La Russie savoure son été si bref. La phobie du réchauffement global n’a pas réussi à pénétrer ses limites givrées. Tandis que le midi de la France connaît la canicule, que la Californie est en feu, et que les forces progressistes manifestent contre le climat, les Russes haussent les épaules, incrédules. Ils n’auraient rien contre un peu de réchauffement climatique. Ici, la température ne dépasse que rarement de confortables 22 petits degrés, et maintenant, début juillet, ça stagne autour de 15 degrés. L’été, c’est la meilleure saison pour un pays qui est recouvert de neige la plus grande partie de l’année. C’est maintenant qu’on peut s’enfoncer dans la campagne profonde, et découvrir d’anciennes forteresses ou des églises, sans trop souffrir.
S’il vous est arrivé de vous balader en Russie au-delà de Moscou, vous avez sûrement quelques histoires horribles à raconter sur les routes atroces, la nourriture et l’hébergement, ou plus exactement le manque de toutes ces choses. Cela a d’ailleurs changé, et cela continue. Maintenant il y a des autoroutes modernes, des cafés et des restaurants à profusion, et les petits hôtels pullulent ; la robinetterie est au niveau des normes européennes ; les vieilles perles de l’architecture ont été restaurées somptueusement ; les gens vivent mieux que jamais auparavant ; ils continuent à se plaindre énormément, mais c’est dans la nature humaine. Les Russes, jeunes et d’âge moyen, possèdent ou affrètent des bateaux pour sillonner les fleuves et autres cours d’eau ; on s’achète des villas (« datcha ») plus que partout ailleurs. Ils voyagent à l’étranger pour leurs vacances, paient des sommes colossales pour assister aux concerts des célébrités de passage, font du vélo en ville, bref, la Russie est devenue aussi prospère que les autres pays d’Europe.
Cette prospérité durement acquise et sa longévité sur le plan politique permettent au président Poutine de poursuivre ses propres objectifs en matière internationale. Il est parmi les rares dirigeants expérimentés sur la planète qui tiennent encore, au bout de vingt ans, au poste le plus élevé. Il a rencontré trois papes de Rome, quatre présidents US, et bien d’autres dirigeants. C’est important : le Premier ministre Mahathir Mohamad, âgé de 93 ans, qui a gouverné la Malaisie pendant 40 ans et qui a été élu à nouveau, a dit que les dix premières années à la tête d’un pays, on les passe à apprendre à quoi se raccrocher, et que c’est seulement au bout de vingt ans qu’on devient efficace dans l’art de gouverner. Le premier ennemi que doit affronter un dirigeant, c’est son propre establishment : médias, armée, services d’intelligence et juges. Tandis que Trump en est encore à perdre dans ces bagarres, Poutine s’en est bien sorti, grâce à ses techniques d’esquive, de judoka.
Une petite tempête s’est récemment levée dans les médias russes, lorsqu’un jeune journaliste a été détenu par la police, et qu’une petite quantité de drogue a été découverte, supposément, sur sa personne. La police a commis plusieurs fautes dans la gestion de l’affaire. Ils ont peut-être planté de fausses preuves de façon à coincer le jeune homme ; et peut-être qu’ils avaient commis ces fautes évidentes afin de coincer le gouvernement. La réponse a été terrible, comme si toute l’affaire avait été préparée bien à l’avance par l’opposition enragée, afin de provoquer et de réveiller la colère populaire contre la police et l’administration. Poutine dans ce cas précis, au lieu de soutenir la police, comme il le fait habituellement, a fait relâcher le journaliste et arrêter les officiers de police les plus âgés. Et cette réaction par l’esquive a été un coup de maître contre le montage de l’opposition.
