Se chauffer au bois est la manière la plus économique de se chauffer aujourd’hui. Il y a trois possibilités : faire son bois soi-même (demande du matériel et du temps), acheter à un producteur local ou acheter en grandes surfaces.
Les producteurs locaux mettent triplement en garde face aux achats en grandes surfaces et auprès de certains grossistes. Leurs critiques : du bois vendu trop cher, de mauvaise qualité et de gros doutes quant à l’origine des bois (bois contaminés de Tchernobyl).
Nous avons voulu vérifier les trois avertissements.
1. Sur le prix, c’est exact. 35 % plus cher en grande surface. Soit 100 euros/stère contre 65 en local.
2) Qualité médiocre car bois pas assez sec, séché au four juste superficiellement. Mauvaise combustion, perte rendement du poêle et pollution (eau et sève).
3) Bois contaminé ?
Nous avons trouvé dans un Brico des palettes de bois de chauffage. En observant minutieusement la palette, nous trouvons trace d’un sceau IPPC (convention internationale de la sauvegarde des végétaux) avec le code BY signifiant que le produit vient de Biélorussie.
La Biélorussie se situe à la frontière ukrainienne, juste au-dessus de Tchernobyl. L’économie de ce pays est basée à 60 % sur la sylviculture. Son immense forêt d’exploitation se situe en zone de contamination de Tchernobyl. La France, les Pays-Bas et l’Italie ont décelé des bois contaminés provenant de Lituanie et de Biélorussie en 2009 et 2013. Cela n’a jamais été le cas en Belgique malgré les alertes des professionnels locaux et de Greenpeace.
Nous faisons analyser des bûches prélevées par les spécialistes de la détection de radioactivité, la société Scannix. Deux appareils sont utilisés. Nous avons tout filmé !
Le premier appareil, qui ressemble à un radar de vitesse, analyse sur un écran si l’objet est radioactif. Des taches jaunes et rouges apparaissent immédiatement. Test positif pour les 2 bûches.
Restait à déterminer quel isotope provoque la radioactivité. Un second appareil relié à un écran PC est utilisé dans une pièce protégée. Il est étalonné sur des valeurs radioactives.
Immédiatement, la valeur correspondant au Césium 137 s’emballe et une ligne rouge grimpe sur le graphique. À tel point que l’écran défile vers le bas. Le spécialiste est estomaqué. Les bûches contiennent du Césium 137, un isotope provenant uniquement de l’activité nucléaire donc, vu l’origine du bois, de Tchernobyl. La preuve est établie.
Maintenant, en quelle quantité ? Qu’importe, même si les analyses sont en cours. Pour le spécialiste, en présence de Césium 137, on prend des précautions et on s’éloigne. Car le risque est réel puisque le consommateur utilise plusieurs bûches par feu, décuplant la source radioactive dans les cendres. Cendres que beaucoup versent dans les jardins ou potagers. C’est même conseillé sur les paquets de bois !