à tout ça et à force, malgré toute sa force et son courage il en a eu marre et a abandonné.

Laurent n’a pas donné de signe avant-coureur de son désespoir, personne n’a rien vu, rien détecté, aujourd’hui il n’est plus là. Le malheur s’est abattu sur la campagne.

Ouvrez les yeux, Messieurs les politiques, et au lieu de modifier les cantons, de créer des régions qui n’ont aucun sens et de vous battre comme des chiens pour aller à la gamelle, accordez aux paysans de France votre bienveillance avant qu’il ne soit trop tard. Qu’ils vous inspirent par leur bon sens, écoutez-les, aidez-les, ils n’en peuvent plus. Laurent par son geste vous en supplie.

Benoît, agriculteur, ami de Laurent

Le drame non médiatique des petits patrons, voir sur E&R :

 






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34 Commentaires

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  • #1514478
    Le 19 juillet 2016 à 03:38 par Francette
    La mort est dans le pré

    Les millions de moutons de Panurge de ce pays se rendront compte de la valeur de la terre et plus encore de celle de nos chers paysans que quand ceux-ci auront totalement disparu, et qu’ils en seront réduit à bouffer de la merde en boîte multi-provenance multi-ADN vendu à un prix exorbitant made in USA, éventuellement quelques fruits et légumes OGM aux pesticides et métaux lourds récoltés dans des exploitations agraires réservées aux gentils de basse extraction, par des esclaves travaillant sur leur propre terre au Profit de ceux qui leur auront volé à l’aide de notre passivité complice.

    Paix à son âme.

     

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  • #1514485
    Le 19 juillet 2016 à 04:14 par Louis
    La mort est dans le pré

    Ceci dit ça reste une très bonne question. Comment revaloriser les campagnes et le travail de la terre auprès des jeunes et en particulier auprès des femmes.

    Mettons qu’on remette des droits de douane dans une optique de sortie de l’UE, ok nos agriculteurs gagneront peut être à nouveau leur vie mais ça sera vraiment suffisant ?

    En fait si je pose la question c’est que je n’y connais rien du tout.

     

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    • #1514535
      Le Juillet 2016 à 08:41 par dixi
      La mort est dans le pré

      Bien sur que oui ,en mettant des droits de douane ,un pays se protège ,déjà par le fait de mettre des frontières ,quoi de plus normal pour un pays d’avoir des frontières et sa monnaie ,de pouvoir régler ses normes agricoles et industriels .Un pays souverain est un pays libre .L’exportation avant l’euro et Europe était en excédent ,aujourd’hui c’est une catastrophe .Résultat : l’UE, euro ,l’absence des frontières et des douanes est un ennemi mortelle pour un pays.
      Tant que la France n’aura pas retrouvé sa souveraineté ,ce pays crèvera à petit feu ,c’est inéluctable. Mais pour çà ,faudrait que la majorité des Français le comprennent.

       
    • #1514696
      Le Juillet 2016 à 13:18 par Beligue
      La mort est dans le pré

      En leur mettant des gifles médiatiques, administratives, juridiques, économiques, politiques et après on te respectent demandent à Variscan ou ils ne veulent pas aller poser leur fesses après tu consultes google et après tu as tout compris...

       
  • #1514509
    Le 19 juillet 2016 à 07:08 par geof’
    La mort est dans le pré

    camarades,
    Un proverbe japonais dit : "la mort d’un homme est tjrs un échec". Pour faire simple, il m’apparaît évident que le rejet du communisme - systématique, pour ne pas dire pavlovien - constitue la faute originelle. Pour les agriculteurs, je pense qu’il faut les "fonctionnariser" : leurs terres "inaliénables" mais les directives de l’état, avec un traitement fixe + primes de rendement. MAIS ça, c’est du communisme ! Vous détestez les goulags, moi aussi, et l’inquisition, ce qui ne vous empêche pas d’être chrétien pour certains d’entre vous. Sans humour déplacé, on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre, la mondialisation sans la compèt’ : il faut assumer...
    Geoffrey, communiste belge, humble devant Dieu (les coco’ sont sans religion pas sans Dieu, nuance...), et fier parmi les hommes

     

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  • #1514544
    Le 19 juillet 2016 à 08:57 par Bank Kartel
    La mort est dans le pré

    Il faudrait formé une armée du peuple. Des armes il y en a sur le marché noir.

