Le référendum italien a donc confirmé que l’Union européenne est aujourd’hui largement remise cause par les électeurs de divers pays. On en avait eu un exemple avec le referendum sur le Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l’l’Union européenne en juin dernier.
La défaite de Matteo Renzi, ses causes et ses conséquences
Si le référendum a largement polarisé l’attention des médias, c’est en raison de son résultat, un non massif à près de 60% et de la démission du Premier ministre Italie M. Mattéo Renzi, qui peut ouvrir une nouvelle période d’instabilité politique en Italie.
À travers le résultat du référendum italien, ce sont bien les politiques de l’Union européenne qui sont remises en cause : baisse des salaires et des prestations sociales et libéralisation du marché du travail. L’Italie traverse en effet depuis de nombreuses années, en fait depuis le début des années 2000, une crise grave. Aujourd’hui, l’Italie est à peu de choses près au niveau qu’elle avait atteint en 2000.
Autrement dit, ces seize dernières années n’ont vu aucune croissance. La faible croissance enregistrée de 2000 à 2007 a été entièrement détruite par les années suivantes. Le constat est encore pire si l’on regarde la croissance par habitant. En PIB par tête, l’Italie est aujourd’hui revenue au niveau de 1997, autrement dit à un niveau antérieur à la création de l’euro. Nul ne doute que le discours des pères de l’euro selon lequel ce dernier devait créer spontanément un croissance d’au moins 1 % par an y soit pleinement apprécié à sa juste valeur. Une partie de ce phénomène est imputable à la crise financière, bien entendu. Mais une partie seulement.
Car, depuis 2010 il est évident que l’Italie affronte des problèmes différents de ceux de la crise financière. On peut le mesurer à l’importante crise bancaire que ce pays connaît, et qui prend d’ailleurs une dimension politique en raison de la compromission de plusieurs proches du Premier ministre et du gouvernement dans cette crise.
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La réforme parlementaire qui a été rejetée le dimanche 4 décembre par 60 % des citoyens italiens était-elle nécessaire. Les Italiens ont-ils voté contre cette réforme ou contre les élites politiques et Bruxelles ?