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Comment l’action délétère des ONG alimente le sentiment anti-France en Afrique

La France est arrivée au bout de son capital sympathie africain. Pour deux grandes raisons :

1) Le diktat démocratique qu’elle cherche à imposer à ses anciennes colonies et qui ne correspond que de très loin aux conceptions politiques locales.

2) Son ingérence dans les questions sociétales. C’est ainsi que le mariage homosexuel et la théorie du genre promus dans ses centres culturels révulsent littéralement les Africains.

 

Parmi toutes les ingérences de Paris, celle dite des « biens mal acquis » cristallise ce sentiment anti-Français qui monte dans toute l’Afrique francophone. Les biens dits « mal acquis » sont les possessions immobilières et mobilières de dirigeants d’États africains que certaines ONG classées à la gauche de la gauche, postulent avoir été achetées grâce à des détournements de fonds. Or, et il est essentiel de bien le préciser, qu’ils soient réels ou non, ces « détournements » postulés n’ont pas été faits en France, aux dépens de la société française, mais dans les pays d’origine.

Or, pour les Africains, le fait que la justice française s’immisce dans la manière dont leurs dirigeants gèrent leurs pays respectifs, est vu comme une insupportable ingérence. Mais aussi comme une forme de paternalisme puisque la France se met à la place des peuples postulés victimes, afin de rendre en leur nom une justice qu’ils seraient incapables de demander. Nous voilà donc de nouveau dans l’esprit de la colonisation philanthropique promue par la gauche française à la fin du XIXe siècle quand, pour elle, coloniser allait permettre de libérer les populations des tyrans qui les asservissaient (Voir à ce sujet mon livre Colonisation, l’histoire à l’endroit).

De plus, suprême humiliation, lors des procès qui se tiennent en France, les médias mettent sur la place publique la vie privée des dirigeants africains. Or, en Afrique, où la définition du pouvoir n’est pas celle de nos sociétés exhibitionnistes, il existe une profonde pudeur sur ces questions.

La justice française fait également peser une véritable épée de Damoclès sur la tête de ceux des responsables politiques africains qui ont eu la maladresse d’investir en France. Il suffit en effet que tel ou tel groupe d’opposition décidé à les déstabiliser prenne langue avec les ONG françaises autorisées à mettre en branle l’appareil judiciaire, pour que des poursuites soient quasi automatiquement engagées.

Localement en position difficile, les représentants diplomatiques français tentent d’expliquer à leurs interlocuteurs qu’en France, l’on vit dans un système de séparation des pouvoirs et que le gouvernement ne peut aller contre ce principe constitutionnel. Les dirigeants africains ont alors beau jeu de leur rappeler que c’est le gouvernement français lui-même qui a donné à Transparency International, à Sherpa et à une poignée d’autres ONG, ce pouvoir exorbitant qu’est l’agrément leur permettant de déclencher l’action publique en se constituant partie civile. D’autant plus que le 4 septembre 2021, le garde des Sceaux, monsieur Éric Dupond-Moretti a renouvelé l’agrément de Transparency International France...

Au nom de principes moraux totalement décalés en Afrique, la machine judiciaire française est ainsi devenue le porte-glaive d’ONG internationales. Le plus singulier est que, d’une manière que l’on pourrait a minima qualifier d’insolite, ces dernières ciblent systématiquement et très prioritairement les derniers alliés de la France en Afrique, ainsi que les pays dans lesquels de grandes sociétés françaises sont encore présentes. Comme si elles agissaient au profit de ceux qui ont intérêt à voir la France quitter l’Afrique. Un comportement qui, en d’autres temps, aurait été assimilé à une forme de trahison.

Quelques exemples :

- Theodorin Obiang, vice-président de la Guinée équatoriale, un pays qui s’était largement ouvert aux intérêts français, a été condamné le 27 octobre 2017 par le tribunal correctionnel de Paris à 3 ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amende et à la confiscation de tous ses biens en France. La Cour de cassation a rejeté son pourvoi.

- En 2018, plainte avec constitution de partie civile fut déposée contre le président Denis Sassou Nguesso du Congo, ami fidèle de la France.

Or, et il importe de le redire, les dirigeants de ces deux États pétroliers n’ont en aucune manière lésé la France ou détourné l’argent des Français. Tout au contraire, ils ont accordé des concessions pétrolières à des firmes françaises et ont placé leurs biens en France.

Dernier exemple, au mois d’avril 2022, Grâce, Bethy, Arthur et Hermine Bongo quatre des 54 enfants du défunt président Omar Bongo mort en 2009, ont été mis en examen en tant qu’héritiers de leur père qui leur a légué des immeubles parisiens achetés il y a un quart de siècle… Résultat, en dehors des autorités militaires présentes lors du cocktail du 10 mai dernier, lors de la visite exceptionnelle du Groupe maritime Jeanne d’Arc au Gabon, et contrairement à toutes les traditions, il n’y eut aucune visite d’officiels gabonais à bord du porte-hélicoptères Mistral. De plus, pour la première fois, une manifestation exigeant le départ des militaires français, donc la fermeture de l’emblématique camp de Gaulle où sont stationnés le 6° BIMA (Bataillon d’infanterie de marine) et les autres Éléments français au Gabon, a été annoncée et autorisée.

