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Oscars 2013 : propagande en perspective

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Article initialement publié dans l'atelier E&R

Le 24 février prochain se tiendra la traditionnelle cérémonie des Oscars, qui récompense pour leur qualité les « meilleures » productions cinématographiques sorties depuis l’édition précédente. Si par hasard on était tiraillé par le suspens de cette 85ème édition, pas de panique ! Comme pour les élections présidentielles, les médias, en s’appuyant sur des « expertises » à la partialité indiscutable, nous indiquent qui seront les favoris dont on pourra trouver, du coup, le succès tout à fait normal.

En l’occurrence, comme nous en informe Le Figaro [1] , il est important d’applaudir à l’avance deux productions tout juste sorties aux États-Unis et qui arriveront en France fin janvier : Lincoln, de Steven Spielberg, et Zero Dark Thirty, de Kathryn Bigelow. Les deux films ont en effet été hautement distingués récemment par le New York Film Critics Circle, une association journalistique américaine de critiques de cinéma.

Sommes-nous donc face à des monuments d’originalité ? Pas si sûr… Une bonne recette qui marchait hier marche encore aujourd’hui, et si l’on regarde les teasers de ces deux opus qui nous seront bientôt servis sur un plateau doré, on peut s’attendre à des messages de fond qui donneront une impression de déjà vu…

Ainsi, Avec Lincoln, Spielberg semble garder ses habitudes de révision manichéenne de l’histoire à la sauce mondialiste. Au cours des dernières décennies, il nous a déjà longuement exposé, dans des séquences pleines d’émotion dont on ne peut que reconnaitre la qualité cinématographique, le passé dégueulasse des peuples occidentaux, affreux génocidaires sans pitié, ignobles esclavagistes assassins. Cette haine viscérale, qui bien sûr est propre aux Blancs européens, est servie en grosse portions fumantes, jusqu’à nous en donner des nausées, dans La Liste de Schindler (1993) et Amistad (1997). [2]

On remettrait donc le couvert avec Lincoln : le teaser nous fait comprendre immédiatement que l’on aura droit à une illustration audio-visuelle à nous faire péter la rétine de la version officielle et romancée de la guerre de Sécession : elle se résumerait à une lutte entre les forces du bien, supporters cosmopolites de l’égalité et de la liberté, et les méchants sudistes, salauds esclavagistes, sorte de nazis de l’époque, avec comme seul et unique question centrale : l’esclavage. On ne peut que regretter (sans s’étonner) que les analyses alternatives sur la guerre de Sécession ne soient pas autant promues que les productions de Spielberg... [3]

Le film raconte donc l’épopée tragique du président Abraham Lincoln, qui a dirigé les États de l’Union pendant la guerre et surtout (on comprend que cela sera le point central du film) qui a fait accepter le 13ème amendement, supprimant l’esclavage. Ce film biographique sur le célèbre président, qui a en outre beaucoup supporté la cause de la communauté juive outre-Atlantique [4], garantit succès, honneurs et bon pactole pour Steven.

À coté de cette détermination à épicer le film à grandes pincées de propagande au mépris de toute honnêteté historique, on peut imaginer que le choix du titre, lui, a fait l’objet d’hésitations comiques. Dans ce type de production biographique, le prénom est en effet généralement préféré au nom, afin de mettre en évidence le côté humain derrière le personnage historique. Ici, on a visiblement évité de prendre le prénom. Et oui, Il s’agit d’un film de divertissement, enfin ! Et seulement ! Inutile de jeter le doute avec ce prénom à connotation biblique !

Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow semble être sur une autre méthodologie, plus subtile. Apparemment, il s’agira de nous raconter la traque d’Oussama Ben Laden, baptisée ici « la plus grande chasse à l’homme de l’histoire » (rien que ça…). Tout comme pour Démineurs (2008), on peut s’attendre à une stimulante ambiance « d’immersion » et à un fond apolitique de façade. Seulement là, les journaux frétillent autour de ce film, qui s’annonce très controversé car il montrerait... la torture dont auraient fait usage les services américains pour parvenir à leurs fins [5]

Ah ! C’est incroyable ! De la torture pratiquée par des services secrets ! Quelle horreur ! Comment cela est-il possible ? A-t-on vu un jour une chose pareille dans l’histoire ?! Quelle subversion, quelle provocation que d’en parler !

