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La presse française et européenne vent debout contre Norbert Hofer

Le Diable habite en Autriche

En prévision d’un second tour le 23 mai où Hofer part favori, c’est le branle-bas de combat dans la presse aux ordres. Partout, notamment en France, on crie à la menace fasciste, on dénonce la montée de l’« extrême-droite » et on entend, à son niveau, influer au maximum sur le résultat du scrutin. Petit tour d’horizon d’une semaine de propagande ouverte pour « éviter le pire ».

 

Norbert Hofer, un nazi souriant qui vous veut du mal

« Discret et courtois  », Nobert Hofer n’en est pas moins d’« extrême droite  » pour la presse française. Pour L’Express, et bien d’autres, il est donc, logiquement, « l’extrême-droite avec une patte de velours (et un flingue)  ». Un flingue ? Oui, car n’oublions pas que le candidat du FPÖ est un « adepte du tir sportif » et aime, parfois, porter une arme (en toute légalité) pour, dit-il, « renforcer son sentiment de sécurité ». Mais pour qui n’aurait pas pris la peine d’aller plus loin que le titre, ce qui est malheureusement le cas de beaucoup, Nobert Hofer apparaît, à première vue, comme un nazi armé qui a fait campagne « le Glock à la ceinture » (L’Obs).

Car nazi, il l’est aussi ! C’est Christian Rainer, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Profil, qui le dit : « Quand on parle de Norbert Hofer, on parle de quelqu’un fasciné par l’idéologie de la Grande Allemagne. On parle de quelqu’un qui a été sorti du chapeau par un chef de parti qui a frayé dans le milieu néonazi.  » Une déclaration sans fondement qui sera reprise et mise en avant, AFP oblige, par toute la presse, Figaro compris. Sans fondement ou presque : dans sa jeunesse, Hofer a appartenu à la corporation estudiantine « Marko-Germania », proclamant l’Autriche comme faisant partie intégrante de la Grande Allemagne. Visiblement, seule l’extrême-droite n’a pas le droit aux casseroles de jeunesse…

De plus, lors de ce premier tour, Hofer a réalisé «  le meilleur score jamais enregistré par le FPÖ à un scrutin national depuis la guerre ». On vous l’avait bien dit, que la guerre n’était pas si loin ! Et tant pis si le parti n’a été fondé qu’en 1956… Qui plus est, Hofer partage aussi avec le führer une volonté d’expansionnisme historico-identitaire. En février 2015, l’ingénieur aéronautique s’est en effet prononcé pour le retour du Tyrol, rattaché à l’Italie depuis 1919, à l’intérieur des frontières autrichiennes. Un thème « cher à l’extrême droite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », nous dit L’Obs. Sauf que Hofer a défendu le droit à l’autodétermination des habitants de cette région et qu’il n’est évidemment en rien question de conquête militaire…

Pour FranceTVinfo, l’homme politique de 45 ans est un « parano », un « idéologue » qui cache bien son jeu. Autre grief à son actif : il est « islamophobe », expression utilisée tant par Libération que, servilement, par Le Figaro. « Pour moi, la burqa est un symbole de l’oppression des femmes, tout comme le foulard  », a déclaré Hofer. Et Metronews de renchérir grossièrement : « Autant de discours prononcés avec un revolver à la ceinture. » Comprenez : Nobert Hofer compte tirer à vue sur les femmes portant le voile ! D’ailleurs, le bougre a même refusé, s’il était élu, de nommer une femme portant le voile dans son gouvernement. Pour ne rien arranger, suite à un accident de parapente, il se déplace désormais avec une canne, en boitant. Cela lui donne, sans aucun doute, un côté étrange et cynique à la Talleyrand (ou à la Docteur House, pour les plus jeunes).

Ce diable boiteux, comme était d’ailleurs surnommé le ministre des relations extérieures de Napoléon, est assurément « anti-Islam  », comme nous l’assure L’Obs. Pour preuve : il refuse que l’Autriche, qui accueille déjà 90 000 « réfugiés » ne devienne le premier pays d’accueil de l’Union Européenne. Pire : il ne veut pas que l’Autriche devienne « un pays à majorité musulmane ». Comme le note Libération dans son article, sobrement intitulé « le péril Hofer » : « Pour lui, l’Europe est confrontée à une «  invasion musulmane  » de réfugiés venus « profiter des allocations  » autrichiennes. Armer les soldats à la frontière est, selon lui, une évidence. » Avant, cela s’appelait tout simplement des douaniers. Quant à son rival, l’écologiste Alexander Van der Bellen, il est lui-même « fils et petit-fils de réfugiés ». Il est donc, logiquement, dans le camp des gentils. Peu importe que ce « réfugié » soit un descendant d’aristocrates russes.

L’Humanité, aussi, y va de sa pique. Pour le journal communiste, le candidat d’« ultradroite » « se déchaîne contre les musulmans  » et ose évoquer les « valeurs et racines chrétiennes » de son pays. Personne ne conteste son aspect présentable, poli, sympathique. Cependant, dans la presse, c’est la course à l’expression la plus ridicule, de la «  main de fer dans un gant de velours  » (Le Figaro) à l’« extrémiste si présentable » (Le Point) en passant par le « loup dans un costume de mouton » (Euronews)…

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Les élections autrichiennes, l’Europe et les migrants, sur E&R :

 






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