La « politique des juges » a donc gravement altéré la relation bilatérale franco-gabonaise. Ressentie à Libreville comme une véritable persécution, le pouvoir gabonais la dénonce comme étant directement instrumentalisée par ses opposants exilés à Paris.
Les ONG et les juges concernés auront donc fait du « bon travail » en faisant perdre à la France l’un de ses derniers points d’appui en Afrique… D’autant plus que les dirigeants mis en cause ne sont guère affectés localement par les procédures parisiennes, tandis qu’ils peuvent exercer des représailles sur les sociétés françaises désireuses de s’implanter ou de se développer dans leurs pays respectifs.

Pendant que certains juges sapent consciencieusement ce qui reste encore de présence française en Afrique, Chinois, Indiens, Russes et Turcs se frottent les mains en assistant amusés au suicide de ce qui fut une grande puissance…

Bernard Lugan

 

Bernard Lugan, sur E&R :

 
 






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29 Commentaires

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  • Ne prendrait t’on pas les africains pour de grands enfants incapables d’analyser une situation par eux mêmes et ayant besoin d’un tuteur de réflexion ? Décidément, les clichés ont la vie dure.

     

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  • Il n’y a que Mr Jacques Chirac qui a bien définit la situation en Afrique et qui a avertit des conséquences politiques actuelles.
    "Nous avons saigné l’Afrique pendant quatre siècles et demi, commença-t-il. Ensuite, nous avons pillé ses matières premières ; après, on a dit : ’Ils (les Africains) ne sont bons à rien.’ Au nom de la religion, on a détruit leur culture et maintenant, comme il faut faire les choses avec plus d’élégance, on leur pique leurs cerveaux grâce aux bourses. Puis, on constate que la malheureuse Afrique n’est pas dans un état brillant, qu’elle ne génère pas d’élites. Après s’être enrichi à ses dépens, on lui donne des leçons."
    On oublie seulement une chose. C’est qu’une grande partie de l’argent qui est dans notre porte-monnaie vient précisément de l’exploitation, depuis des siècles, de l’Afrique. Pas uniquement. Mais beaucoup vient de l’exploitation de l’Afrique. Alors, il faut avoir un petit peu de bon sens. Je ne dis pas de générosité. De bon sens, de justice, pour rendre aux Africains, je dirais, ce qu’on leur a pris. D’autant que c’est nécessaire, si on veut éviter les pires convulsions ou difficultés, avec les conséquences politiques que ça comporte dans un proche avenir."

     

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    • #2964584

      On oublie seulement une chose. C’est qu’une grande partie de l’argent qui est dans notre porte-monnaie vient précisément de l’exploitation, depuis des siècles, de l’Afrique.



      Non, l’argent qui est dans le porte-monnaie des français ne vient pas de l’exploitation de l’Afrique. C’est historiquement et économiquement une abérration. Tous les travaux les plus pointus et récents sur le sujet démontrent que la part du produit de l’exploitation des ressources coloniales a été marginale dans le PIB de la France et que par ailleurs le coût de la colonisation, qui a débuté réellement fin du XIX, la colonisation de peuplement, en Algérie et en Afrique sub-saharienne, a été tel qu’il a fini par freiner le rédémarrage de l’économie française au sortir de la secondes guerre mondiale. La colonisation a été un frein économique et un handicap par rapport à notre conccurent principal en Europe, l’Allemagne. Enfin, la France a contruit sa richesse d’abord et avant tout grace à son agriculture, l’élevage et le commerce qui en découlait, jusqu’au XiX siècle, puis ensuite ses mines et sa siderurgie pour la révolution industrielle qui a suivi. D’ailleurs je lis ici et là régulierement que si cette révolution industrielle a eu lieu, c’est grace à l’exploitation de l’Afrique, ce qui est là encore une abbération puisque les pays qui n’avait pas ou peu de colonies ont connu aussi leur révolution industrielle (ex : Allemagne). Donc prétendre que la richesse de la France et des français repose sur l’exploitation de l’Afrique est un énorme mensonge, mensonge propagé par les conccurents économiques de la France. Le répéter, c’est faire leur jeu.
      Pour les sources, je vous renvoie notamment aux travaux de Jacques Marseille, de Daniel Lefeuvre et de l’auteur de l’article repris ici.