Ce qui est bien avec cette tartufferie, c’est qu’on en oublierait presque d’autres questions qui se posent sur cette affaire d’attentats du 11 Septembre et de Ben Laden débusqué, dont la dépouille, aux preuves matérielles restées « confidentielles » [6] a été balancée à la va-vite en haute mer. Pas certain, cependant, qu’un film traitant de ces vraies interrogations, sources de débats qui pourtant font rage, loin du box office, serait en bonne position pour un Oscar….

Bref, Hollywood nous apparaît comme un véritable nectar du mensonge de la démocratie contemporaine. Le 7ème art d’aujourd’hui prétend ne proposer que du « divertissement » ou, au pire, de « l’information » et de la « sensibilisation ». Les deux exemples cités, tout comme le long historique d’Hollywood, nous prouvent pourtant que toutes ces images, ces sons, ces scènes d’émotions, en bref ces mélanges sensoriels percutants, qui pénètrent en force dans l’esprit amorphe du spectateur d’aujourd’hui (qui, en France, passe plus de trois heures par jour devant la télévision et va en moyenne quatre fois par an au cinéma) sont porteurs de nombreux messages.

Ces messages sont facilement lisibles : depuis la culpabilisation à outrance des peuples enracinés jusqu’à la promotion du nomadisme, du transgenre et du cosmopolitisme en passant par des nouveautés comme l’anti-islam, Hollywood est décidément bien l’exposition condensée de l’idéologie mondialiste. Par l’impact de sa propagande audio-visuelle, elle en est aussi le moteur.

Il serait tant souhaitable que le Français éteigne la « téloche » et arrête d’aller entretenir son diabète en se gavant de pop corn au cinéma, car par son consentement passif se réalise la destruction de sa civilisation, et s’organise des interventions militaires meurtrières en Orient. Ces souffrances, ce sang versé comme toujours pour l’intérêt des mêmes et assumés de force par d’autres, ça ne sera pas dans un film à sensation au Pathé du coin. Ça sera pour de vrai.

Pour un autre cinéma, visitez la DVDthèque de Kontre Kulture :

 
 






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33 Commentaires

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  • #301032
    Le 11 janvier 2013 à 00:40 par Carredas
    Oscars 2013 : propagande en perspective

    Rien que pour Daniel Day-Lewis le film méritera mon coup d’oeil. Je regrette toujours pas d’avoir vu l’horreur de Scorsese Gangs of New York tellement cet acteur y est bon. Ceux qui apprécie le jeu de Léonardo Di Caprio verront qui est le patron. Sinon bien sûr je recommande Au nom du père de Jim Sheridan.

     

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    • #301303
      Le Janvier 2013 à 13:06 par maximebossis
      Oscars 2013 : propagande en perspective

      @Carredas

      Oui je suis bien d’accord avec toi, Day Lewis est sûrement le plus grand acteur actuellement.
      Durant les tournages, paraît il, il continue à jouer mêmes entre les prises, dans le sens ou il adopte le comportement et la façon de parler de son personnage même hors caméra !! Et si le tournage dure des mois, on peut imaginer dans quel état psychique il peut finir...

      Il est à la limite de la schizophrénie ce gars là. A mon avis, il est même un peu barré....

      Mais bon, "point de génie sans un grain de folie" disait Aristote !

       
    • #309574
      Le Janvier 2013 à 12:56 par karimbaud
      Oscars 2013 : propagande en perspective

      D.D lewis est un immense acteur !..."there will be blood", un immense film !.........et c’est vrai que "au nom du père" est poignant, ne pas oublier de mentionner Pete Postlethwaite, mort il n’y a pas longtemps et qui est pour Spielberg lui-même, le plus grand acteur au monde !

       
  • #301170
    Le 11 janvier 2013 à 09:09 par samra
    Oscars 2013 : propagande en perspective

    J’ai toujours aimé la citation de Woody Allen :
    « J’adore la cérémonie des Oscars, c’est la plus grande fête juive du Monde ! ».

     

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    • #301701
      Le Janvier 2013 à 22:39 par dudu
      Oscars 2013 : propagande en perspective

      N’oublions pas qu’Allen est avant tout un humoriste. Il suffit de voir Annie Hall pour comprendre a quel point il abhorre les oscars et autres cérémonies cinématographiques.

       
  • #301476
    Le 11 janvier 2013 à 17:19 par herr_doktor
    Oscars 2013 : propagande en perspective

    vous me conseilleriez quoi comme bon bouquin sur la guerre de sécession ?

