Monsieur Soral,
Alain,
J’aimerais vous livrer mon ressenti sur la forme, considérant que j’adhère globalement au fond...
Pour vous suivre depuis vos premières apparitions télévisuelles, je suis frappé par votre sens de plus en plus affiné de la communication. Sans trahir l’esprit punk qui vous habite, vous paraissez davantage mesuré dans la manière de transmettre vos analyses. L’argumentaire que vous développez n’en tire que plus d’impact.
Certes j’apprécie personnellement (voire m’amuse de) vos coups de gueule, vos prises de positions viriles en public, mais je crois que cette image dessert votre pensée auprès de personnes fragilisées. Comme vous le mentionnez, certains jeunes, certains prolétaires, etc., n’ont pas toujours l’épaisseur culturelle historique et analytique pour affronter la force de frappe de la manipulation ambiante et les moyens déployés au quotidien. Pour pouvoir concrétiser l’ouverture d’esprit que vous tentez de susciter, il s’agit à mon sens d’être prudent sur la forme du message délivré.
J’ai par exemple été assez choqué des séquences ou photos violentes ajoutées en post-production. J’évoque ici votre sincère "mes yeux sont secs d’avoir trop pleuré", très émouvant par ailleurs. Votre volonté est bien sûr de brusquer, réveiller les consciences. Par une grande claque. Claque dont je me serais volontiers passé. L’explicite à ce point n’était pas nécessaire.
Ce qui vous a toujours desservi dans les talk shows était le temps accordé à votre parole. Le rythme télévisé et la multiplicité des intervenants exige de la concision, pire ennemi de l’analyse posée et argumentée. L’émotionnel prend alors le pas et devient souvent l’essence du débat. De fait, vous apparaissiez nerveux et jugé incompréhensible vu le débit de paroles et la passion que vous y accordiez. Internet vous a offert les largeurs de temps pour être clair et précis. Dans le calme. C’est pourquoi adoucir encore les aspérités qui subsistent fera de vous quelqu’un de plus en plus écouté, sans a priori. La sagesse est toujours plus percutante quand elle est distillée dans la sérénité...
Finalement, j’ai particulièrement apprécié la note d’espoir et les propositions concrètes que vous formulez : la remigration, francophonie et Eurasie. Le diagnostic est clair, vous y avez passé suffisamment de temps. Le temps de l’action est venu et vos solutions débordent de sens.
C’était juste un ressenti comme un autre...
L’objectif est la réconciliation avant tout.
Merci.
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