Poutine a fait part ouvertement, il y a peu de temps, de son peu de goût pour le libéralisme, dans une interview pour le Financial Times. Ceci constitue une hérésie majeure, comme les Quatre-vingt-quinze thèses de Luther. « Les libéraux ne peuvent pas imposer... Leurs diktats, on les voit partout : tant dans les médias que dans la vie réelle. La simple mention de certains sujets est censée être parfaitement inconvenante... L’idée libérale est devenue obsolète. Elle s’avère être en conflit avec les intérêts de l’écrasante majorité de la population ». Poutine a condamné le projet libéral d’immigration encore plus massive. Il a qualifié la décision d’Angela Merkel d’accueillir des millions d’immigrants de « faute cardinale » ; il a « compris » la tentative de Trump pour arrêter l’afflux de migrants et de drogues depuis le Mexique.
Poutine n’est pas un ennemi du libéralisme. C’est plutôt un libéral à l’ancienne, dans le style du XIXe siècle. Non pas un « libéral » au sens américain ordinaire, mais un vrai libéral, qui rejette le dogme totalitaire du gender, de l’immigration, du multiculturalisme et des guerres d’ingérence « humanitaire ». « L’idée libérale ne peut pas être détruite ; elle a le droit d’exister et devrait même être défendue sur certains points ; mais elle n’a pas le droit d’être le facteur dominant absolu. »
Dans la Russie de Poutine, le libéralisme n’est pas exclusif, il ne représente qu’une ligne possible de développement. Les homosexuels ne sont ni discriminés, ni promus. Il n’y pas de parades gay, ni de persécution de gays. Les enfants russes ne subissent pas de lavage de cerveau pour leur faire détester leurs pères, pour les séparer de leurs familles et pour les livrer à des maniaques homosexualistes, comme cela vient d’être révélé par un fait divers en Italie. On n’initie pas les gosses aux joies du sexe à l’école primaire. Les gens ne sont pas sommés d’adorer les transgenres et les immigrants. Vous pouvez faire tout ce qui vous plaît, à condition de ne pas forcer les autres à vous suivre : voici la première règle de Poutine, et pour moi c’est là le vrai libéralisme.
Il y a très peu d’immigration en Russie, malgré des millions de demandes : les étrangers peuvent venir à titre de travailleurs sous contrat, mais cela ne débouche pas sur la carte de séjour permanent ou la naturalisation. La police contrôle souvent les gens qui ont l’air de venir d’ailleurs, et les expulse rapidement si elle les trouve en situation illégale. Les nationalistes russes voudraient encore plus d’action en ce sens, mais Poutine est un vrai libéral.
La Russie est un État où les notions de « masculinité toxique », et de « culpabilité blanche » sont inconnues. Les garçons ne sont pas forcés à aller vers l’homosexualité, les filles n’ont pas à entonner des clameurs sur le mode « Me too ». C’est cette attitude qui a fait de Poutine une personnalité culte pour les Européens fâchés avec l’immigration de masse, le totalitarisme gender, la botte des féministes et les guerres sans fin. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est tellement haï par les promoteurs du Nouvel Ordre mondial, et admiré par les gens du commun.
Je suis sûr que cet amour des Européens ordinaires le fait sourire de plaisir à l’occasion. Mais Poutine et son administration veulent être en bons termes avec les États-Unis, avec le Royaume-Uni et avec l’Europe. C’est leur première priorité. Si l’Occident n’était pas si intransigeant dans son hostilité, la Russie serait un géant amical. Cependant, sa longue expérience a appris à Poutine qu’il ne peut pas se soumettre en échange de promesses creuses. Il veut arriver à un accord-cadre solide avec les Américains, avant toute chose. Un accord qui permettrait aux Russes de vivre comme ils l’entendent et d’agir dans les limites de la loi internationale, sans devenir l’objet de la fureur américaine.
Pourquoi Poutine tient-il à l’assentiment américain ? Pourquoi n’arrêterait-il pas, tout simplement, d’accepter les dollars ? Cela veut dire qu’il est un pion américain, s’écrierait un zélote bouillant d’envie d’en découdre. La réponse, c’est que les États-Unis ont accru énormément leur pouvoir, bien au-delà de ce qu’ils avaient en 1988, quand Reagan négociait avec Gorbatchev. Les années où c’était la seule super-puissance n’ont pas été perdues. On n’a pas intérêt à rigoler avec la puissance américaine.
