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1200 en 2021 et 16 000 en tout : l’exode massif des médecins algériens vers la France

« Une véritable saignée, comme une plaie béante qui vide le système nerveux de la matière grise, s’étendant, d’année en année, à toutes les pépinières de compétences que compte le pays », s’indigne le quotidien Liberté, qui titre en une « Ils fuient… ! », après l’annonce du départ de quelque 1 200 médecins algériens vers la France. Un chiffre qui n’a « jamais atteint cette ampleur », s’alarme le quotidien El Watan.

 

L’information, donnée par le docteur Lyes Merabet, président du Syndicat autonome des praticiens de santé publique (SNPSP), concerne les résultats publiés, le 4 février, par le Centre national de gestion des praticiens hospitaliers en France (CNG) dévoilant que, sur les 1 993 lauréats des épreuves de vérification des connaissances (EVC, un concours annuel), 1 200 sont des médecins spécialistes algériens. Ces derniers peuvent donc commencer à exercer dans les hôpitaux en France.

« Néanmoins, les lauréats du concours devront se faire à l’idée d’avoir un statut de médecins étrangers, bénéficiant d’un poste intermédiaire, une catégorie inférieure à leurs collègues français », précise le quotidien El Watan. Ils n’auront, selon le même média, leur inscription à l’Ordre des médecins français qu’au bout de trois ans d’évaluation par les responsables des structures hospitalières où ils exercent.

 

16 000 médecins algériens exercent en France

« La France a toujours été la destination n° 1 pour les médecins algériens voulant s’installer à l’étranger, et ce, pour diverses considérations : plus de facilités, la langue et la formation », explique le Dr Lyes Merabet du SNPSP, ajoutant que « la réglementation en France facilite beaucoup l’insertion. En 2020, en France, un nouveau décret a mis en place un cadre réglementaire qui a été consolidé avec plus de facilitations permettant le déplacement de ces jeunes médecins, notamment des pays francophones, en particulier du Maghreb, vers la France ».

D’après des chiffres du CNG repris par El Watan, datant de 2018, les candidats algériens au concours EVC représentent 47,64 % sur 94 nationalités, loin devant les candidats tunisiens (19,26 %) et marocains (4,1 % en 2017). Selon plusieurs sources citées par des journaux à Alger ce matin, il y aurait environ 16 000 médecins algériens exerçant actuellement en France.

Qu’est-ce qui peut expliquer ce nombre si important de médecins algériens qui s’expatrient en France ? Pour Lyes Merabet, « il y a une situation qui impose beaucoup de questionnements : la politique des salaires et la condition sociale qui ne sied nullement au profil et au statut de ces universitaires ».

 

Acquérir à l’étranger de nouvelles connaissances

Concernant la question des salaires, El Watan explique que, si peu de praticiens marocains sont comptabilisés dans les expatriations vers la France, cela serait dû au fait qu’ils sont les mieux payés au Maghreb, avec une moyenne de 2 000 euros par mois contre 400 euros pour un médecin installé en Algérie. Mais au-delà de l’aspect strictement matériel, il s’agit surtout de fuir un environnement professionnel et social « peu favorable à l’épanouissement des médecins algériens », pointe encore le syndicaliste dans Liberté.

[...]

Des « solutions d’urgence » attendues

« L’Algérie prépare et forme des médecins tous fin prêts pour exercer en France, regrette, dans les colonnes d’El Khabar, le doyen des médecins algériens, le Dr Bekkat Berkani. Cela prouve l’échec des ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur à prendre correctement en charge nos jeunes médecins car on ne leur offre rien, ni salaires adéquats ni motivations comparables à ce dont ils peuvent bénéficier à l’étranger ».

Pourtant, rappelle Lyes Merabet dans Liberté, la formation d’un médecin spécialiste coûte en moyenne à l’État algérien environ quinze millions de dinars (93 000 euros, selon le taux de change officiel).

[...]

« Le phénomène ne s’estompera pas de sitôt »

Mais est-ce suffisant pour contrer cette « véritable saignée » des compétences ?

Cité par Liberté, le sociologue Karim Khaled voit dans l’exode des cerveaux algériens le signe d’un « mal de gouvernance à tous les échelons ». La migration des cadres « ne date pas d’hier », soutient l’auteur de Les Intellectuels algériens, exode et forme d’engagement (éditions Frantz Fanon, 2019). « [Ce phénomène] a été amplifié de manière extraordinaire depuis 2010, en raison notamment d’une gouvernance obsolète et archaïque loin de rassurer nos étudiants, universitaires, médecins, chercheurs, et de manière générale, des pans entiers de notre société », appuie le chercheur Karim Khaled.

Lire l’article entier sur lepoint.fr

 

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  • je supose qu’ils ont été formé en france car vu le niveau scolaire au bled

     

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  • Vue la gueule de notre sytème de santé ou la confiance est zéro avec des médecins qui on eu leur diplôme dans un kider surprise.
    Pourquoi viennent-ils en France ? Est-ce pour faire diminuer le salaire comme pour les prolétaires.

