A signaler parmi les premiers collecteurs de chants traditionnels français : Gérard de Nerval, pour le Valois : dans Les Filles du Feu il signale que les complaintes (Le Roy Loys, ballade de Saint Nicolas, le Roy Renaud etc, ,)chantées encore vers 1820 du côté de Senlis-Chantilly, s’effacent progressivement, remplacées par des airs parisiens à la mode) ; Georges Sand, dans ses romans paysans, retranscrit à la même époque des chants berrichons, connus par ailleurs par des collectages du " Bourdon" des années 60-70.
J’ai découvert vers 74-75, le folk français : groupe issus du " Bourdon". Malicorne Gabriel Yacoub : originalité du répertoire et des audaces musicales (guitares électriques notamment), ces disques n’ont pas vieilli. Stivell et les Bretons betonnants : chiants par leur revendications de bobo gauchos Independantistes, Tri Yann : ils ont bien mal vieilli les vieux trotskystes déguisés, en plein show biz désormais, je les trouve pitoyables. Mélusine en revanche (Guilcher) : des "purs" très doués vocalement et menant bal folks et Fest Noz dans des coins paumés entre 70 et 80. L’origine sociale de ces chanteurs (Malicorne), souvent beaux quartiers parisiens, est très éloignée de la réalité des campagnes françaises des 3 Glorieuses. Ils répugnaient à ce qu’on évoque le retour à la Terre pétainiste, privilégieaient les chants de déserteurs et ceux qui s’attaquaient à l Eglise ou au roi, à quelques exceptions près. Au XVIII ème déjà on a eu sous Louis XVI, un intérêt pour les bergeries : le Rousseauisme voyait dans la Nature et les mœurs rustiques une innocence, une sincérité que cherchait sans doute le Père Doncoeur : vision ireniste du peuple français. En France, le mouvement folk des années 70 80 est lié je crois au besoin de sauver la verdeur et la joie d’une civilisation rurale dont nous voyions, avec la mort de nos grands-parents, disparaître les dernières traces de culture vraiment populaire...Mes vieux vynils de La Bamboche, Mélusine, Le Grand Rouge, Malicorne Maluzerne ou Sourdeline m’émeuvent toujours évidemment car ils ont la fraîcheur et la naïveté du jeune homme que j’étais alors...Le cœur n’a pas de rides et certaines complaintes ou ballades nous survivront, ça j’en suis certain.
.. Merci pour cet exposé, très instructif !