Tout ce que cela prouverait à la limite, et dans la limite d’un propos comique, c’est non pas que le mouvement astronomique de la terre soit signé du nombre de la bête, mais que le système anglais de mesures serait diabolique. Quand on ne connaît que le système métrique, ou encore si on se réfère au pied grec ou romain, ces niaiseries fondent comme neige au soleil. Il est très possible que la définition anglaise du pied et du mille ait eu un objectif occultiste peu avouable, d’autant que le pouvoir britannique en unifiant ses poids et mesures presque un siècle avant la France n’a jamais très clairement expliqué sur quoi reposait la définition de son pied étalon.
En fait l’ancienne aune anglaise de cinquante pouces était définie comme étant très exactement la longueur de l’équateur terrestre au niveau de la mer divisé par le nombre de secondes dans une année, sauf que l’enseignement anglais de la géodésie, contrairement à celui du système métrique, s’est toujours bien gardé de mentionner ce fait au profane, comme s’il y avait matière à secret.
Cela prouve toutefois une chose : les gens du plus haut Moyen-Âge crurent toujours que la terre était ronde puisque cette mesure de longueur date de l’an 800 environ, et pouvait faciliter les calculs des marins perdus cherchant à se localiser à l’époque où le seul instrument dont ils disposaient était l’astrolabe. Tous les pieds et coudées des grands empires anciens furent définis par rapport à la courbure de la terre : le pied spartiate faisait exactement un tiers de mètre, le pied athénien du Parthénon un six millième de mille marin (lequel est une minute d’angle terrestre).
Le mille anglais est une mesure assez suspecte numérologiquement puisqu’elle fait intervenir le facteur onze (chiffre qui fut toujours très chéri des franc-maçons modernes et qui ne suscitait aucun intérêt auparavant), qui ne facilite les calculs pratiques pour personne, contrairement au trois, au quatre, au douze et au soixante qui facilitent le calcul mental des bâtisseurs davantage que le système décimal pour qui n’a ni crayon ni papier ni temps de compter à sa disposition. Donc oui il est possible que le système anglais ait été calibré pour opérer un rituel magique nauséabond et peu avouable sur les personnes utilisant ces poids et mesures, mais il en est de même des longueurs standard de tous les biens de consommation. Et il est possible que le 666 ait été un nombre recherché en tant que facteur divisionnaire tout comme le 11.