« Rien ne va plus à Act Up. Samedi 31 mars, l’ancienne équipe dirigeante de l’association parisienne a quitté ses fonctions déplorant la "transition brutale" liée au succès du film 120 battements par minute. Selon elle, ce coup de projecteur a amené vers l’association de lutte contre le sida une nouvelle génération de "militants politisés". »
Rappelons à l’ex-équipe dirigeante d’Act Up-Paris qu’à l’origine, l’association homosexualiste était à 100 % politique, c’est-à-dire d’ultragauche. Des FHAR des années 70 aux militants d’Act Up des années 80 qui focalisaient sur le sida, la communauté homosexuelle organisée a toujours été politisée à fond, et parfois jusqu’à l’os.
La manif d’Act Up du 30 novembre 2013 semble quand même très politique :
Une vague de dégauchisation du mouvement a suivi quand l’homosexualité est entrée dans les mœurs pour devenir un des produits phares de la vitrine capitaliste occidentale. Aujourd’hui, la grande masse des pédés se fout globalement de la militance, ce qui marginalise de manière assez ironique la milice Act Up. Comme le dit l’article de francetvinfo, l’assoce était en redressement judiciaire depuis 2014 (malgré les injections de Pierre Bergé) et la plupart des homos s’en détournait, le combat ultracommunautaire étant jugé périmé, voire ringard.
Un demi-siècle a passé depuis le discours de cette militante homosexuelle. Si à l’époque la grande majorité des Français a pu en rire, aujourd’hui, le rire s’est transformé en rictus forcé : l’hypersexualisation de la société française a permis à cette minorité d’imposer sa grille délirante à des gouvernements complices.
30 ans après les dérives violentes de la direction d’Act Up-Paris (le raid contre l’éditeur Franck Spengler, les insultes aux Français qui ne montraient pas assez d’empathie avec la souffrance de la communauté), l’association est à la dérive morale et économique. Pierre Bergé, l’homme qui remplissait encore les caisses de l’assoce, malgré les subventions votées par une mairie de Paris complice sous Bertrand Delanoë – un compagnon de lutte –, a été rayé de la surface de la Terre. Depuis, tout va encore plus mal.
Suite à l’assemblée générale extraordinaire qui s’est tenue ce samedi 31 mars, une nouvelle équipe vient d’être élue au conseil d’administration d’@actupparis pic.twitter.com/DGqkMMPVUY
— Act Up-Paris (@actupparis) 31 mars 2018
L’équipe démissionnaire se plaint de l’arrivage « de jeunes militants déjà politisés et expérimentés dans d’autres luttes, notamment antiracistes ». Comme quoi la chair fraîche ne plaît pas forcément à tout le monde. Les deux anciens coprésidents Rémy Hamai et Mikaël Zenouda pleurnichent car ces nouveaux arrivants, au-delà de leur noyautage et de leurs « insultes », détourneraient la lutte homosexualiste au profit « d’autres luttes ».
Sauf que le combat pour imposer l’homosexualité à la société entière a été gagné, et qu’il n’a plus lieu d’être. Pour autant, le mouvement demeure un levier de pouvoir, on l’a vu au plus haut niveau de la Banque, des Médias ou de la Politique, par exemple dans la préférence à l’embauche.
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