     

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    • #302107
      Le Janvier 2013 à 18:38 par haribo
      Oscars 2013 : propagande en perspective

      Salut, si tu veux lire une bonne synthèse historique sur ce conflit, et sans que ce soit trop universitaire non plus, je te conseille le livre de James Mc Pherson, "la guerre de Sécession" (chez Robert Laffont, il se trouve partout). C’est un des historiens spécialiste de cette période, il a fait un énorme travail de synthèse, le tout avec une bibliographie gargantuesque, ce qui est bien pratique si on veut approfondir un point précis.

       
  • #301564
    Le 11 janvier 2013 à 19:44 par Marlène
    Oscars 2013 : propagande en perspective

    Un Lincoln de Spielberg après le film "Abraham Lincoln chasseur de vampires" ( la guerre secrète du président) de Tim Burton, qui représente les vampires comme des usuriers esclavagistes dés les premières minutes.... je m’y attendais ;)

     

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  • #301792
    Le 12 janvier 2013 à 01:25 par Odalisque
    Oscars 2013 : propagande en perspective

    Je suis parfaitement d’accord avec le message véhiculé dans cet article. Il est assez clair que la cérémonie des Oscar n’est ni plus ni moins que la célébration de la plus grosse machine à propagande de l’histoire de l’humanité avec un petit ’’h’’. L’engouement médiatique pour les Golden Globes, les Oscar, les César et toutes ces fêtes pour artistes aux égos surdimensionnés est la manifestation de la récompense des esclaves du mondialisme. Il faut que ce système de récompenses tienne la route et protège les icônes cinématographiques pour qu’elles puissent participer activement à la destruction de toutes les traditions familiales du terroir. Ce n’est pas de l’art, mais de la vulgarité qui aveugle les gens à la quête de rêves et de je ne sais quoi d’autre. Ces cérémonies cachent aussi cette sous-culture pitoyable de l’idôlatrie. Les acteurs et les actrices font partie d’une royauté dont l’opulence amer attire les citoyens lobotomisés et élevés dans une société de consommation. Et depuis quelques années, on remarque que les dits acteurs se font de plus en plus présents sur la scène politique notamment aux États-Unis. Il y a un mélange des genres assez tragique et dégueulasse qui en ressort. L’ONU, par exemple, engage des ambassadeurs de bonne volonté qui sillonnent la planète afin d’attirer notre attention de pauvres cons sur les guerres les plus sanglantes et les famines les plus redoutables !!! J’ai presque envie de vomir rien que d’écrire ces lignes. Maintenant, ce sont les Angelina Jolie, George Clooney et autres grognasses du système qui viennent nous donner des leçons dans une impunité exponentielle. On essaye de manipuler les citoyens qui eux n’ont pas le luxe du cosmopolitisme et essayent de nous soutirer du fric à travers leurs campagnes de financement. C’est vraiment que de nous prendre pour des salopes. Eux qui jouissent de l’opulence et se tartinent le fion avec de l’or osent quémander de l’argent en essayant de nous ’’sensibiliser’’ aux pires atrocités subventionnées par leur gouvernement si démocratique (USA). C’est un système qui engendre des chiens et des chiennes qui existent simplement pour qu’on parlent d’eux dans les magazines-poubelles. Le plus drôle est que personne ne songe s’indigner une bonne fois pour toute. Qui aura le courage de glisser une quenelle en live pendant les Oscar ?

     

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  • #302101
    Le 12 janvier 2013 à 18:31 par Eric
    Oscars 2013 : propagande en perspective

    Tous les films qui ont été réalisés jusqu’à présent sont ce que j’appelle des films-miroirs (*), c’est-à-dire des films qui représentent la société telle qu’elle est et non telle qu’elle devrait être. Pour ma part, j’aimerais voir des films dont l’action se passerait dans des sociétés démocratiques où le système monétaire aurait été aboli.

    (*) A ma connaissance, seul "La Belle Verte" (1996) de Coline Serreau (http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Bel...) n’est pas un film-miroir. Ce film a bien sûr été descendu par les critiques qui sont quasiment tous des bourgeois. Même les films de science-fiction sont des films-miroirs car les sociétés décrites dans ces films sont sont souvent pires que les sociétés contemporaines.

     

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  • #302226
    Le 12 janvier 2013 à 22:48 par coluchi
    Oscars 2013 : propagande en perspective

    Ibrahim Lincoln ou Sidi Brahim Lincoln aurait été plus judicieux comme titre de film.

