Coprésidente du parti populiste allemand, Frauke Petry a claqué la porte en dénonçant, comme Florian Philippot, la rhétorique extrémiste de son parti.
Alors que son parti vient de remporter un succès historique en s’invitant au Bundestag, Frauke Petry, une des dirigeantes du parti populiste allemand AFD (Alternative pour l’Allemagne), a semé la consternation en annonçant qu’elle refusait de siéger avec ses amis au Parlement. Et ses arguments n’ont pas manqué de faire réagir chez ses alliés du Front national.
Frauke Petry n’a pas ménagé l’effet de surprise puisqu’elle a annoncé sa décision ce lundi en pleine conférence de presse, à côté des autres dirigeants de l’AFD, avant de se lever et de quitter la salle. Celle qui co-préside le parti entend ainsi protester contre la radicalisation du mouvement ces dernières semaines, qui a multiplié ses attaques sur les migrants et les musulmans, et dont certains membres ont prêché la fin de la repentance pour les crimes nazis.
La nouvelle députée a rappelé qu’à sa création en 2013, l’AFD avait clairement l’ambition « d’exercer rapidement des responsabilités gouvernementales » mais que, dans sa forme actuelle, le parti « peut pas faire aux électeurs d’offre crédible pour une prise du gouvernement ». Avant de dénoncer « une rhétorique qui n’est pas constructive pour les électeurs modérés ».
Comme un écho à la crise du Front national
Ce coup de théâtre a instantanément résonné en France où l’allié de l’AFD, le Front national, est lui-même en butte à une scission fratricide depuis le départ de Florian Philippot. Ce dernier, qui a claqué la porte du FN en usant des arguments similaires à ceux de Frauke Petry, s’est d’ailleurs empressé de voir dans le départ de la dirigeante une preuve que « la radicalité ne sert à rien ».
La radicalité ne sert à rien, le départ de Frauke Petry dénonçant ces dérives le montre. Il faut bâtir un patriotisme clair et rassembleur. pic.twitter.com/toqvXgDuKO
— Florian Philippot (@f_philippot) 25 septembre 2017