Entretien passionnant avec Étienne Chouard – quoique tronqué pour les spectateurs non abonnés. Il n’en reste pas moins une heure et trente minutes d’échange avec un homme qui respire l’honnêteté, un « homme intègre » aurait dit Thomas Sankara, un homme qui s’interroge presque à haute voix et semble toujours chercher des réponses collaborativement avec son interlocuteur. Interlocuteur de la chaîne Livre Noir qui, on le regrettera, n’est plus à la hauteur du précédent, qui alliait culture et interviews intelligemment menées. On se concentrera donc sur l’invité du jour.
Je suis un peu désespéré, notamment de l’acquiescement d’une grande partie de la population à la bascule totalitaire que je ressens. Je ressens une hybris, une démesure, dans ce que font les pouvoirs qui se permettent de piétiner tous les grands principes, toutes les libertés. Le fait qu’ils abusent, ce n’est pas ça qui m’étonne ou qui me désespère, car je sais bien que c’est dans la nature des pouvoirs d’abuser, mais ce qui me désespère un peu, je dois le dire, c’est l’acquiescement d’une partie de la population décérébrée, hébétée par les médias (...) qui leur répètent tous les jours les plus extravagants mensonges et qui se mettent à y croire à force de les entendre.