Malgré son retour en politique, plusieurs affaires pèsent toujours sur Nicolas Sarkozy, parmi lesquelles Bygmalion. En effet, de fausses factures auraient été réalisées par cette société pour permettre à Nicolas Sarkozy de dépasser le montant autorisé (22,5 millions d’euros) lors de sa campagne présidentielle de 2012.
Et cette affaire pourrait encore prendre plus d’ampleur étant donné qu’un livre sur le sujet est attendu le 22 octobre prochain : Big Magouilles de Violette Lazard. L’auteur explique comment les frais de campagne de Sarkozy ont pu s’élever à 40 millions d’euros.
Pour écrire son livre, la journaliste a enquêté durant de nombreux mois et interviewé les personnes qui s’occupaient à l’époque de la campagne de Nicolas Sarkozy, explique Libération. Leur conclusion est sans appel : ils pointent un "amateurisme de l’UMP" et un "dédain pour les questions financières". Jérôme Lavrilleux, le directeur adjoint de la campagne, explique que "personne n’a osé dire à Sarkozy qu’on ne pouvait pas maintenir ce rythme de dépenses pendant la campagne". Mais à quoi servait tout cet argent ?
Le 20 avril 2012, Nicolas Sarkozy était présent à Nice. "Dans les coulisses du palais Nikaia, c’est un buffet de victoire qui attend le candidat et les VIP invités à trinquer avec le président à l’issue de son discours". Un buffet composé principalement de truffes, un ingrédient extrêmement coûteux. "Je me suis senti gêné", confie un des membres de l’équipe de Sarkozy. "Je me suis demandé si l’odeur n’allait pas jusque dans la salle". "Nous sommes nombreux à avoir halluciné ce soir-là. Nous mangions de la truffe et buvions du champagne alors que nous n’avions pas gagné", commente un proche relayé par le Nouvel Obs. Ce buffet aux allures de festin romain a coûté entre 5 000 euros et 10 000 euros.
Au-delà des agapes, ce sont également les moyens consacrés à la vidéo qui ont fait plonger les comptes. À chaque fois, 50% du budget est consacré au multimédia. En effet, l’équipe n’avait qu’un seul objectif : que les images soient reprises avant les JT du soir et qu’elles tournent en boucle sur les chaînes d’informations en continu. Tout a été fait pour que la campagne de Sarkozy soit "un studio de télévision itinérant".
Yves Barbara, un ancien réalisateur de France 3, a été engagé afin de proposer des images de qualité. Très exigeant, le professionnel désirait à chaque fois la présence d’une grue télescopique dont les frais de location montaient à 15 000 euros par meeting. Lui-même a d’ailleurs été payé 60 000 euros pour l’ensemble de ses prestations.
Malgré tout l’argent perçu par Bygmalion, la société se porte néanmoins très mal financièrement. "Pour brasser autant d’argent et ne pas en gagner, il faut être soit une bande de voyous, soit une bande de nuls", résume un des protagonistes du livre.