Fidèle à sa réputation de journal du ministère de l’Intérieur, Le Parisien transmet à ses lecteurs la crainte d’un « Öxit », c’est-à-dire d’un Brexit autrichien, couplée à un éventuel « Italexit », puisque les Italiens votent de leur côté dimanche 4 décembre 2016 au référendum sur le changement constitutionnel.
Cette réputation négative collée par les médias occidentaux oblige Norbert Hofer à la plus grande prudence dans ses déclarations. Ce qui autorise ensuite ces mêmes médias à l’accuser de dissimulation, et à rappeler, pour la 80e fois, le passé nazi de l’Autriche : « Un parti, créé par d’ex-nazis, qui évite les dérapages ».
Autriche et Italie : dimanche, des élections pourraient changer la donne
Un mois après l’élection de Donald Trump aux États-Unis, l’Autriche décide dimanche si elle se dote d’un président issu d’un parti d’extrême droite, dont l’élection, inédite dans l’Union européenne, marquerait un triomphe pour le camp populiste. Un autre vote de ce 4 décembre sera scruté avec attention : les Italiens s’exprimeront par référendum sur la réforme constitutionnelle proposée par le président du Conseil, Matteo Renzi. En cas de victoire du « non », le social-démocrate pourrait y laisser son poste.
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La question d’un éventuel « Öxit »
Focalisés avant l’été sur l’intégration des plus de 100 000 migrants arrivés en Autriche depuis début 2015, les débats ont plus récemment laissé place aux questions de politique étrangère. Les deux finalistes ont vu s’immiscer dans leur campagne le choc du Brexit, en juin, et la victoire de Trump en novembre. « Vous jouez avec le feu » à propos d’une éventuelle sortie de l’Autriche de l’UE (« Öxit »), a accusé Alexandre Van der Bellen, 72 ans, lors d’un ultime face à face télévisé jeudi.
Norbert Hofer, quadragénaire à l’éternel sourire, a répliqué en traitant son rival de « menteur » rappelant qu’il n’envisageait de référendum sur la question qu’en cas d’intégration de Turquie ou d’évolution de l’UE vers « plus de centralisme ». Le FPÖ a exprimé dans le passé des positions nettement plus eurosceptiques. Le candidat FPÖ dit aussi vouloir se rapprocher des dirigeants politiques d’Europe de l’Est qui revendiquent leur hostilité aux migrants, ainsi que de la Russie.
Un parti, créé par d’ex-nazis, qui évite les dérapages
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Ce parti créé en 1956 par d’ex-nazis avait été appelé au gouvernement par les conservateurs en 2000, ce qui avait déclenché des sanctions de l’Union européenne. La formation tire bénéfice d’un lissage de son discours, qui évite désormais tout dérapage ouvertement antisémite ou xénophobe.
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Italie : la majorité de la classe politique appelle à voter « non »
Le même jour que le scrutin autrichien, l’Europe guettera l’issue du référendum sur la réforme constitutionnelle proposée par le président du conseil italien, Matteo Renzi (Parti démocrate, PD). La réforme prévoit une réduction drastique des pouvoirs du Sénat, qui ne votera plus la confiance au gouvernement et la majeure partie des lois, une limitation du pouvoir des régions et la suppression des provinces, l’équivalent des départements français.
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L’appel d’Obama et de Merkel
L’incertitude quant au résultat de ce scrutin provoque en tout cas des sueurs froides en Europe et sur les marchés, où l’on redoute une nouvelle phase d’instabilité dans la troisième économie de la zone euro.
Le président américain Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker n’ont pourtant pas ménagé leurs efforts en appelant ouvertement à voter oui.