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Suicide des petits patrons : un drame muet et ignoré

François Vasseur : "L’État m’a tué"

François Vasseur, fils du gérant et directeur commercial d’Éclachrome, a mis fin à ses jours jeudi. Il a expliqué son geste dans une lettre à charge contre l’administration.

 

« À dieu François Vasseur ». Ce courriel a été envoyé mercredi après-midi, peu avant 15 h 30, à plusieurs chefs d’entreprise locaux, par le responsable commercial d’Éclachrome. L’entreprise de Feuquières-en-Vimeu (Picardie maritime) est sous le coup d’une enquête judiciaire, pour suspicion de pollution, depuis le début de la semaine. François Vasseur a mis fin à ses jours dans son pavillon de Bouvaincourt-sur-Bresle dans l’après-midi.

Dans ce dernier message, le responsable de l’entreprise met en cause les services de l’État et plus particulièrement la Direction régionale de l’environnement et du logement (DREAL). « L’État m’a tué ! Notre administration m’a tué ! La DREAL m’a tué, écrit-il. Diriger une très petite entreprise de nos jours est devenu très difficile et infernal si l’entreprise est classée. » Plus loin dans son mail, François Vasseur avoue qu’il ne comprend pas l’administration et dénonce « un manque de dialogue et d’explications ».

 

« J’ai cru trouver des solutions  »

« Que de la répression  », regrette-t-il avant d’écrire qu’il rêve « d’une administration à notre écoute, qui répond à des questions simples, avec un inspecteur de l’État très présent dans l’entreprise, pas seulement contrôleur mais conseiller, montrant les exemples, les procédures, les contrôles, les solutions sociales et économiques, un homme qui serait un lien entre l’entreprise et l’État ».

Ce père de famille, investi dans la vie locale et membre du club de kendo de Friville-Escarbotin, revient sur les faits reprochés à son entreprise. « J’ai merdé ! J’ai stocké des bidons (lire ci-dessous) dans mon habitation pour ne pas dépasser la quantité de stockage d’Éclachrome. J’ai voulu, j’ai cru trouver des solutions pour avancer, pour sauvegarder Éclachrome  ».

Lire la suite de l’article sur courrier-picard.fr

 


 

Il y a un an, le site contrepoints.org revenait sur ces disparitions qui ne font pas la une des journaux, comme les suicides d’agriculteurs.

 


 

180 artisans et petits chefs d’entreprise se donnent la mort chaque année, plus de 10 Charlie Hebdo par an. Un drame muet dont personne ne parle.

 

Voici quelques semaines, 17 personnes sont mortes sous les balles de fous-furieux, à Charlie Hebdo ou dans une épicerie kasher, suscitant une émotion que nous avons tous partagée. Immédiatement les hommes politiques ont réagi, les médias se sont dressés et la France s’est unie pour dire à ces malades de l’intégrisme et de la gâchette que nous n’avions pas peur d’eux.

Pendant ce temps de recueil, qui a duré une semaine, quatre artisans, agriculteurs et petits chefs d’entreprise se sont suicidés. Ruinés, saignés, écrasés, bafoués par une montagne de charges telle qu’ils n’ont pas pu la porter. Laissant une famille dans le deuil et des dizaines d’ouvriers sur le carreau.

 

 

180 artisans et petits chefs d’entreprise se donnent la mort chaque année, ce dont personne ne parle jamais. Un seul postier met fin à ses jours et la presse et la télévision dissertent largement sur le sujet… Mais un petit artisan au fond de la province, quelle importance, n’est-ce pas… Après tout ce n’est qu’un salaud de patron… Il n’avait qu’à mieux calculer…

Ils voulaient seulement faire vivre leur famille, voir leur entreprise prospérer. En Suisse, en Hollande, en Angleterre, au Portugal, ils auraient effectivement prospéré. En France c’est interdit. L’Urssaf et toutes les caisses d’assurance monopolistiques se chargent de vous le rappeler chaque fin de mois, en vous escroquant 54% de ce que vous avez gagné, afin de vous garantir une « protection sociale » que vous n’avez jamais demandée et qui vous protège tellement de tout qu’elle vous en fait crever…

