Pourquoi le trio Weinstein-Epstein-DSK ? Pourquoi pas #LadjLy ou Ruggia ? Pourquoi, quitte à sortir du cinéma, pas un prêtre pédophile ou#Ramadan ? Et pourquoi Bruel ? N’y avait-il que ces 5-là (Weinstein, Epstein, DSK, Bruel, #Polanski) à clouer au pilori ?
https://t.co/jjhS717UQV— Bernard-Henri Lévy (@BHL) March 1, 2020
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Hier, écœurée devant les César, c’est à ces mots de Primo Levi que j’ai pensé. Jean Pierre Daroussin a-t-il besoin d’un orthophoniste pour prononcer correctement le nom Po-lan-ski ? Ou s’inspire-t-il du journal violemment antisémite Je suis partout qui a connu ses grandes heures pendant l’occupation et qui déformait les noms à consonance juive ? Et Florence Foresti, maîtresse de cérémonie, indigne. Comme Dieudonné, elle se refuse à dire le mot juif. Elle préfère dire « On est chinois, arabes, noirs » – mais « juif » non. A-t-elle peur que ce mot ne la salisse ?
La bonne nouvelle, c’est que nous n’avons plus besoin des tribunaux depuis que nous avons les César. Et pour pas cher ! Enfin si, quand même, un peu. La MC de la soirée peut aussi livrer en pâture des noms juifs : « DSK, Weinstein, Epstein, Bruel ». Là, tout de suite, je ne vois pas le rapport entre DSK et le cinéma mais passons.
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En tout cas, il y a un principe qui s’appelle la présomption d’innocence. Puisqu’il est décidé que, maintenant, n’importe qui peut s’ériger en juge, eh bien moi aussi je vais juger. Florence Foresti s’est dite écœurée par l’obtention du César de meilleur réalisateur par M. Polanski. Moi je suis écœurée qu’elle puisse l’appeler « Atchoum », s’attaquant ainsi à son physique et lui retirant son nom, lui, l’enfant du ghetto de Cracovie à qui on a déjà retiré son nom pour n’être plus qu’un matricule. Mais ne vous arrêtez pas là, madame. Ajoutez-lui un nez crochu, le regard torve et des yeux globuleux – et vous aurez la parfaite caricature du juif selon les journaux antisémites de l’avant-guerre.
Jean Dujardin a dit hier « La France ça pue, je me tire d’ici ». Moi, je propose de rester ici pour se lever, résister et vaincre cet antisémitisme qui est indissociable de l’histoire de France et de cette Affaire Dreyfus que M. Roman Polanski décrit dans son dernier film et qui – ne nous voilons pas la face – a visiblement indisposé, l’autre soir, le public des César.