Une analyse fine des statistiques du chômage révèle des tendances tant historiques que structurelles extrêmement importantes. Le chômage connaissait en effet une décrue depuis 2004 jusqu’en 2008. On s’aperçoit que le processus de sa hausse révèle deux et non une seule histoire.
1/ De septembre 2008 à mai 2009, la catégorie « A » des demandeurs d’emplois (personnes sans emploi avec obligation de recherche d’un emploi), augmente de 2,05 millions à 2,5 millions. Cet accroissement se retrouve pour les catégories « D » (demandeurs d’emplois, sans emplois, exemptés de recherche d’emplois) et « B » (personnes travaillant – de 70h par mois). Cette phase de hausse brutale et rapide se poursuit par une phase de stabilisation, qui va de mai 2009 à mai 2010, ou la catégorie « A » ne s’accroît plus que de 0,2 millions. Dans cette phase de stabilisation néanmoins, la catégorie D augmente en proportion par rapport à la catégorie A (de 8,6% à 9,7%), tandis que la catégorie « B » elle s’effondre. Cela traduit à la fois un mécanisme administratif visant à « masquer » la hausse de la catégorie « A » en multipliant les exemptions de recherches d’emploi, et l’effondrement du travail à temps très partiel (- de 70h par mois), ce qui correspond bien au contexte d’une crise aiguë.
- Source : données de la DARES