    En ukraine ils se sont battu contre la corruption.... je sais que le mouvement était infiltré etc mais l’intention est là. Un meilleur exemple serait l’armée populaire du Donbass. Un autre exemple était l’armée blanche contre le communisme.

    Je pense qu’il faudra que ça passe par là, et il faut auss surtouti retrouver la foi en Dieu comme avant le schisme.

     

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  • #1514550
    Le 19 juillet 2016 à 09:26 par Gargan
    La mort est dans le pré

    C’est bien triste, et lorsqu’on voit l’attitude du gouvernement depuis des décennies sur le sujet, les œillères de la fnsea qui ne voit que par le productivisme allemand, la couardiste de l’europe avec le TAFTA, il risque encore d’y avoir hélas bien d’autres drames en pagaille. Nos hommes politiques et une bonne partie de la population peinent à comprendre d’où ils viennent eux-mêmes, nous avons tous de la famille issue de culture terrienne, et n’ont plus le recul de s’intéresser à ce qui les nourrit quotidiennement, leur « pain quotidien ». Je suis en revanche assez tiraillé concernant l’alimentation animale et les pesticides, j’en débat régulièrement avec des amis agriculteurs dans le conventionnel, mais la totalité me semble faire ce métier avec amour et passion, c’est un évidence pour eux et on peut le dire, un sacerdoce. Si on pouvait prendre exemple sur la Russie, pour une fois, ils ont bien compris la richesse de la terre. Ce n’est pas pour rien que des chinois nous ont acheté des centaines d’hectares dans l’Indre. Caco ac Caesar ! Nos « élites » sèment des graines de révolte populaire.

     

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  • #1514564
    Le 19 juillet 2016 à 10:01 par H. K. Daghlian
    La mort est dans le pré

    Une société incapable de respecter celui qui la nourrit est indigne




    Tant de choses à dire...
    D’abord, ce n’est pas une société indigne mais une société vouée à disparaitre tout simplement.
    Ensuite, bien que je comprenne dans une certaine mesure le niveau de désespoir qui peut mener au suicide, ce dernier est à mon sens l’ultime preuve de lâcheté (Je m’excuse au passage à ceux qui le vivent pour l’un de leur proches).
    Il y a tant de choses à faire et à refaire pour changer la situation, Le suicide n’en fait pas partie. Loin de susciter la moindre compassion des politiques - qui sont la forme la plus immorale qu’un être humain peut prendre, alors qu’un meurtrier ou un violeur finissent toujours par payer leur forfait - ou des foules totalement focalisées sur leur petit nombril, c’est surtout un problème de réglé pour l’administration corrompue à tous les étages. Nous ne disposons que d’une vie, mieux vaut pousser l’adversaire à prendre la sienne - au propre ou au figuré - après un combat digne (avec une probabilité de réussite directement proportionnelle aux gens motivés qui y participent) plutôt que de la lui offrir sur plateau avec ses rires moqueurs à la clé, se suicider c’est tout simplement inutile.

    Maintenant, s’il faut réfléchir sur le pourquoi, la souffrance physique due à l’épuisement et le vide moral, le sentiment d’être livré à soi même face à des problèmes insurmontables, l’impression de ne jamais pouvoir en voir l’issue, la pression administrative et celle des créanciers telle une épée de Damoclès, des objectifs de production totalement - voulus - hors de portée, le manque de sommeil aidant, même avec des nerfs en titane, la dépression est inévitable ainsi que probablement son issue.

    Enfin si on identifie les problèmes les solutions sont tout de suite plus faciles à trouver (peut-être dures à appliquer). Parmi ces dernières, il faudrait faire un arrêt net : prendre quelques jours (au diable les problèmes liés à l’absence, il seront là au départ comme à l’arrivée, alors ils peuvent attendre un peu) le temps de reprendre ses esprits, prendre une feuille de papier et noter au fur et à mesure que le cerveau se réveille les problèmes, d’abord sous forme de grandes lignes puis dans le détail un par un. Penser à partager cette expérience avec un proche ou un ami paysan puis chercher des solutions à court et moyen terme. Tout à une solution, pas le suicide.

