Tout le monde ou presque, surtout ceux qui se sentent proches du combat palestinien, se sont réjoui de la "reconnaissance" de l’État de Palestine par le parlement français.
Cette "reconnaissance" me paraît être une immense arnaque.
1er point. Qu’ont fait les gouvernements occidentaux depuis 1967 alors que l’armée sioniste venait de s’emparer de ce qui restait de la Palestine et avait commencé immédiatement à "nettoyer" les environs de Jérusalem de leurs occupants arabes pour y installer les 1ers colons sionistes ? Qu’ont fait ces gouvernements lorsque le régime sioniste a annexé juridiquement la partie palestinienne de Jérusalem en violation de toutes les résolutions internationales ? Qu’ont fait ces gouvernements lorsque les hordes sionistes, 650 000 depuis 67, se sont répandues sur la Cisjordanie, détruisant des milliers de maisons et de villages pour s’y installer en conquérants, et réduisant à néant toute possibilité de solution pacifique à 2 États qu’ils appellent hypocritement de leurs vœux ?
Il serait inutile de refaire l’historique de ces dernières décennies en détaillant les appuis inconditionnels que l’Occident a offert au régime sioniste, sur les plans militaire, économique, financier, diplomatique. Israël est l’allié rêvé, le chien de garde idéal, et l’Occident ne lui fera de la peine que s’il est véritablement acculé. Ce n’est pas pour demain.
2e point. La stratégie de l’Occident, et donc de la France, colle à celle de l’État sioniste. Du moment qu’on n’a pas pu éliminer d’une façon ou d’une autre le nationalisme palestinien, qui gêne tout le monde et en particulier les dirigeants arabes, on allait l’apprivoiser, le corrompre, le vider de son sens. D’où la création de l’Autorité palestinienne qui a cédé en 1993, à Oslo, pour prix de sa soumission préalable, la souveraineté de 60% de la Cisjordanie à l’occupant sioniste et renoncé à exiger la création d’un État indépendant et la récupération de Jérusalem. Les « négociations » pouvaient commencer. Elles durent depuis 21 ans. 21 ans. Et ce n’est pas fini. Entre-temps les alliés d’Israël déversent près de 1 milliard de dollars par pour engraisser la nomenklatura palestinienne et lui faire oublier le rêve d’indépendance auquel elle n’a jamais cru.
Mais il importe d’entretenir la comédie. Car la population palestinienne de temps en temps s’énerve et le Hamas gagne du terrain.
3e point. Il est nécessaire de choyer l’Autorité palestinienne, de lui donner l’illusion de quelques « victoires » toutes symboliques. Par exemple faire admettre la Palestine à l’UNESCO ou lui accorder un strapontin à l’ONU. Mais le temps presse et le ton monte. Alors l’Europe, pour se dédouaner, pour faire durer la pièce, pour se donner des airs, et surtout pour donner encore un peu de temps à son allié sioniste de terminer le travail, c’est-à-dire avaler la Cisjordanie, a inventé un nouveau jeu, une manière de renvoyer aux calendes la création d’un vrai État palestinien. Elle va le reconnaître du bout des lèvres. Ça ne coûte rien, ça donne une fausse victoire à l’Autorité palestinienne et ça renvoie la solution à plus tard, beaucoup plus tard. La « reconnaissance » de l’État de Palestine par le parlement français n’est qu’une diversion sans aucune portée. Et pour les socialistes, ça permet de soigner leur image auprès de la population musulmane.
Une illustration ? Quand on reconnaît un État, la moindre des choses est d’y établir une ambassade. Or aucun pays qui a reconnu l’État de Palestine n’a osé franchir ce pas et subir les foudres de l’État sioniste.
Mais alors, me direz-vous, pourquoi cette mobilisation hystérique d’Israël et du lobby judéo-sioniste ? Ça fait partie de la comédie. Il faut donner l’illusion aux Palestiniens qu’ils ont remporté une victoire considérable malgré l’opposition farouche du camp sioniste. Cela va les calmer pendant quelque temps. Le temps que les sionistes y installent d’autres colons. Et d’ici-là on trouvera bien une autre arnaque.
N’oubliez pas ! L’Etat sioniste est le meilleur allié dont l’Occident dispose dans cette région. Il mérite bien les 3 à 4 milliards de dollars que l’Empire lui verse chaque année.