Recep Tayyip Erdoğan a demandé ce 2 mars à l’Europe de « prendre sa part » de ce « fardeau ». Deux jours plus tôt, près de 13 000 migrants ont convergé vers la frontière gréco-turque après que le président turc a ouvert ses frontières.
Après avoir annoncé sa décision d’ouvrir les portes de l’Europe aux migrants, le président turc Recep Tayyip Erdoğan, somme l’Europe d’en accueillir : « Après que nous avons ouvert les portes, les coups de téléphone se sont multipliés, ils nous disent "fermez les portes". Je leur ai dit : "C’est fait, c’est fini. Les portes sont désormais ouvertes. Maintenant, vous allez prendre votre part du fardeau" », a-t-il affirmé ce 2 mars lors d’un discours prononcé à Ankara devant les membres de son parti, l’AKP. « Depuis que nous avons ouvert nos frontières [le 28 février], le nombre de ceux qui se sont dirigés vers l’Europe a atteint les centaines de milliers. Bientôt, ce nombre s’exprimera en millions », a-t-il en outre affirmé.
13 000 migrants à la frontière grecque
Cette déclaration fait suite à la mise à exécution des menaces proférées par le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, d’ouvrir les vannes migratoires vers l’Union européenne, entraînant une nouvelle crise migratoire. Près de 13 000 migrants ont convergé vers la frontière gréco-turque ce 1er mars, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM).
L’OIM a en outre fait savoir que ses équipes suivaient le mouvement de personnes depuis Istanbul et fournissaient de l’aide aux plus vulnérables d’entre elles. « Les équipes qui travaillent le long de la frontière de 212 kilomètres entre la Turquie et la Grèce [...] ont décompté 13 000 personnes rassemblées aux points d’entrée officiels de la frontière à Pazarkule et Ipsala, ainsi qu’en d’autres endroits », a fait savoir l’OIM, ajoutant que les groupes de migrants étaient constitués « de plusieurs douzaines à plus de 3000 personnes ».
« Le nombre de migrants venant d’Edirne [nord-ouest de la Turquie] pour traverser la frontière grossit au cours de la journée, à mesure que les voitures, taxis et bus arrivent à Istanbul », a constaté le chef de la mission turque de l’OIM, Lado Gvilava. Cet afflux a notamment entraîné de nombreuses réactions hostiles de citoyens grecs. Le 27 février, plus d’un millier d’habitants de l’île grecque de Lesbos ont manifesté le 27 février à Mytilène contre l’installation d’un nouveau camp de migrants.