La Guerre froide a opposé deux idéologies : le capitalisme et le communisme. Aujourd’hui, le bloc communiste a disparu. Ou plus exactement, il s’est transformé en une alternative multipolaire au bloc capitaliste, qui, lui, en revanche, existe toujours à l’identique et poursuit encore son fantasme d’hégémonie unipolaire et de gouvernement mondial.
Le bloc communiste a donc mûri et s’est débarrassé de ses handicaps idéologiques pour proposer un modèle de développement viable, gagnant-gagnant, fondé sur des alliances et des partenariats internationaux à peu près respectueux des principes nationaux et des identités locales (même si c’est difficile à l’heure d’Internet) et où tout le monde trouvera son compte, tels que les BRICS, l’OCS, l’Union eurasiatique, les Non-alignés, etc. Si l’ancien bloc communiste a réussi sa mue pour le meilleur, pourquoi le bloc capitaliste n’y parvient-il pas ? L’ancien bloc communiste possédait-il des fondamentaux plus sains que le bloc capitaliste ? Le bloc capitaliste est-il malade par nature ?
Le coup d’État dit EuroMaïdan est un bon indicateur de toutes les pathologies dont souffre le capitalisme. Une généalogie de la situation actuelle en Ukraine nous fait remonter en 1945, quand des membres du régime nazi émigrèrent avec leurs comptes en banque en Amérique du Nord et du Sud pour y trouver refuge. Il s’agissait non seulement de cadres emblématiques tels que Klaus Barbie, Adolf Eichmann ou Wernher von Braun (et ses collègues exfiltrés par l’opération Paperclip), mais aussi d’anciens SS et hauts fonctionnaires de l’État nazi inconnus du grand public qui furent accueillis outre-Atlantique discrètement pour y refaire leur vie et qui se réorganisèrent dans des réseaux confidentiels dont le ciment social était le suprémacisme blanc.
Cette vision politique avait déjà rencontré avant la guerre un écho favorable aux USA, notamment dans l’État profond (armée, services secrets) ; l’industrie et la finance lui firent également bon accueil, y compris dans les milieux juifs, le pouvoir de l’argent permettant de dépasser certaines contradictions. Qui se ressemble, s’assemble. Les minorités actives issues du nazisme, du judaïsme et du monde anglo-saxon joignirent alors leurs forces pour façonner et diriger le bloc capitaliste, soit le suprémacisme blanc ashkénaze sous la houlette du roi Dollar et de sa pyramide surmontée d’un œil, autrement dit le règne nihiliste du marché dans toute sa splendeur dégénérée. On vit alors se répandre en Occident, notamment par le biais du Plan Marshall et du mot d’ordre de l’American way of life, un modèle de société décadent, fondé sur la consommation, le spectacle, l’endettement, la chirurgie esthétique, le virtuel, fabriquant des populations malades, dépressives, obèses, hystériques, auxquelles étaient désignées un ennemi de diversion : le communisme et ses deux capitales, Moscou et Pékin.