    PS : C’est juste une réflexion, aucunement un diagnostic et un traitement.

     

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    • #1514609
      Le Juillet 2016 à 11:39 par Camille Rostand
      La mort est dans le pré

      Tellement simple de juger autrui à distance quand on ne vit pas soi même la même situation.

      Savez vous ce que c’est qu’une vie rude ? Travail de fou et à perte, pas de vacances, peu de loisir, pas d’amour, pas de femme, pas d’enfant, le mépris du tertiaire et des citadins qui les considèrent comme des ploucs arriérés, toutes les contraintes administratives, les normes européennes à respecter, de la paperasse à remplir en abondance. Pas de chômage pour les indépendants.

      C’est supportable quand on a la santé, mais c’est un travail un peu plus pénible que d’autres. Le stress, les journées interminables, travail le dimanche, les bêtes ça ne se repose pas et ça ne vit pas que 35 heures par semaine.

      Bref, je comprends très bien que des gens se suicident à ce rythme. Quand à vouloir souhaiter qu’ils se suicident en allant tuer des ennemis ou les responsables de leurs malheurs, pour que leur mort ne soit pas inutile, comment dire.... Je ne sais pas, mais des raisonnements pareils c’est de l’immaturité pleine d’arrogance dans le meilleur des cas, priez surtout pour ne jamais avoir a subir une dépression sévère en plus de tout le reste que doivent subir nos paysans.

       
    • #1515227
      Le Juillet 2016 à 21:14 par H. K. Daghlian
      La mort est dans le pré

      @Camille Rostand
      Je n’ai pas émis le moindre jugement sur les paysans à part celui sur le suicide, que je maintiens d’ailleurs. Ceci dit, il n’a jamais été question « d’utiliser » la mort dans quelque chose d’utile, c’est vraiment étroit comme vision des choses. J’avais dans l’esprit plutôt le fait de tout faire pour résister quitte à ne pas craindre la mort, sociale en l’occurrence et pourquoi pas dans une confrontation si cela s’avère nécessaire. Je n’ai jamais cru que la résolution des problèmes par la violence soit une solution viable, mais parfois la seule menace et la détermination suffisent amplement.

      Prenez pour exemple celui des fermiers texans (dont l’article est quelque part sur ce site), qui ont choisi d’envoyer l’état fédéral se faire voire avec ses taxes et impôts, ses lois et sa police, le corps défendant pour leurs terres et cheptels. Pourquoi les médias n’en parlent pas ? Tout simplement parce que ça a marché.

      Se regrouper, communiquer et s’entraider (l’état fait tout pour supprimer ce droit par l’état d’urgence), refuser de se soumettre aux lois mortifères, aux transactions conclues dans le dos des peuples, aux conventions qui n’arrangent que le portefeuille des élus usurpateurs le tout sans craindre les sanctions c’est ça faire preuve de courage. Se donner la mort en prenant un fusil et fonçant comme un taré sur un pauvre type d’une administration qui n’a rien demandé avant de se fait tirer comme un lapin par une armée est une idée complètement débile et qui donnera exactement le résultat opposé. Maintenant pendre les enfoirés à qui on doit cette situation par les cou*lles après avoir regagné sa souveraineté, ça par contre je m’en délecterai.

      Quant aux conditions de travail inhumaines, c’est exactement le fond du problème, c’est un cercle vicieux qui fait perdre la raison de celui qui y est, mais qui - ou quoi - les force ainsi et surtout dans quel intérêt ? Les normes européennes ? L’intérêt du prêt de l’exploitation ? Le marché européen ? Trouver une réponse pourrait être le début de la solution.

      De mon avis, la situation de l’agriculture française est une volonté de mâcher le travail aux paysans américains, qui vont trouver table rase pour fourguer le saloperie d’OGM sur le marché une fois le TAFTA scellé. Se plaindre à ces salopards, montrer sa souffrance et exhiber ses suicidés est un bon indicateur que ça marche, ça va les encourager.