Il faut aussi se souvenir que ce « modèle social français », élaboré en 1945, au sortir de la guerre, censé assurer à tous les citoyens une sécurité et un revenu même en cas d’accident de la vie (c’est inscrit dans le marbre de la Constitution…), en est arrivé 70 ans plus tard à les ruiner et les jeter à la rue quand il ne peuvent plus payer leurs « cotisations sociales ». Ah, j’oubliais, une fois sur le trottoir, le petit artisan pourra mendier le RSA…

Dans ce combat plombé, certains tiennent le coup, difficilement, et sont toujours à la limite de la survie, d’autres quittent le pays, les plus jeunes n’y rentrent même pas après leurs études. Mais 180 pauvres bougres, un tous les deux jours, n’y arrivent pas. Un massacre à la Charlie Hebdo chaque mois, et personne ne lève le poing pour dire « ça suffit »…

Lire la suite de l’article sur contrepoints.org

 


 

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17 Commentaires

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  • #1451137
    Le 24 avril 2016 à 09:11 par Toutatis
    Suicide des petits patrons : un drame muet et ignoré

    Il serait temps d’expliquer le pourquoi du comment :
    les indépendants sont devenus, contraints et forcés, les banquiers des "systèmes sociaux" et ce n’est pas leur rôle. Je vous explique. Les cotisations (RSI, URSS AF, CIPAV ou retarites) sont calculées sur le bénéfice de l’année n-2 pour la cotisation de l’année n (en cours). Vous payez des cotisations provisionnelles et/ou prévisionnelles.
    Une régularisation est opérée à l’année n + 1. Donc, pendant trois ans vous avez fait la banque, car (bizarrement !) vous avez toujours à payer plus que ce que vous devez réellement. Vous êtes donc souvent pénalisés pour ne pas avoir payé une cotisation que vous ne devez même pas ou pas à la hauteur qui vous est réclamée.
    Pourquoi les services dits "sociaux" ne savent-ils pas faire comme le fisc, à savoir faire payer à l’année n les cotisations sur les revenus de l’année précédente ? Avec l’informatique, un gosse de 3ème saurait faire ça ! Nos dirigeants non, c’est dire le niveau !

    Toutatis

     

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  • #1451175
    Le 24 avril 2016 à 10:19 par ccristo
    Suicide des petits patrons : un drame muet et ignoré

    Nous arrivons à une période charnière où la république a décidé de passer le cap au dessus, afin que soit l’on se suicide où que l’on finisse à la rue sans broncher . Cette homme est malheureusement un exemple parmi tant d’autre et cela va s’aggraver. La seul solution de sortir de cette violence est de s’entourer en essayant de créer notre propre monde.

    Nous avons tous soif de liberté, de chose simple comme la camaraderie, la bienveillance, l’entraide. Avoir une France juste qui retrouve ca grandeur et surtout sans mensonge. Avec notre structure politique et les représentant qui la compose cela est impossible.

    Réunissons nous mes frères et sœurs afin d’éviter ce genre d’acte. Nous somme tous de simple être humain, la France c’est déjà retrouvée dans de pire situation et nous avons réussis à nous en sortir alors qu’attendons nous !

     

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  • #1451181
    Le 24 avril 2016 à 10:24 par Julien
    Suicide des petits patrons : un drame muet et ignoré

    Pas certain qu’il y ait proportionnellement plus de patrons qui se suicident que de salariés. (pardon, je voulais écrire "collaborateur").

    En tout cas, moi, mon patron va très bien. Il vient de changer de voiture.

     

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  • #1451206
    Le 24 avril 2016 à 11:04 par Liberté
    Suicide des petits patrons : un drame muet et ignoré

    Encore un qui a été abandonné à ses soucis et en plus traqué par
    une administration bureautique et inhumaine.....ils sont de plus en
    plus nombreux dans le désarroi le plus total , le nombre de suicides
    risquent de se multiplier , et tout cela dans le plus grand silence !

    Ils préfèrent déverser à fond perdu des milliards dans les banlieues ,
    c’est le prix de la paix sociale et aussi du vote.....calcul sans scrupule !