    Et oui, ça aurait ouvert les portes d’un marché potentiel de spectateurs absolument énorme dans les pays arabo musulman. en plus le thème de l’esclavage .. on pouvait pas trouver mieux.

    euh j’oubliais un détail, et non des moindres d’ailleurs : y’a plus de cinéma au maghreb !! merci internet

    mince alors !!! mdr

     

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    • #302334
      Le Janvier 2013 à 02:31 par Moi, Peter Sellers
      Oscars 2013 : propagande en perspective

      Encore à parler des arabes ?
      Je suis sur qu’en plein milieu du désert assoifé, quand tout le monde en plein mirage penserait voir des oasis, je suis sur que toi t’y verrais encore des arabes.
      Tu va les lâcher ?

       
    • #303601
      Le Janvier 2013 à 21:34 par coluchi
      Oscars 2013 : propagande en perspective

      à Peter Sellers

      quand tout part en couille, il n’y a plus que l’humour pour tenir la tête hors de l’eau.

      juste pour info, je suis arabe, dommage que tu n ’ais pas compris ma blague.

      à + copain

       
  • #302998
    Le 14 janvier 2013 à 02:18 par Talion
    Oscars 2013 : propagande en perspective

    La liberté du citoyen se trouve dans le piratage...

    On laisse ainsi Mammon sur sa soif (crève charogne !) et dans le même temps on conserve une distance émotionnelle confortable vis à vis des merdes que le blitz publicitaire nous impose d’aller visionner...

    ... Mine de rien ne pas bourse délier pour un truc qu’on regarde aide à conserver recul et objectivité... Il est en effet souvent plus difficile de dégueuler sur un étron visuel qu’on a été assez con pour payer.
    En règle générale la honte vous impose le silence... Ou pire : Le déni.

     

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  • #303113
    Le 14 janvier 2013 à 11:32 par Moby big Dick
    Oscars 2013 : propagande en perspective

    Il y a jack Risher en ce moment, Tom Cruise et werner herzog dans un film populaire (lonesome cowboy qui passait par là) cousu de fil blanc mais qui parle a n’en pas douter du 11/09. Complot invalidé par tous, tueur que tout accuse désigné encore par tous, grande entreprise derrière cette machinerie pour le profit .... Reculé pour réfléchir, sortir de l’affect sont les thèmes.
    bref, film lourd mais qui tente réellement la subversion. D’où Herzog dans la chose, sûrement.

     

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  • #303478
    Le 14 janvier 2013 à 19:30 par anonyme
    Oscars 2013 : propagande en perspective

    Hollywood comme centrale de propagande de l’impérialisme américain. Cela paraît de plus en plus évident et il me semble qu’on peut s’interroger sur les considérations politiques qui prévalent dans l’attribution des oscars, à des acteurs ou réalisateurs hors champs anglo-américain. La récompense décernée en 1960 à Simone Signoret ne peut pas être dissociée de son contexte politique : guerre froide ++ ; début de la présidence de De Gaulle ; couple Signoret/Montand déjà célèbre aux USA et emblématique de la critique du système soviétique précédemment défendu par eux ; anti-américanisme (US go home). Le choix de Simone Signoret revêtait à l’évidence un sens politique fort. De même que la récompense décernée 48 ans plus tard, en 2008, à Marion Cotillard en pour sa composition de Piaf dans le film La Môme : quelle meilleure façon pour l’Amérique de dire aux français qu’elle les aime l’année moins d’un an après l’élection de Sarkozy l’ américain. Et l’oscar du meilleur acteur à Jean Dujardin en 2012, premier acteur français ainsi récompensé, en pleine campagne présidentielle, pour son rôle dans The artist, film français hommage appuyé à Hollywood : quelle meilleure façon de célébrer l’amour entre la France et l’Amérique à un moment où l’arrimage de la France à l’atlantisme européen paraît susceptible d’être remis en cause à la faveur des prochaines élections présidentielles. Et que dire de cette récompense au film Amour et peut-être à son actrice Emmanuelle Riva : encore une façon de rappeler tout l’attachement de l’Amérique à la France au moment où la politique pro-américaine de Hollande paraît manquer de soutien populaire. N’est-ce pas une façon encore une fois de tenter de peser sur l’opinion publique française en faveur de l’atlantisme, au moment où en plus, l’acteur le plus emblématique du cinéma français choisit ouvertement le camp de Poutine ? Il est clair qu’Hollywood a pour mission de continuer à capter le regard des français sur l’Amérique et continuer à les fasciner. L’arme de la séduction à des fins politiques de domination et d’asservissement. Les français vont-ils continuer à se laisser prendre à ce jeu ?

     

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