    Nous autres les gueux français on connaît très bien cette concurrence avec les autres gueux de la planète et pas que niveau boulot.

    Mont joie Saint-Denis à bas la république et ses chèvres. Vive le royaume de France au drapeau fleur de lys !

     

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  • C’est plutôt la fuite des médecins français qui refusent de devoir appliquer des protocoles stupides et mortifères, remplacés par des médecins algériens qui eux ferment les yeux sur tout. Et qu’on ne me dise surtout pas le contraire je l’ai vu de mes yeux !

     

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  • #2901637
    Le 8 février 2022 à 11:24 par Palestinelivesmatter
    1200 en 2021 et 16 000 en tout : l’exode massif des médecins algériens vers (...)

    132 ans de présence en Algérie un pays tout neuf contruit avec l’argent du contribuable Français avec à la clef le plus beau port de Méditerranée et des infrastructures pétrolières neuves pour des gisement pétroliers découverts la veille de l’indépendance.
    Pour quel bilan 6 décennies plus tard ?
    Il n’ont rien appris en 132 ans, résultat en 60 ans d’indépendance le FLN a cramé le patrimoine national.
    En 132 ans de présence sur non pas une colonie mais 4 départements destinés à former une communauté de destin avec l’hexagone a été englouti dans un ratio de 3 francs or investi pour un retour sur investissement de 2 francs or...
    L’aventure Algérienne fut surtout du temps perdu...Il est temps de couper les ponts avec eux.Ceux qui croient à des fadaises comme le co-développement ne feront que maintenir la France-Afrique et l’immigration continura.
    Le problème de l’Algérie ce sont les Algériens et le problème de l’Afrique ce sont les Africains. Il est grand temps qu’ils se prennent en main sinon le continent ira au carton.

     

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    • #2901718

      En quelques mots comme en mille :
      Taux d’analphabétisme en Algérie
      En 1962 : 93%, en 2020 : 10%
      Espérance de vie en Algérie :
      En 1962 : 35 ans ; En 2020 : 79 ans
      Tout développement économique se mesure sur le terrain par l’amélioration de la santé et de l’espérance de vie. Le reste c du blabla.

       
    • Il faudrait ajouter les chiffres de 1830 pour vraiment prendre la température mais je doute qu’ils soient disponible et/ou fiables.

      Prendre l’espérance de vie en 1962 est ridicule car la guerre d’Algérie a fait 150k morts et surtout des jeunes sans parler du reste.. la population était de 3 à 5 millions selon les sources en 1830.et de 10 à 12 millions en 1962.

      Sur le continent africain, la Tunisie a été classée en première position avec une espérance de vie de 75,9 ans, suivie de l’Algérie (75,8) et du Maroc (74,3 ans).

      Le taux d’analphabète n’était que de 20% en Algérie en 1830”. 1830, c’est la date du début de la colonisation française et la fin de la domination Ottomane.
      En 1962, le taux d’analphabétisme était de 85%, selon la présidente d’Iqraa, Aïcha Barki.

      Voilà.

      Au final, dire que la colonisation était bien ou mal pour les Algériens, c’est parcellaire, partial et stupide. Par contre, la colonisation de l’Algérie par la France a été, et demeure encore, une catastrophe absolue pour les Français sauf pour ceux qui en ont profité, soit quelques politiques véreux et quelques pieds-noirs.

      Il faut vraiment mettre en place une « entente cordiale » avec l’Algérie qui permette le retour au pays des exilés volontaires ou pas, la fin de la fuite des cerveaux, et des échanges économiques adultes qui profitent aux deux peuples.

      Clairement, les Algériens et les Français ne sont pas des peuples frères, mais ce n’est pas au cerveau reptilien de commander, mais bien au néocortex de gérer les rapports. Moins d’échanges de personnes et plus d’échanges de biens et de services, c’est l’unique solution pour un avenir apaisé pour le bonheur des deux nations.

       
    • @Banania

      Nombre d’autochtones, de Turcs et de kouloughlis de la régence d’alger en 1830 : 2 millions
      Nombres d’algériens en 1962 : 10 million.

      En 1962 la France laisse 150 hôpitaux, avec plus de 30.000 lits
      Un réseau routier de 80.000 kilomètres.
      Un réseau ferroviaire de 4350 kilomètres.
      32 aérodromes, 14 ports modernes, 16.000 kilomètres de lignes téléphoniques et une production électrique d’un million de kilowatts-heure.

      Les Ottomans n’ont même pas laissé une piste en terre praticable.

       
    • La France a trouvé 4 gisement de pétrole et ou de gaz en 1957
      depuis 1970 la Sonatrach société Algerienne d hydrocarbures
      et plus grosse entreprise Africaine en a trouvé 197
      juste cette année elle en a découvert 4 nouveau .

