Le président de SOS Racisme réagissait jeudi 27 septembre sur franceinfo au tollé déclenché par le rappeur Nick Conrad. Le ministre de l’Intérieur a condamné le clip tourné à Noisy-Le-Grand, en Seine-Saint-Denis et le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, tandis que la maire de la commune a décidé de porter plainte.
franceinfo : Certains crient au « racisme anti-Blanc » après la diffusion de ce clip. Est-ce que SOS Racisme peut reprendre ces termes ?
Dominique Sopo : Nous ne reprendrons jamais cette expression. Qu’il y ait des personnes qui soient racistes envers les Blancs, c’est assez banal de le dire. Le racisme n’a pas de couleur, n’a pas de frontière. (...) L’expression racisme anti-Blancs est une expression qui a été forgée par l’extrême droite, comme racisme anti-chrétiens ou racisme anti-Français (...) et qui consiste à expliquer qu’en France, le vrai racisme qui existerait ne serait pas le racisme que subiraient soi-disant les Noirs et les Arabes, mais serait le racisme dont les Noirs et les Arabes seraient porteurs envers les Blancs, principales victimes du racisme dans leur propre pays.
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Or aujourd’hui, qui a fait la promotion de cette personne ? C’est précisément l’extrême droite.
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Il existe du racisme envers les Blancs, bien évidemment. Il y a plus généralement dans notre société des crispations identitaires extrêmement fortes qui se montent en miroir. On remarquera que ce clip a été relayé par la fachosphère et a également été relayé par Dieudonné. Ceux qui jouent sur ces identités fermées sont dans des formes d’alliances objectives qui se nourrissent les unes les autres pour affaiblir l’espace du vivre ensemble.