     

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  • #1451220
    Le 24 avril 2016 à 11:26 par whore
    Suicide des petits patrons : un drame muet et ignoré

    "On ne peut pas devenir riche sans frauder le fisc" (Aristote Onassis) .

     

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  • #1451255
    Le 24 avril 2016 à 12:16 par Julien
    Suicide des petits patrons : un drame muet et ignoré

    Je ne voudrais pas relativiser mais le gars a quand même planqué 6 tonnes de déchets toxiques chez lui. Ça a pollué les eaux de la commune. Et les sols également.

    Je suis étonné de l’indulgence des commentateurs ici, eux qui sont en général si prompts à se plaindre de toutes les saloperies que nous ingurgitons.

     

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    • #1451557
      Le Avril 2016 à 19:49 par PAS
      Suicide des petits patrons : un drame muet et ignoré

      C’est vrai et c’est bien pour ça que cette histoire a été relayé au JT de 20h par notre bonne marie. Je l’ai entendu bien malgré moi. Comme toujours pour éviter la question de fond, on prend un cas pour masquer tout le reste,

       
  • #1451257
    Le 24 avril 2016 à 12:19 par serpolet
    Suicide des petits patrons : un drame muet et ignoré

    Mon père était un artisan maroquinier . Au cours des années 60 il connu une année où il travailla beaucoup . Lui ayant confié ses papiers pour qu’il fasse sa déclaration d’impôt, son comptable lui annonça : " C’est la catastrophe, ils vont tout vous prendre " - ce qui advint . Un artisan ne peut s’en sortir qu’avec du sans facture .

     

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  • #1451373
    Le 24 avril 2016 à 15:00 par The Shoavengers
    Suicide des petits patrons : un drame muet et ignoré

    Bon, je ne suis pas là pour passer de la pommade. Il va peut-être falloir arrêter de soutenir le système en place, pour commencer. Je ne dis pas que ce sera le paradis avec le FN, mais on peut compter sur un minimum d’assainissement tout de même.
    Plutôt que se prendre pour les Zuckerberg de demain et de rentrer dans ce jeu imbécile du self-made man à l’américaine, rester les pieds sur Terre me semble plus important que planer et finir suicidé au paradis, non ?
    On tire à vue sur les salariés ici, mais s’il y en a qui font encore plus le jeu du système en place, ce sont bien les patrons, qui ne sont pas tous à plaindre loin de là.
    Il suffit de compter le nombre de grosses bagnoles sur les routes. Ce ne sont pas que des chirurgiens ou des avocats.

     

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  • #1451393
    Le 24 avril 2016 à 15:28 par Prodome
    Suicide des petits patrons : un drame muet et ignoré

    Il y a bien longtemps que l’Etat n’oeuvre plus pour le bien commun, le bien de ses citoyens. Maintenant il n’est qu’un simple facilitateur des échanges au service des multinationales...

    Ce qu’il y a de plus scandaleux, et l’affreux slogan de Sarko en 2007 "Travailler plus pour gagner plus" avait de quoi faire grincer des dents, c’est que le travail est méprisé.
    Ce qui compte c’est que les gens consomment la merde des multinationales, peu importe s’ils ne travaillent pas(RSA), peu importe si les produits sont soit intrinsèquement mauvais soit qu’ils proviennent de manoeuvres inhumaines(travailleurs asiatique sous payés) ou antiécologique, peu importe si à côté de ça il y a des travailleurs indépendants qui passent des heures à faire un boulot respectable et pour un résultat de qualité, sans bénéfice parfois....

     

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  • #1451411
    Le 24 avril 2016 à 16:07 par la pince mon seigneur
    Suicide des petits patrons : un drame muet et ignoré

    z’ont pas encore compris les petits patrons : les dirigeants de ce monde veulent faire des grands pools de regroupement, et pas que pour les vaches, pour toute l’industrie, ils n’ont plus envie de se faire chier avec l’artisanale ou le petit industriel, ils veulent de la production massive pour distribuer au besoin direct, et quelque part c’est louable, plus de délai d’attente interminable, organisation planifiée et corrélée entre les différentes industries, ils n’ont plus envie de se faire chier la vie avec le transport et les délais, basta c’est tout, et vous, vous aimez attendre quand vous avez la dalle du ghetto ?

     

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