       
  • #2901638
    Le 8 février 2022 à 11:26 par Palestinelivesmatter
    1200 en 2021 et 16 000 en tout : l’exode massif des médecins algériens vers (...)

    Que valent d’ailleurs leurs diplomes ? J’aimerais que des spécialistes nous donnent leurs avis sur leurs compétences réelles.

     

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    • #2901751

      Ces médecins ( il y a aussi des médecins d’ autres pays Maroc, Tunisie, Liban, Syrie, Afrique subsaharienne, etc) passent un test d’équivalence supervisés par des spécialistes français. Les Algériens étaient plus nombreux à réussir mais pas les plus nombreux à l’ examen.

       
    • #2901855

      Comment vous dire le degré de nullité des médecins algériens en Algérie... et donc les mêmes qu’on retrouve ici en France puisqu’à peine diplômés ils débarquent...
      De toute façon, dans l’absolu le niveau de compétence baisse partout, ça se degrade ici, la bas, ailleurs... malgré toujours plus de technicité... c’est la course au fric qui prime avant tout (le 4x4, la baraque, l’apparat) vous pouvez trouver quelques oiseaux rares mais plutôt vieille école formés dans les années 70 à l’écoute, sans la grosse tête et sachant examiner avec les "mains"... de plus en plus rares ceux qui ont la vocation comme les anciens de l’éducation nationale.

       
    • On recrute pas mal de personnes en thèse (docteur ou ingénieur) je vous garanti que sur le plan théorie ils sont très forts. En revanche, ils n’ont pas de moyens donc l’aspect pratique/expérience est moyen.
      Ma conclusion (travaillant dans l’une des grandes écoles d’ingénieurs). Leur diplôme est au bon niveau (je parle du Maghreb et Liban car déjà participé a leur recrutement.

       
  • #2901659
    Le 8 février 2022 à 11:56 par n’importe qui peut être voleur
    1200 en 2021 et 16 000 en tout : l’exode massif des médecins algériens vers (...)

    Arrêtons de mettre des clowns au pouvoir là-bas, laissons les se développer et augmenter les salaires et vous verrez que tout naturellement l’immigration s’estompera....

     

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  • Il faut quand même souligner que beaucoup de médecins en très grand nombre viennent aussi du maroque, de Tunisie, de Syrie, du liban. Mais a ER on ne s’intéresse qu’à l’Algérie.

     

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  • Je vis dans le 93 et j’ai une majorité de ces médecins formés en Algérie autour de chez moi. En moyenne ils sont vraiment nuls et sont plutôt dans l’arnaque à la sécu que dans la médecine. Faites une enquete ne serait-ce que sur leurs diplomes, très clairement un certain nombre d’entre eux ne s’y connait pas plus en médecine que vous et moi.

     

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    • En Algerie l’achat de diplômes est monnaie courante et parfois pour ne pas travailler reéellement . C’est juste pour s’affilier à je ne sais quoi.
      Ces jeunes toubibs algeriens seront une grande source de problémes. Ils vont nous accuser d,injustice pour des salaires nettement inférieurs..etc vous connaissez la chanson.

       
  • Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique Lyes Merabet n’a fourni aucune référence confortant le chiffre avancé pour justifier cet état d’alerte aux objectifs inavoués liés à un agenda politique. Renseignement pris, le nombre des médecins ayant réussi épreuves de vérification des connaissances (EVC) est de 17,4% c’est-à-dire 204 médecins et non 1200.

    Au mois de juillet 2020, Invité de la rédaction » de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, Lyes Merabet, avait indiqué que 300 à 400 ( toujours un chiffre approximatif) médecins algériens quittent annuellement le pays pour aller s’installer à l’étranger

    Le timing de l’annonce

    A priori, le timing retenu pour diffuser cette information infondée, est loin d’être innocent, car il s’inscrit dans le cadre d’un agenda visant à faire désespérer les Algériens, et les inciter à choisir l’exode pour servir les intérêts de l’ancien occupant. Pourquoi choisir uniquement la France pour nos médecins ? Encourager la destination France pour nos médecins, est loin d’être innocent, au moment où les médecins français quittent leur pays pour d’autres cieux comme le Canada, les USA ou les pays du Golfe, fuyant la précarité, le manque de moyens matériels humains et matériels en France, en plus de la détérioration du système sanitaire en France dont la pandémie du Covid-19 avait mis à nus ses carences et ses limites. Chercher l’amélioration des conditions de travail, de connaissances et de revenus est légitime, mais la destination France n’est nullement le bon choix.

    La France, 2ème pays au monde en matière de fuite de cerveaux

    Aujourd’hui, on s’interroge sur les desseins de celles et ceux qui font de la publicité pour un pays que ses propres enfants fuient. Selon des rapports officiels français, la France occupe la seconde place au monde en matière de fuite des cerveaux derrière l’Inde.

     

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  • #2904491

    La destruction de la France, la République à ramené les services de santé au niveau du Zimbabwe, merci Macron !

     

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