       
  • #1514630
    Le 19 juillet 2016 à 12:07 par noel
    La mort est dans le pré

    Docteur ès lettres, ingénieur au CNRS, élève de Marc Bloch et de Lucien Febvre, la médiéviste Marguerite Gonon fut de l’école des Annales, pour qui l’Histoire est celle des gens du peuple et des jours ordinaires. Ses travaux d’historienne ont pour cadre la province de son Forez natal.

    Dans ce film elle nous entraîne dans la nuit magique des monastères bénédictins, sur les traces de ceux qui ont défriché la terre, creusé les étangs, bâti les chapelles romanes.

    Elle nous livre une mine d’informations sur la vie quotidienne, les moeurs, les relations sociales, découvertes qui remettent en question la vision simpliste que nous avions de la société médiévale.

    Lorsqu’elle descend au fond des cryptes romanes, sa connaissance de l’Histoire s’efface devant l’émotion que suscite en elle la mémoire de cette époque où le sacré maintenait les êtres dans la communauté.

    Pour l’âme de Benoit. En pensée pour son camarade Laurent dans la peine. L’âme du Peuple ne disparaîtra jamais.

    https://www.youtube.com/watch?v=Fbj...

     

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  • #1515014
    Le 19 juillet 2016 à 17:55 par Florence
    La mort est dans le pré

    L’avenir des campagnes sans patrimoine particulier, sans climat sympa, sans etc.etc. ; ce sont probablement les sociétés anonymes ou les néo-latifundia en devenir ou déjà en place.

    Le terme de paysan me paraît trop galvaudé. C’est autre chose que ceux qui bossent la terre et les bêtes aujourd’hui. Appartient au passé sans doute (par son autonomie réelle, la petitesse de la ferme par ex.).

    Je vis et travaille en campagne assez "profonde", par choix et par origine indirecte (grands-parents déjà plus paysans, dont je n’ai en l’occurrence pas hérité de grand-chose).

    Dire que c’est la joie serait faux, mais...

    La ville est-elle le destin et le milieu de l’humain ?
    La campagne contemporaine est-elle du même ressort ?
    Pas vraiment.

    Qu’est-ce qui y est produit aujourd’hui, de plus... Ce qui nous nourrit ? Additivé de sucres et sels, et autres saloperies ? Et pas très glorieux en soi non plus.

    C’est la dèche de ce qui y vit, humain ou non, sans les artifices urbains. Mais... c’est là où la vie est possible, reprendre goût et capacité à un savoir et savoir-faire réels.

    Nota : j’aime bien ce que dit Francis Cousin, en général et en particulier.

    Mes très sincères condoléances à la famille et aux proches.

     

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  • #1515015
    Le 19 juillet 2016 à 17:56 par Lundi
    La mort est dans le pré

    Oui mais dans un pays de six millions cent cinquante mille chômeurs, (mieux que la résolution définitive !) pas moyen de trouver un gars qui veuille travailler la terre ! Pauvre France !
    Oui ! Comme dit l’algérien sur l’autre vidéo_ pour dénoncer l’asile politique des rebelles modérés cannibales en douce France_, à part les paysans, c’est plus qu’un pays de bouffons !
    Et si il doit y avoir un retour du balancier c’est bien par eux qu’il se produira, puisque c’est bien connu, les bouffons n’ont pas couilles !

     

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  • #1515994
    Le 20 juillet 2016 à 17:06 par dédé
    La mort est dans le pré

    pour être moi même agriculteur, je me suis retrouvé totalement dans cette lettre, retrouvant les mêmes sentiments.
    Car il ne faut lier le désespoir paysan au seul manque d’argent ou de revenu. Certes, pour le travail que l’on fournit, le mal que l’on se donne et les risques financiers que l’on prend , on est trés mal récompensé financièrement .
    Mais comme le dit très bien la lettre, le desespoir paysan vient aussi d’un ensemble de tracas quotidiens, ceux de la nature, comme ceux de l’administration, d’un manque de reconnaissance du métier, auquel on peut ajouter un réel isolement , bien que comme je l’ai dit, le suicide n’est pas réservé aux paysans célibataires, loin de là . On peut avoir une famille et souffrir pour autant de l’isolement social, culturel, associatif.........

     

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