Les États-Unis peuvent interdire aux Russes de continuer à commercer à l’extérieur en dollars américains via des banques américaines, et l’économie russe serait coulée.
Les États-Unis peuvent interdire l’exportation de technologie de pointe en Russie, comme à l’époque soviétique, et la Russie se retrouverait broyée, paralysée.
Les États-Unis peuvent utiliser leur système de brevets et de copyright pour empêcher les ordinateurs russes de fonctionner. Ils ont déjà essayé d’interdire aux Russes d’utiliser des scripts d’ordinateurs. Ils peuvent bloquer tous les ordinateurs Microsoft et Apple en Russie. Ils peuvent interdire l’usage des processeurs, comme ils viennent de l’entreprendre avec Huawei.
Ils peuvent asséner à la Russie le même traitement qu’à l’Iran et à la Corée du Nord, et bannir ses exportations.
Ils peuvent attaquer les réseaux électriques russes et tout ce qui est informatisé dans un acte de guerre cybernétique, comme l’a insinué le New York Times.
Certes, la Russie est assez vaste pour survivre même à de pareils traitements, mais les Russes se sont habitués à la vie facile, et ils n’aimeraient pas du tout se voir renvoyés aux conditions des années 1956. Ils ont pris des mesures pour prévenir de semblables scénarios catastrophe ; par exemple, ils ont vendu une bonne partie de leur dette US, et se sont retirés de Microsoft, mais ce sont des choses qui coûtent cher et qui prennent beaucoup de temps. Poutine espère que les US renonceront à la recherche de la domination pour assumer une attitude « laissez-les-vivre », comme le requiert la législation internationale. Mais en attendant que cela se produise, il est bien obligé de manœuvrer selon les règles du jeu imposées par Washington, et de tenter de limiter l’antagonisme.
Or un courtier expérimenté est arrivé, en promettant d’obtenir un accord selon les termes souhaités. C’est l’État juif, et il prétend avoir les moyens de piloter les États-Unis dans la bonne direction. C’est là une prétention juive traditionnelle, brandie au cours de la Première Guerre mondiale pour persuader le Royaume-Uni d’accepter le marché suivant : vous nous donnez la Palestine, et nous amènerons les Américains à entrer en guerre à vos côtés. Cette fois-là, cela avait marché : les Britanniques et leurs alliés avaient ravagé Gaza ; s’étaient emparés de la Terre sainte, avaient publié la déclaration Balfour qui promettait de refiler la Palestine aux juifs ; et en échange, des troupes américaines fraîches sont arrivées sur le théâtre de la guerre, entraînant la reddition allemande.
Cette fois, l’État juif a proposé à Poutine de rompre ses liens avec l’Iran ; en retour, ils lui ont promis de prêter main forte au réchauffement général des relations russo-américaines. Poutine avait une contre-proposition encore plus digne d’examen : laisser les États-Unis lever les sanctions et retirer toutes ses forces armées de Syrie, et la Russie s’efforcera de pousser les troupes iraniennes armées hors de Syrie en retour. Les négociations qui s’en suivraient autour de l’accord Iran-Syrie amèneraient à la reconnaissance des intérêts US et israéliens en Syrie, puis cela pourrait déboucher sur des négociations dans d’autres sphères. C’était un arrangement gagnant-gagnant qui était proposé là. L’Iran échapperait aux sanctions ; les intérêts américano-israéliens se verraient reconnus en Syrie ; le dialogue si nécessaire entre Russie et États-Unis s’enclencherait d’un bond. Mais Israël n’aime pas les propositions gagnant-gagnant. L’État juif veut des victoires nettes, de préférence, sur un ennemi brisé, humilié, lynché. Israël a rejeté la proposition, parce qu’il voulait que l’Iran souffre sous le poids des sanctions. La proposition russe avait d’abord été tâtée en septembre de l’année dernière, et avait été discutée à huis clos au Parlement israélien, la Knesset. Le Premier ministre Netanyahou avait dit : « les Russes nous ont demandé de leur ouvrir les portes à Washington ». Netanyahou rejeta les propositions russes parce qu’il pensait que la ré-imposition de sanctions sur l’Iran pourrait être utilisée comme un levier pour faire pression sur les Iraniens en Syrie, et non le contraire, écrivit le journaliste israélien à connaître Barak Ravid, sur la 13e chaîne. « Netanyahou a refusé de faire preuve de la moindre flexibilité sur la question des sanctions US », disait-il en citant un personnage officiel.
