Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Ha, mon Manu… Oui toi, le Manu de Matignon, je t’aime bien, enfin mon hémisphère gauche t’aime bien… Enfin non, l’hémisphère droit, enfin je ne sais plus trop car on a bien du mal à savoir si tu es de drôate ou de gôche, remarque mon Manu, ce n’est pas pour me déplaire tant les problèmes de notre pays ne sont plus ni de gauche ni de droite mais bel et bien pour tout le monde !
Mais quand même Manu, je ne pouvais pas laisser passer cette perle rapportée par notre AFP nationale concernant ta dernière intervention.
Valls : « Notre politique ne sera crédible que quand le chômage baissera »
Mon pauvre, tu es mal barré alors parce que côté baisse du chômage c’est loin d’être gagné. En plus, s’il faut accueillir les 500 000 migrants venus de Libye comme le souhaite Juncker de la Commission européenne, ça fera autant de postes supplémentaires à trouver. Or disons-le, côté emploi, actuellement c’est la disette. Certains parlent même de famine Manu, et cette famine elle dure depuis 2007.
La population active de France (j’utilise ce terme volontairement car il englobe toutes les palettes de couleurs et de confessions que l’on peut trouver chez nous) fait face à plusieurs phénomènes.
Il y a la mondialisation : l’usine qui ferme ici pour ouvrir en Chine. Il y a la robotisation/informatisation : on remplace l’ouvrier ou le travailleur par une machine. Il y a l’immigration : on fait venir une main-d’œuvre généralement beaucoup plus corvéable et connaissant peu ou pas du tout ses droits, on tolère même le travail au noir… Il y a aussi évidemment les détachements de personnel communautaire : en clair, un petit Polonais pas cher et pas forcément plombier qui vient travailler ici payé au prix de là-bas… Pratique. Peu coûteux. Bien « margeux » pour l’employeur comme disait mon arrière-grand-père radical socialiste. Enfin, il y a l’arrivée sur le marché du travail, chaque année, de nos jeunes diplômés (ou non !).
Alors côté pression sur l’emploi, les tensions sont multiples et on le voit bien. Il ne s’agit pas de dire c’est bien ou mal. Il s’agit juste de constater ces phénomènes.
L’on considère que l’immigration n’est pas maîtrisable. On considère que la mondialisation n’est pas enrayable. On considère que la robotisation et les progrès sont inéluctables. On pense que la construction européenne est inévitable…
Ce raisonnement – qu’il soit vrai ou pas peu importe puisque c’est actuellement celui qui est appliqué par nos élites – signifie qu’il n’y a rien à faire ou que l’on ne veut rien faire sur les facteurs pesant sur le nombre de postes nécessaires chaque année.
La seule possibilité serait donc d’agir pour que les entreprises créent plus de travail, plus d’emplois. Pourtant, c’est illusoire de croire que l’on puisse inciter des entreprises à créer des emplois quand elles peuvent faire autrement – et c’est logique car la raison d’être d’une entreprise c’est la profitabilité et moins l’on a de salariés plus l’on est profitable et aujourd’hui, on peut entreprendre sans salarié ou presque.
Pour s’en convaincre, il faut rappeler à Manu l’exemple en France de Free et de SFR. 1 500 personnes d’un côté, 15 000 de l’autre. Sans être voyant, sans même une boule de cristal, je peux vous dire que chez SFR, il y aura des plans sociaux.