Guy Wildenstein, représentant UMP de la circonscription de Washington au sein de l’assemblée des Français de l’étranger, a été mis en examen, mercredi 6 juillet, pour "recel d’abus de confiance" par le juge André Dando pour la détention de certains tableaux, a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) son avocat, Me Hervé Temime.
Mi-janvier des enquêteurs de l’Office central pour la lutte contre le trafic de biens culturels, qui enquêtaient sur la très délicate succession au sein de la famille, avaient retrouvé des œuvres « disparues ou volées », lors d’une perquisition à l’Institut Wildenstein.
Ils avaient repéré des sculptures de Rembrandt et de Bugatti, deux dessins de Degas mais surtout une huile de Berthe Morisot disparue depuis 20 ans, et estimée à 800 000 euros. L’un des cohéritiers de la dernière propriétaire connue de cette oeuvre, Yves Rouart, avait alors porté plainte contre X pour "recel de vol".
Cette inculpation est donc liée à l’affaire de la succession du père de Wildenstein, dans laquelle l’élu est empêtré depuis plusieurs années. Une première plainte avait été déposée en 2009 par la belle-mère de Guy Wildenstein, Sylvia Roth, à propos de l’héritage de Daniel Wildenstein, mort en 2001.
Selon la veuve, décédée en novembre, une partie du patrimoine aurait été dissimulée au fisc et aux autres héritiers dans des trusts hébergés dans des paradis fiscaux. La fortune familiale, colossale, est estimée à quatre milliards d’euros.
C’est dans le cadre de cette enquête que la perquisition a eu lieu.
Dans un droit de réponse publié dans Le Point, Guy Wildenstein affirmait que la présence du tableau de Berthe Morisot à l’Institut « ne pourrait résulter que d’une erreur ou d’un oubli ». Les œuvres de la collection Rouart avaient en effet été régulièrement entreposées à l’Institut Wildenstein.
D’autres éléments viennent s’ajouter aux affaires déjà développées : au cours de l’opération policière, une vingtaine de tableaux de la collection Goujon ont également été découverts, déclenchant l’ouverture d’une nouvelle information judiciaire. De plus, des sculptures et des dessins de Degas seraient réclamés par les héritiers de Joseph Reinach, un marchand d’art spolié par les nazis, qui ont aussi déposé plainte, affirme Le Parisien jeudi 7 juillet.
Guy Wildenstein a toutefois été laissé libre sans contrôle judiciaire, et son avocat se déclare très confiant.