Le 9 janvier prochain aura lieu au tribunal correctionnel de Draguignan le premier volet judiciaire de l’affaire « AMIDLISA », nom donné à un ensemble de faits supposés particulièrement sordides concentrés dans le Var, qui démontrerait l’existence d’un réseau pédocriminel [1].
Les faits centraux sont des dénonciations opérées par une mère (et son beau-père), accusant son ex-compagnon de participer au fonctionnement d’un réseau structuré, sur la base de déclarations à la fois alarmantes et précises de leurs trois enfants.
L’affaire réunit de façon flagrante les traits propres aux affaires de réseaux pédocriminels. Tout d’abord par la teneur gravissime des accusations : les témoignages des enfants rapportent de nombreux viols, meurtres en réunion ou rituels. Au total, ils font part de seize meurtres opérés sous leurs yeux, ou par eux-mêmes, sous la contrainte des tortionnaires.
Mais c’est aussi le traitement par la justice qui rend l’affaire tristement typique. Suite aux plaintes successives déposées par la mère (la première remonte à 2007), de nombreux faits douteux sont perçus par les structures de lutte contre la pédocriminalité et les plaignants comme une volonté d’étouffer l’affaire : procédures pour éloigner la mère des enfants, enquêtes conduite de façon incohérente, plaintes classées sans prise en compte des expertises médicales [2]… Le tout accompagné d’une absence de visibilité médiatique.
La mère et le beau-père, ainsi que ceux qui les soutiennent, se sont pourtant efforcés de faire connaitre l’affaire, y compris par l’envoi d’un CD Rom reprenant toutes les pièces constitutives du dossier à divers partis politiques, associations ou ONG [3].
Leur combat pour que l’enquête soit enfin dignement menée continue aujourd’hui. En effet, le procès qui s’ouvre le 9 janvier est en fait celui de la mère et du beau-père, poursuivis pour dénonciations calomnieuses. Les soutiens à la famille et aux enfants entendent mobiliser un maximum de personnes le jour du procès, au tribunal correctionnel de Draguignan, le 9 janvier à 13 heures, pour empêcher l’étouffement définitif de l’affaire.