       
    • #2964865

      @karim

      Citation historique !
      Tu auras toujours des ignares pour dire "non c’est pas vrai, la vie la terre l’univers !!" Aucun intérêt ces gens, aucune verticalité intellectuelle, que du prêt à penser sur des données fausses à la base

       
    • Ce n’est pas la possession de matières premières qui rend riche.
      La vraie richesse, c’est la matière grise qui permet d’innover afin de trouver une utilité aux matières premières... pour en faire des produits finis a haute valeur ajoutée, la valeur ajoutée étant la technologie des blancs, leur matière grise..
      La france a exploité des matières premières africaines dont les autochtones n’auraient jamais eu l’utilité...
      Grâce à ça, l’afrique est sortie de la préhistoire...
      Sans la france pour venir se ruiner en construisant tout au dépend des français, omar sy, adama Traoré ou rockaya diallo seraient aujourd hui éleveurs de chèvres analphabètes, esclaves, esclavagistes ou cultivateurs de mil, et vivraient comme des animaux dans des cahuttes en branches...

       
  • #2964463

    Jamais un mot sur la présence là-bas de la mafia mauro-libanaise et le fait que l’affransse est occupée par les E.U. Étrange...

     

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  • L’Afrique c’est 5% du commerce extérieur de la France . Les 15 pays de la zone franc : 0,6% de son commerce extérieur . Cependant Total est installé dans 40 pays d’Afrique et est son premier distributeur d’hydrocarbures . Mais pour le patronat français l’Afrique possède un véritable filon : ses jeunes migrants qui viennent travailler en France en étant surexploités . " Il n’est de richesse que d’hommes " mais la France, cette vieille négrière, sait bien que la plus grande richesse est produite par les esclaves...

     

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    • On a pas besoin d’aller les chercher, ils viennent direct, Afrique-caf.

      Quand on vient s’installer de force chez ses "dits" négriers, il y a quelque chose qui m’échappe.

      Des africains avec des papiers français, ne feront jamais d’eux des français.
      Pas plus que des papiers Africains feraient de nous des africains. Il faut arrêter de croire à cette fadaise.

       
  • #2964490

    L’idée d’un gouvernement Mondial est Logique, mais elle n’est pas Rationnelle.
    Elle est logique puisque depuis le néolithique, l’homme, le commerce, se déplacent de plus en plus largement sur notre Terre. On a donc Envie de prolonger, ici, ce que l’on trouve agréable, là. Je ne parle même pas de ceux qui veulent conserver ce qu’ils considèrent indispensable.

    Mais ce gouvernement Mondial n’est pas une idée rationnelle, car ce que l’Envie demande, la Raison le refuse.
    Montesquieu, le plus grands de nos philosophes français, l’a expliqué en long, en large, et en travers dans l’Esprit des Lois.
    Les Lois dépendent avant tout du climat, voire de la géographie.
    « Plusieurs choses gouvernent les hommes : le climat, la religion, les lois, les maxi¬mes du gouvernement, les exemples des choses passées, les mœurs, les manières. »
    _ » La nature et le climat dominent presque seuls sur les sau¬vages ; les manières gouvernent les Chinois ; les lois tyrannisent le Japon ; les mœurs donnaient autrefois le ton dans Lacédémone ; les maximes du gouvernement et les mœurs anciennes le donnaient dans Rome. »

    La Raison exclut donc le Mondialisme.

    C’est sans doute pourquoi L’esprit des Lois est banni de l’Education nationale, tout comme l’enseignement des bases du Droit (ou de la Santé).
    Seule la Philosophie, en terminale, est enseignée, pour nous faire relativiser nos malheurs futurs.

     

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  • J’ai déjà lu sur le site de Bercy FRANCE TRESOR que la France était évincée d’Afrique depuis une bonne grosse dizaine d’années au profit des Anglais.
    Les pays africains veulent être rattachés aux anglophones.
    La zone CFA serait une zone perdante selon eux.
    Un exemple : les mines d’or du Mali ont toutes étées confiées à des groupes anglais, australiens afsud américains comme Anglogold et Rheingold.
    Par contre ces cons de Fr envoient leurs jeunes se faire tuer au Mali et au Niger,
    Nos élites sont criminelles.
    Et nous sommes une populace sans fierté sans courage que je méprise.
    Faut botter le cul des nègres. Ça a toujours marché comme ça.

     

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  • Rien n’a causé plus de malheurs dans le monde que la folie des miséricordieux.
    Nietzsche.

     

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  • Les africains ont le sort qu’ils méritent.

     

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  • Des africains qui détestent la France ? C’est bien, du coup, ils n’ont pas envi de venir.

     

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  • C’est qu’il faudrait pointer du doigt, c’est surtout le manque d’autonomie de la politique française.
    Les africains se rendent bien compte que la France est devenue un laquais états-unien.
    Du coup, mieux vaut l’écarter et aller directement à la gamelle du maitre.

    Bref, tout est organisé, à tous les niveaux, pour que la France perde son influence en Afrique au profit des américains.
    Alstom ou l’Afrique, aucune différence, c’est le même sujet en fait.
    Comme chacun sait, Macron n’est pas là pour servir les intérêts de la France. Plutôt un maquereau qui la fait tapiner pour les intérêts étrangers.

     

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