Stupeur et tremblements chez les journalistes et les conformistes de tout poil, Elon Musk se permet ce qu’eux seuls peuvent faire : censurer ! De quelle forfanterie, de quel culot fait montre l’insolent milliardaire. France Info s’étrangle dans ses colonnes : « Depuis qu’Elon Musk a repris le réseau social, 1,4 million de comptes ont été suspendus ». Dont combien de comptes factices et de robots ? Et combien en a-t-il ressuscité du bannissement en raison de la politique de l’ancienne équipe de Twitter ?
Plus loin encore, France Info s’indigne : « Une douzaine de journalistes américains ont été suspendus du réseau social, parmi lesquels des employés de CNN, du "New York Times", du "Washington Post", ainsi que des journalistes indépendants ». Mais que ne les a-t-on entendus lorsque Twitter supprimait à tour de bras les comptes Twitter d’autres « journalistes indépendants », de chercheurs de renom critiquant la politique sanitaire, l’origine du Sars-Cov2 ou les vaccins, ou bien encore shadow-bannait (rendait invisible) des esprits un peu trop libres sur le climat, sur les politiques de contrôle des citoyens, sur le cancer woke, les injonctions LGBT en direction de nos enfants ou les conséquences néfastes de flux migratoires hors contrôle ?
En réalité, ce que s’est bien gardé de dire France Info dans sa rubrique du matin (mais l’a couché par écrit dans son article, question de ne pas être pris en flagrant délit de désinformation), ce sont les raisons qui ont préludé à la fermeture de ces comptes : le doxing !
Le doxing est le fait de divulguer publiquement sur l’Internet des informations personnelles relatives à un individu, sans son accord, et dans le but de lui nuire. En l’occurrence, un compte relayait en temps réel (souligné par nous) tous les déplacements du jet privé d’Elon Musk, rendant ainsi publique en permanence la géolocalisation du milliardaire. Dans quel intérêt, si ce n’est presque inviter au meurtre ?
Any account doxxing real-time location info of anyone will be suspended, as it is a physical safety violation. This includes posting links to sites with real-time location info.
Posting locations someone traveled to on a slightly delayed basis isn’t a safety problem, so is ok.
— Elon Musk (@elonmusk) December 15, 2022
Tout compte contenant des informations de localisation en temps réel sera suspendu, car il s’agit d’une violation de la sécurité physique. Cela inclut la publication de liens vers des sites contenant des informations de localisation en temps réel.
Le fait de poster des lieux où quelqu’un s’est rendu avec un léger décalage n’est pas un problème de sécurité et est donc acceptable.
Tout le monde y est alors allé de son indignation, de son anathème, prenant des postures scandalisées et révoltées, et se drapant de la plus haute morale, celle de la liberté d’expression contre la persécution des journalistes, ces héros de la vérité (nous exagérons à peine) :
« Nous sommes très perturbés par la suspension arbitraire de comptes de journalistes vue sur Twitter. » Les Nations unies n’ont pas tardé à réagir, vendredi 16 décembre, après la suspension par le propriétaire du réseau social, Elon Musk, de plusieurs comptes de journalistes américains. « Les voix des médias ne doivent pas être placées sous silence sur une plateforme qui professe qu’elle est un espace de liberté », a tonné Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
« La décision crée un dangereux précédent à un moment où les journalistes partout dans le monde sont confrontés à la censure, des menaces physiques et même pire », s’est-il alarmé. Plus tôt dans la journée, la vice-présidente de la Commission européenne, Vera Jourova, avait quant à elle rappelé qu’il y a « des lignes rouges » à ne pas franchir, menaçant Elon Musk, dans un tweet, « de sanctions, bientôt ».
Comme toute la presse écrite ou radiotélévisée, Le Figaro y est allé aussi de sa petite indignation sélective :
La suspension de comptes de journalistes suscite une vague de protestation aux États-Unis et en Europe.
Cependant, ce vendredi 16 décembre, Elon Musk avait lancé une consultation publique : « Doit-on remettre en ligne les comptes qui ont fait du doxxing sur mon emplacement exact en temps réel ? ».
Unsuspend accounts who doxxed my exact location in real-time
— Elon Musk (@elonmusk) December 16, 2022
Ainsi, il y a deux heures, ce samedi matin (6h, heure française), Elon Musk déclare que les comptes suspendus seront rétablis, conformément au souhait de la majorité des utilisateurs de Twitter :
The people have spoken.
Accounts who doxxed my location will have their suspension lifted now. https://t.co/MFdXbEQFCe
— Elon Musk (@elonmusk) December 17, 2022
Le peuple a parlé.
Les comptes qui ont fait du doxxing sur ma position verront leur suspension levée dès à présent.
Néanmoins, le compte "ElonJet" à l’origine de toutes ces indignations sélectives, qui permettait de suivre les vols de l’avion privé d’Elon Musk, n’a toujours pas été rétabli ce matin. La liberté d’expression a ses limites, et pour une fois, on ne peut pas vraiment être en désaccord.