Par Nicolas Grégoire.
Les médias n’ayant pas couvert les deux emplois fictifs que j’ai exercés pour François Bayrou, j’ai décidé de mener l’enquête. Deux mois plus tard, cette investigation commence à révéler un système de financement illicite. Système auquel on peut directement relier François Bayrou et Michel Mercier, ancien ministre de la Justice et ancien trésorier du MoDem.
La chasse est ouverte
« Bayrou s’est approché trop près du soleil. Il se croit tout proche du pouvoir exécutif, alors qu’il est au bord du précipice. »
Les leçons du ministre de la Justice énervent ceux qui le connaissent. Et depuis la campagne présidentielle, sa nomination, la suppression annoncée de l’IRFM et l’imminence des législatives, ils le font savoir. « Ce qui me rend fou dans l’histoire, dit une source, ce n’est pas qu’on ait tous baigné dans un système. Tout le monde l’a fait, dans tous les partis. Donc quelque part, personne n’est plus propre qu’un autre. Ce que je ne supporte pas, c’est cette salope de Bayrou qui vient jouer les vierges effarouchées. S’il pouvait être viré du ministère de la Justice, ça me ferait jouir. »
De chuchotement en confidence désintéressée, grâce à ma mémoire et des numéros de portables fuités, j’ai pu former une liste d’une dizaine d’emplois fictifs potentiels. Quatre d’entre eux sont vérifiés. Deux sur preuves matérielles et témoignages. Deux sur témoignages et grâce aux réseaux sociaux.
Plusieurs sources extrêmement crédibles, dont une de très haut niveau, m’ont également confirmé l’existence d’un document que chaque candidat devait signer. Dans ce papier, décrit comme « un torche-cul d’engagement moral de conditions d’acceptation de l’investiture », chaque candidat s’engagerait, si élu, à fournir un assistant au parti de Bayrou.
Fictifs avec un « s »
« Je veux bien qu’on dise que c’était une époque qui est révolue. Mais tout ce qu’ils ont fait sur les assistants parlementaires européens, l’époque n’était pas révolue, hein » — l’éminence.
François M. travaillait à deux mètres de moi. Il est resté deux ans au parti. Et déclare n’avoir eu « aucun contact » avec ses parlementaires, Jean-Jacques Jégou pour l’Assemblée et Michel Mercier au Sénat. « Je les ai vus quand ils venaient au siège, quand il y avait un pot, me dit-il. Mais je n’ai pas travaillé une seule seconde pour eux. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’à l’époque on n’en parlait pas. Moi je savais, parce que tu m’avais dit que t’étais en contrat avec des parlementaires. Mais à l’époque, c’était pas un sujet. Les gens avec qui je travaillais, j’en avais rien à foutre qu’ils soient payés par le parti ou par un autre. Je venais de ma campagne, j’avais 26 ans, qu’un homme politique mette une partie des crédits à disposition du parti, ça ne me choquait même pas. Et on nous disait que c’était légal ! En aucun cas je n’ai eu le sentiment de faire quelque chose de malhonnête. »
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Nicolas Grégoire explique ses accusations :