Les Russes étaient d’accord avec l’idée louche de faire se rencontrer les conseillers à la sécurité russe et américain à Jérusalem, en espérant que cela conduirait à un déblocage. Mes lecteurs se souviennent que j’étais très préoccupé à l’idée de cette rencontre trilatérale d’un représentant russe avec les va-t-en guerre notoires que sont John Bolton et Netanyahou. Les médias israéliens ont joué la carte du sommet en y voyant un point de pivotement pour la région. La Russie romprait avec l’Iran et pivoterait vers Israël et les États-Unis, prédisaient-ils. Ce sera un nouveau pacte Ribbentrop-Molotov, la Russie se mettant d’accord avec l’agresseur : adieu l’Iran, bonjour l’Israël.
« Et pourtant le cadeau de la prophétie a été dérobé au peuple d’Israël », et donné à des écervelés, dit le Talmud toujours avisé (Baba Batra 12b). Le représentant russe au sommet, Nicolas Patrouchev, n’a pas tourné le dos à l’Iran, tout en se faisant amical avec l’Israël. Il a nié que Téhéran soit la menace clé pour la sécurité de la région. « Lors du sommet trilatéral de Jérusalem, la Russie est aux côtés de l’Iran, contre Israël et les États-Unis. L’officiel russe, chevronné, s’en tient à la version de Téhéran selon laquelle le drone américain a été abattu dans l’espace aérien iranien, et il défend les droits des troupes étrangères à rester en Syrie malgré l’opposition israélienne », telle est la conclusion du Times of Israel.
La Russie est amicale avec Israël, parce que beaucoup d’Israéliens sont liés à la Russie par la naissance, ou par l’origine de leurs parents. Une raison encore plus forte en est que les juifs sont aux manettes aux États-Unis, et que l’État juif peut ouvrir bien des portes à Washington. Les juifs et l’État juif pourraient être aussi peu importants que les Kurdes, disons, s’ils n’avaient pas un ancrage aux États-Unis.
La Russie veut certes vivre en paix avec les États-Unis, mais pas au prix suggéré par M. Netanyahou... M. Patrouchev a condamné les sanctions américaines contre l’Iran. Il a dit que l’Iran avait abattu le drone géant américain RQ-4A « Faucon global », qui valait plus de cent millions de dollars, au-dessus du territoire iranien, et non pas dans l’espace international comme le prétendait le Pentagone.
Il a réaffirmé que les « preuves » américaines selon lesquelles l’Iran avait saboté des pétroliers dans le golfe Persique n’étaient pas concluantes. La Russie a demandé aux États-Unis d’arrêter leur guerre économique contre l’Iran, de reconnaître les autorités légitimes de la Syrie, conduites par le président Assad, et de retirer leurs troupes de Syrie. La Russie a exprimé son soutien au gouvernement légitime du Venezuela. De la sorte, la Russie s’est montrée, en ce moment délicat, comme un allié et un partenaire fiable, tout en assurant le leadership israélien de son amitié à toute épreuve.
