Le troisième procès d’Outreau se déroulera du 18 mai au 5 juin 2015 à Rennes (Ille-et-Vilaine), où la cour d’assises des mineurs jugera Daniel Legrand fils, l’un des 13 acquittés, pour des faits présumés commis alors qu’il était mineur.
Les révélations de mon livre d’investigation Retour à Outreau. Contre-enquête sur une manipulation pédocriminelle, publié en 2013 et toujours disponible sur le site des éditions Kontre Kulture, ont démontré que le vrai scandale d’Outreau n’était pas un fiasco judiciaire, mais au contraire l’impunité dont ont bénéficié certains pédocriminels malgré leurs aveux et les accusations gravissimes contre eux dans des dossiers parallèles classés sans suite sans aucune enquête judiciaire.
Le film de Serge Garde Outreau : l’autre vérité, et le livre de Marie-Christine Gryson Outreau : la vérité abusée (Hugo Doc) ont dénoncé également les mensonges relayés par une presse, devenue le porte-parole de la défense des accusés aux dépens des 12 enfants reconnus comme victimes de viols par les assises de 2004 et 2005.
Depuis Outreau, la parole des enfants violés en France, et de leurs proches, n’est plus entendue. Je continue d’être assailli de témoignages atroces sur ces crimes impunis. Je rappelle que le viol est un crime…
Le dernier en date relate qu’un individu condamné pour deux viols à 36 mois de prison dont 18 ferme en 2012 n’a toujours pas purgé sa peine aujourd’hui. La juge responsable de ce laxisme, et le procureur en charge, n’ont toujours pas répondu à mes courriers sur ma demande d’explication. J’y reviendrai bientôt.
Le procès du fils Legrand sera l’occasion de mettre au jour cet énorme scandale de la pédocriminalité impunie en France, preuves à l’appui.
Je vous rappelle que mon livre Retour à Outreau n’a fait l’objet d’aucune poursuite pour diffamation dans les délais de trois mois prévus par la loi après la publication. L’un des acquittés que j’avais mis en cause s’est limité à m’envoyer, via son avocat, une lettre injurieuse pour me dire qu’il ne souhaitait pas engager de poursuites contre moi « pour ne pas m’offrir une tribune médiatique ». On cache sa peur comme on peut, n’est-ce pas ?
J’en rirais encore s’il ne s’agissait du drame intime dont souffrent de petits êtres, qui en pâtiront toute leur vie.
L’heure viendra pour tous les complices de cette abjection de souffrir à leur tour, dans une geôle, si la justice veut bien prendre un virage à 180 degrés sous la pression d’un pays jusqu’ici indifférent à la dimension de l’horreur.
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