Bernard Guetta, ou le deux poids deux mesures aveuglant : il voit les 11 morts de la contestation sociale d’une partie de la population iranienne qui doivent selon lui mener au moins à une crise sinon à la fin du « régime », mais pas les milliers de Palestiniens assassinés par l’entité sioniste qui eux, ne mettent pas en danger le régime israélien.
« Les conservateurs, eux, n’ont évidemment pas dit leur dernier mot et quoi qu’il se passe dans les jours à venir, emballement ou apaisement, la certitude est qu’il y a une vie politique en Iran, toujours plus complexe et toujours moins à même de canaliser le rejet toujours plus profond d’une théocratie aussi honnie que méprisée. »
Méprisée par Bernard Guetta et ses amis, ou par le peuple iranien ?
Y a-t-il un autre son de cloche sur le service public audiovisuel ?
Les révoltés iraniens seront ravis d'apprendre qu'ils sont manipulés par les "talmudistes". En 2018, le complotisme se porte bien.
En attendant, pendant que des idiots se prennent ici pour des géopoliticiens, des gens risquent leur vie pour leur liberté en Iran.#IranProtests https://t.co/9VrBb1PHdg— Raphael Glucksmann (@rglucks1) 2 janvier 2018
La poursuite des manifestations et leur violence pourraient ouvrir
une vraie crise à Téhéran
- Des étudiants iraniens s’affrontent avec la police anti-émeute lors d’une manifestation anti-gouvernementale autour de l’université de Téhéran, en Iran, le 30 décembre 2017
Un policier, hier, a été tué par balle en Iran. Cela s’est passé à Najafabad, dans le centre du pays. Tout dit que de nombreuses autres villes, comme Ispahan la nuit dernière, ont parallèlement été le théâtre de nouvelles manifestations et, dans plusieurs d’entre elles des commissariats et des casernes ont été attaqués.
L’Iran en est ainsi à cinq journées de protestations de rue contre la cherté de la vie, le chômage, la corruption des milieux dirigeants et, souvent, c’est une nouveauté, contre le régime et les mollahs eux-mêmes.
Officiellement, on en est à 11 morts et, bien que le nombre de manifestants reste pour l’heure limité, notamment à Téhéran, il n’est désormais plus exclu que la République islamique s’enfonce dans une vraie crise. On le saura d’ici le milieu de la semaine mais cinq raisons pourraient y pousser.
La première est que les Iraniens ne voient pas arriver l’amélioration de leur niveau de vie malgré la levée des sanctions internationales permise par le compromis nucléaire que leur président, Hassan Rohani, a passé avec les grandes puissances.
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La quatrième est que les Iraniens préféreraient clairement que l’argent de leurs ressources naturelles soit investi à leur profit plutôt que dans le soutien au régime syrien et au Hezbollah libanais.
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Ce régime vit une guerre de tranchées dans laquelle les conservateurs avaient jugé habile de pousser aux premières manifestations afin de mettre Hassan Rohani en difficultés. Lorsqu’il s’est avéré, dès samedi, qu’ils avaient ouvert la boîte de Pandore, Hassan Rohani a riposté en proposant de donner des moyens d’expression légaux à la critique des politiques menées et affichant, dans le même temps, une grande fermeté face aux violences.