L’engagement de la philanthropie onusienne sur des théâtres d’opération où ses principaux sponsors, sous d’autres casquettes que celles des organisations onusiennes, mènent en parallèle des activités beaucoup moins philanthropiques n’a certes rien de nouveau.
Dans ce domaine comme dans d’autres, la tragicomédie sanglante mise en scène en Ukraine ne fait que porter au paroxysme des mécanismes déjà bien rodés : en l’occurrence, pour la première fois peut-être, la « communauté internationale » comme Dr. Jekyll va jeter quelques gouttes d’eau sur un incendie qui s’éteindrait en quelques jours si cette même « communauté internationale », comme Mr. Hyde, cessait de l’alimenter.
C’est ainsi que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), sur un site onusien, nous apprend qu’elle « soutiendra également les municipalités dans les zones récemment reprises par le gouvernement ukrainien en fournissant des matériaux de construction et des générateurs ».
La main gauche d’Ursula ne doit pas savoir dans quelle direction est brandie sa main droite
Dans les zones en question, l’Union européenne de Davos, qui cofinance l’opération sur l’argent de nos impôts, va donc très certainement être amenée à réparer sur fonds publics (entre autres) français des bâtiments endommagés par des obus français, fournis sur fonds publics (entre autres) français, dans le noble but de permettre à l’héroïque gouvernement kiévien de bombarder la partie de sa population qui ne partage pas son enthousiasme pour le dialecte et la poésie de Taras Chevtchenko (partie désormais aussi connue sous le nom de « traîtres »).
Comme les détachements de l’euro-philanthropie semblent là-bas devoir avancer de front avec les bataillons de représailles chargés – pour reprendre les termes de l’héroïque gouvernement kiévien – de « faire la chasse aux traîtres », et qu’ils comptent apparemment fournir entre autres des générateurs de courant, espérons juste que le mélange des genres n’ira pas trop loin dans le concret. Comme, disons, en Algérie, à l’époque de l’opération spéciale menée par la France dans ce pays.