Un éditorial de Bernard Lugan
George Bush désintégra l’Irak et Nicolas Sarkozy la Libye, deux pays qui étaient des remparts contre l’islamisme. La Libye du colonel Kadhafi était, de plus, devenue un partenaire essentiel dans la lutte contre la déferlante migratoire venue de la mer, phénomène si bien annoncé par Jean Raspail dans son prophétique Le Camp des Saints. Si George Bush n’a plus d’avenir politique, Nicolas Sarkozy ambitionne quant à lui de revenir aux affaires. Le bilan africain de son premier mandat doit donc être fait. Il est catastrophique et tient en sept points :
1) Le plus grave, par ses conséquences régionales, fut la guerre incompréhensible qu’il déclara au colonel Kadhafi après qu’il l’eut pourtant reçu avec tous les honneurs. Nicolas Sarkozy devra répondre à trois questions :
Pourquoi outrepassa-t-il le mandat international prévoyant une zone d’exclusion aérienne dans le seul secteur de Benghazi pour le transformer en une guerre totale ?
Pourquoi refusa-t-il toutes les options de sortie de crise proposées par les chefs d’État africains, exigeant au contraire d’une manière obstinée la destruction pure et simple du régime libyen ?
Pourquoi, alors que le colonel Kadhafi venait de réussir à se sortir du piège de Syrte, fit-il tronçonner son convoi par l’aviation, le livrant ainsi aux islamo-gangsters de Misrata qui le mirent ignominieusement à mort ?