Ainsi donc, François Hollande va nous donner un bel exemple de communication avec sa « performance », qu’il faut donc comprendre au sens anglais du terme, de mi-mandat du jeudi 6 novembre à TF1. Quel en sera le succès est déjà une question qui agite beaucoup les états-majors politiques mais qui n’a guère d’intérêt.
François Hollande avait été élu sur un programme, certes peu précis, mais néanmoins clair sur un point : il devait lutter contre le développement du chômage et redonner à la France une économie industrielle. Tel était le sens de la nomination d’Arnaud Montebourg comme Ministre du « Redressement Productif », autrement dit de l’industrie. Il s’était aussi engagé à réduire les déficits. En deux ans et demi une certaine trajectoire s’est dessinée, et elle nous a conduit là où nous en sommes. C’est cette trajectoire qu’il faut donc analyser.
L’échec dans la lutte contre le chômage
La question des chiffres du chômage est aujourd’hui, à l’évidence, une question centrale, et pas seulement en raison de l’imprudente affirmation faite en décembre 2012 par le Président François Hollande sur une « inversion » de la courbe du chômage. On constate d’ailleurs que les données officielles sont contestées aux États-Unis, et dans un certain nombre de pays européens. Aux États-Unis en particulier, c’est la baisse du taux de participation au travail, alors que le taux de chômage diminue, qui suscite controverse. En France, c’est l’ampleur du chômage qui prête à polémique. Pourtant, il faut constater que les divers organismes de recueil et d’exploitation des données font un travail honorable. Ce qui pose problème, en particulier dans notre pays, est plus la présentation de ces données. Il faut ici rappeler que la DARES, qui collecte les données, recense non des chômeurs mais des demandeurs d’emplois. Elle classe alors ces derniers en plusieurs catégories.
La catégorie « A » est constamment citée comme chiffre de référence. Elle correspond aux demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi. Mais, on constate que la catégorie « D », soit les demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…), sans emploi, en est en réalité très proche. Une personne déchargée de l’obligation de faire un « acte positif de recherche d’emploi » dans le mois courant, quel qu’en soit la cause, mais sans emploi, correspond bien à la conception normale d’un « chômeur ». Les personnes qui sont en catégorie « B » ont un emploi à temps très partiel qui leur a été imposé (- de 78h par mois) et souhaitent travailler. Cela correspond aux chômeurs qui retrouvent un emploi pour quelques jours par mois, mais qui ne cessent pas d’être des chômeurs pour autant. Ainsi, le chômage réel couvre en réalité les catégories A + B + D, et l’on peut considérer que la catégorie B+D correspond à un chômage masqué par des artifices statistiques.