Le problème, c’est que la tentation de la guerre avec l’Iran n’a pas disparu. Il y a quelques jours, les Britanniques se sont saisis d’un super tanker iranien dans le détroit de Gibraltar. Le pétrolier était en route pour approvisionner la Syrie en pétrole. Avant cela, les Américains avaient quasiment déclenché une attaque de missiles sur l’Iran. Au dernier moment, quand les avions étaient déjà en vol, Trump a interrompu l’opération. Il est particulièrement troublant qu’il ait lui même laissé entendre sans ambigüité que l’opération avait été lancée sans qu’il soit au courant. Ce qui veut dire que la chaîne du commandement aux États-Unis est maintenant brisée. Qui précisément peut commencer une guerre, ce n’est pas clair. Il faut en tenir compte à la fois à Moscou et à Téhéran.
La situation est redoutable. Le président Trump aura beau vouloir la désescalade après avoir amené son pays à se retirer d’un accord nucléaire multilatéral avec l’Iran, il est happé par son « État profond », par Pompeo et par Bolton ; sur ce dernier, Trump lui-même a dit qu’il voudrait en découdre avec le monde entier. Les présidents ne peuvent pas toujours limoger les ministres dont ils veulent se débarrasser, même les monarques absolus de jadis n’y parvenaient pas toujours.
Espérons que, étant donné le peu d’entrain de Trump pour partir en guerre et la position de faiblesse dans laquelle se trouve le premier ministre Netanyahou quant à lui, il y aura un progrès dans ce domaine. Mais en attendant, Trump a introduit de nouvelles sanctions contre l’Iran ; le dirigeant iranien a qualifié les dirigeants américains de « dérangés » ; et les Américains sont à nouveau en train de menacer l’Iran de « destruction complète ».
La Russie veut aider l’Iran, non par pur amour envers la République islamique, mais dans le cadre de ses efforts pour fonder un monde multipolaire, où des États indépendants puissent suivre le chemin de leur choix. L’Iran, la Corée du Nord, le Venezuela, leur combat pour la survie rentre dans le cadre des efforts russes. Si ces États sont brisés, la Russie deviendra la prochaine victime, voilà ce que ressent Poutine.
Le président Trump semble avoir certaines idées positives, mais il a les mains liées. Lors de la parade du 4 juillet, son propre Pentagone s’est cruellement moqué de son souhait de faire défiler les chars à Washington. Ils avaient envoyé quelques vieilles carcasses à la peinture écaillée, alors que le Président leur avait demandé d’envoyer les équipements les plus extraordinaires. À cette occasion, ils ont fait constater à Trump qu’il ne saurait imposer sa volonté même à sa propre armée.
Dans ces conditions, Poutine tente de construire des ponts avec les nouvelles forces en Europe et aux États-Unis, de travailler avec la droite nationaliste. Ce n’est pas le partenariat le plus évident pour ce libéral à l’ancienne mode, mais cela s’insère dans son idée de la multipolarité, de la suprématie de la souveraineté nationale et de la résistance contre l’hégémonie mondiale des puissances atlantiques. Sa récente visite en Italie, un pays où s’imposent des forces nationalistes solides, avait été un succès ; et sa rencontre avec le pape en est un autre.
Au lendemain de l’audience avec le pape, Poutine a fermement défendu l’Église catholique, en disant : « Il y a des problèmes, mais on peut pas leur donner une dimension exagérée et s’en servir pour détruire l’Église romaine catholique elle-même. J’ai l’impression que ces cercles libéraux commencent à se servir de certains problèmes de l’Église catholique comme d’un outil pour détruire l’institution elle-même. C’est cela que je trouve incorrect et dangereux. Après tout, nous vivons dans un monde basé sur les valeurs de la Bible, et les valeurs traditionnelles sont plus stables et plus importantes pour des millions de gens que cette idée libérale qui est en train, à mon avis, de cesser d’exister. » Cela faisait des années que les Européens n’avaient pas entendu ce genre de message. C’est peut-être le moment d’écouter.