La ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a été chahutée jeudi à Paris par des élèves et enseignants d’établissements de ZEP, qui doivent sortir de l’éducation prioritaire dans le cadre d’une réforme en cours.
Une cinquantaine d’élèves et d’enseignants de Seine-Saint-Denis ont sifflé la ministre, brandissant des pancartes "Touche pas à ma ZEP", dans la coupole d’entrée du Palais de la découverte, où elle venait expliquer sa stratégie pour rendre les mathématiques plus attractives.
"On ne demande pas à avoir plus, mais à ne pas perdre ce qu’on a déjà. Nous n’arrivons pas à nous faire entendre, à nous faire recevoir, c’est pour cela que nous avons lancé cette opération coup de poing", a expliqué Amandine Cormier, enseignante de mathématiques au collège Paul Eluard de Montreuil.
Des élèves et enseignants de trois collèges d’Aulnay-sous-Bois (Victor Hugo, Gérard Philipe et Christine de Pisan) et du collège Paul Eluard de Montreuil ont participé à l’opération.
Une révision de la carte de l’éducation prioritaire est en cours au ministère. Cela implique que certains établissements entreront en ZEP et d’autres en sortiront, choix effectué par chaque académie suivant un indicateur social.
Dans plusieurs académies ces choix sont contestés par des parents et des enseignants qui bloquent des établissements.
La nouvelle carte de l’éducation prioritaire doit être arrêtée par le ministère à la mi-décembre. La réforme s’appliquera à la rentrée 2015.
Près de 20% des élèves sont scolarisés en ZEP (Zone d’éducation prioritaire). Les établissements en ZEP reçoivent depuis 1981 davantage de moyens et d’autonomie pour faire face à des difficultés sociales accrues.