La justice a accordé une relaxe générale au terme du procès des héritiers Wildenstein, riche famille de marchands d’art poursuivie pour fraude fiscale.
Le verdict du procès pour fraude fiscale des Wildenstein a réservé une surprise. Les héritiers richissimes d’une lignée célèbre de marchands d’art ont bénéficié ce jeudi 12 janvier d’une relaxe générale. Le président Olivier Géron a épinglé la « claire intention » de dissimulation des Wildenstein. Il a reconnu que cette décision pouvait donc être « incomprise », mais l’a expliquée par des lacunes de l’enquête et des déficiences législatives en matière de lutte contre la fraude fiscale.
Les membres de la famillle Wildenstein, poursuivis dans ce dossier, sont considérés comme des « impressionnistes » de la fraude, « la plus sophistiquée et la plus longue » de l’histoire récente en France selon le parquet, qui a permis de cacher des milliards d’euros au fisc. Quatre ans de prison, dont deux avec sursis et une amende de 250 millions d’euros, avaient été requis contre le principal héritier, le Franco-Américain Guy Wildenstein, 71 ans.
En octobre, le tribunal correctionnel de Paris a jugé pendant quatre semaines six personnes : Guy Wildenstein, son neveu Alec Junior, la veuve d’un autre héritier, Liouba Stoupakova, deux avocats et un notaire. Deux « trusts », des sociétés anglo-saxonnes de gestion d’actifs, figurent aussi dans le box des accusés. Autant d’« impressionnistes de la finance », a ironisé l’accusation en référence à la presque légendaire collection de tableaux des Wildenstein : des Bonnard, Fragonard, un Caravage, Le Joueur de luth, entreposé en Suisse, loin des regards et des impôts, qui vaudrait plusieurs millions d’euros.